Les festivités à l'occasion de l'anniversaire de Jean Luc continuent!
4 convives supplémentaires sont cette fois de la fête pour ce second dîner à l'auberge des Morainières.
Champagne "Avize Grand Cru" 1996 Jacquesson,
Champagne "Vauzelle Terme" 1996 Jacquesson,
Mises en bouche : cromesquis et roulé de foie gras,
Emulsion aux truffes, champignons et châtaignes
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Nous avons la chance de déguster en parallèle le blanc de blanc (Avize) et le blanc de noir (Aÿ) de la maison Jaquesson sur ce magnifique millésime champenois qu’est 1996. La robe du Vauzelle Terme apparaît de prime abord plus marquée, trahissant un supplément d’évolution, au-delà du caractère traditionnellement un peu plus soutenu des robes de champagne issue de pinot noir. Cette différence se retrouve au nez. Celui de l’Avize est encore très vif, brioché, sur des notes encore citronnées. Le Vauzelle Terme présente pour sa part une vinosité supérieure qui se traduit par des notes d’agrumes confits (mandarine) tout en gardant une acidité très présente. 2 styles bien différents : tension, finesse et vibration aérienne pour l’Avize, vinosité, densité et plénitude pour le Vauzelle Terme. 2 superbes expressions du millésime, avec pour ma part une préférence pour l’Avize. La table était dans l’ensemble très partagée.
Champagne Salon 1990,
Gâteau de champignons et châtaigne, bouillon beurré,
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La robe est encore assez peu évoluée pour le millésime. Le nez est pur, tendu et vif. C’est la même impression qui prédomine à l’attaque en bouche : pureté, tension, classe et complexité. Le vin présente une structure impressionnante et ne montre encore aujourd’hui que peu de traces d’évolution. Il vibre en bouche de façon interminable. Enorme potentiel qui demande encore à s’ouvrir. J’ai beaucoup aimé.
Bâtard-Montrachet 2001 Niellon,
Bâtard-Montrachet 2001 Leflaive,
Foie gras poélé, ananas rôti, jus de passion et sorbet balsamique blanc,
Homard Breton, tiède, sabayon de carcasse
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Le Bâtard de Niellon présente une couleur un peu moins évoluée que celle du Leflaive. Son nez est compact et relativement profond. Sa texture en bouche est très riche, dense et séveuse, par opposition à celle du Bâtard de Leflaive qui pour sa part apparaît plus minéral et tendu avec un développement très linéaire et énergique. Ce dernier (de part sa vivacité) s’accommode mieux de l’accord avec la texture du foie gras.
Roussette de Savoie "Marestel" 1971 Dupasquier,
Oursin Méditerranéen au topinambour,
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La couleur du vin apparaît d’emblée assez marquée, promesse d’une noble évolution. Le nez va par contre nous faire déchanter. Quelques arômes fugaces de cave humide nous obligent à nous rendre à l’évidence : la bouteille à un problème. Grosse déception pour Jean Luc qui, bien qu’il nous ait avoué avoir déjà goûté ce vin à un tout autre niveau, ne cessera de lui donner sa chance en l’aérant au cours du repas. Peine perdue, malgré un timide frémissement en fin de soirée. Je sens par contre qu’il y aura une revanche avec cette bouteille
Haut Brion blanc 1985,
Bar sauvage, cardon doré, mandarine et eucalyptus,
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La robe est encore incroyablement pâle pour l’âge du vin. Le nez confirme cette impression de jeunesse par des notes très vives, citronnées, buis et fleurs blanches. Les arômes en bouche sont encore typiques du sauvignon jeune, mais avec une complexité, une rondeur et un gras que j’ai beaucoup apprécié. Le tout porté par une structure vive, pure et longiligne. Un vin très long et complexe que j’ai beaucoup aimé. Superbe accord avec le caractère iodé du Bar et la touche agrume de la mandarine.
Richebourg 1988 Gros Frères & Soeurs,
Richebourg 1978 Domaine de la Romanée Conti,
Paleron de boeuf, champignons au vinaigre, savora et truffe,
Purée truffée
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C’est la deuxième fois de la semaine que j’ai la chance de boire ce Richebourg 1988 de Gros F&S. Et force est de constater qu’il se présente toujours aussi bien : un nez frais, vif, encore marqué par les fruits rouge. Des arômes pur, précis, encore irrésistiblement fruités. Le vin commence à peine à adopter quelques arômes tertiaires. De style résolument classique, il affiche une profondeur, une gourmandise et une longueur d’excellente facture. Un très beau Richebourg qui s’accordera parfaitement du Paleron tendre à souhait. Un régal. C’est un tout autre style qui s’offre à présent à nous avec ce Richebourg 1978 DRC. Nous quittons la Bourgogne classique (et son austérité cistercienne) pour voyager vers la sensualité de l’orient. Ce vin est avant tout un parfum ! On ne se lasse pas de le humer et de s’enivrer de ses senteurs orientales (toute la collection des fleurs et tabacs séchés ….). Un bonheur absolu jusqu’au moment où on réalise qu’il va bien falloir se résoudre à le boire et qu’on découvre finalement qu’il est aussi capable d’apporter longueur, vibrations et complexité en bouche. Grandissime.
Rayas 1990,
Ris de veau doré, jus de Mondeuse,
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Lorsque ce Rayas 1990 se présente, les esprits vagabondent, encore engourdis par cette communion Bourguignonne. Pourtant, dès le premier nez, les caravansérails orientaux semblent se reformer à l’horizon : épices orientales, herbes aromatiques d’une infinie complexité se développent au nez. Le vin (un peu plus clair que le Richebourg précédent) présente un style à la fois doux, suave et délicat, tout en disposant d’une structure longue, précise et complexe. La finale est une véritable queue de paon aromatique. Extraordinaire.
Barolo "Cannubi Boschis" 1990 Sandrone,
Les fromages,
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Difficile de passer après ces 2 monstres de finesse et de complexité. Pourtant ce Barolo dispose d’atouts absolument magnifiques : dense, long, concentré, il est encore explosif en bouche ! C’est un vin à la richesse superlative qui a cependant encore besoin de s’arrondir. A ce stade de la dégustation, l’acidité très présente du Nebbiolo ainsi que les tannins encore très marqués du vin (légèrement asséchant en finale) ont un peu desservi notre perception du vin. Il a en effet un peu souffert de la comparaison avec les 2 autres vins, beaucoup plus équilibrés.
Climens 1997,
d’Yquem 1997,
Ananas rôtis, craquelin noisette et chibouste à la badiane,
Pomme de 10h, mascarpone et caramel au beurre salé
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Après un tel plaisir pris sur les rouges précédents, nous avons été clairement déçus par ces 2 Sauternes. Le millésime m’est apparu assez compact et confit, manquant clairement de fraîcheur, de pureté et de tension. Déception de la part de Climens que nous attendions à meilleur niveau. Yquem apparaît plus profond et concentré, sans toutefois déclencher l’enthousiasme des foules. Effet de saturation ?
Un immense merci à Jean Luc pour nous avoir permis d’approcher ces 2 mythes que sont Rayas 1990 et Richebourg DRC 1978.
A bientôt pour l’épisode 3/3.
Christophe