J'ai eu la chance de pouvoir faire un petit comparatif formidable sur ces deux grands noms sur deux grands millésimes qui plus est, à savoir 1986 et 1989.
Je n'ai pas pris de notes donc pas de crs détaillés et plus de souvenirs sur le 1989 qui sur le 1986.
La Mission Haut Brion / Haut Brion 1986
Le premier vin servi est
La Mission Haut Brion, il dévoile une couleur évolué et le nez est intense, parfumé sur du lardé, cuir, cassis, fumé, épices douces. La bouche se révèle pleine, assez puissante, l'attaque soyeuse avec les tanins bien que d'une qualité formidable laisse un grosse trace sur le palais et demandent encore à s'intégrer. La longueur est salivante, fine est d'une persistance remarquable.
Le
Haut Brion, se fait beaucoup plus muet que La Mission, il est moins lardé et fumé aussi, le nez se dessine plus difficilement et il faut se concentrer pour bien sentir le vin. En bouche, le vin est par contre plus fin avec une structure tannique plus soyeuse et élégante. Par contre bien que d'excellente intensité, je trouve qu'il lui manque l'intensité de La Mission Haut Brion.
Le niveau de ces deux vins est vraiment exceptionnel, c'est du grand même si cela ne transparaît pas dans ce que j'écris.
La chair de poule a couru plusieurs fois sur mon dos pour ces deux vins avec une préférence finalement pour La Mission Haut Brion grâce à son intensité parfaitement éclose même si la bouche du Haut Brion m'a plus charmé.
La Mission Haut Brion / Haut Brion 1989
Avec les 1986 on était dans les cieux, les 1989 nous amènent tout simplement au 7ème ciel. Et même au delà.
Nous commençons par
La Mission Haut Brion. Autant le 1986 était intense, là c'est une explosion d'arômes. Une cascade d'arômes sort du verre et envahit mon nez. Quel bouquet !!! D'emblée, je pers un peu mes sens et me marre comme un idiot en ne cessant de répéter à mon copain Petter : "Fy faen for en vin !" (Putain quel vin !). Vraiment phénoménal ! En fait cela me fait penser à une énorme peinture de plusieurs mètres de large et de haut, avec des couleurs assez flashy et nettes que l'on regarderait juste à un mètre de distance. On ne peut voir le tableau d'un coup d’œil, il faut tourner la tête pour le cerner. L'impression d'être envahit par l’œuvre. Flashy et net car le vin est très facile à lire, il se livre très facilement dans le moindre de ses détails. En bouche, c'est le même acabit et le 1986 revient en tête lorsque je compare les tanins. Ici, ils sont parfait. C'est du très grand vin.
Après ceci, je me demande comment peut-être le
Haut Brion ? Comment peut-il être meilleur ? Et je m'attends à du plus. Plus intense, plus volumineux. En fait les vins ne jouent pas tout à fait sur le même registre. Le nez n'a pas la même intensité, il apparaît discret à côté. Et tout d'un coup j'ai un peu l'angoisse de passer à côté de ce vin. Il ne m'émeut pas alors que les personnes qui l'ont bu le trouve phénoménal. Mais sans me forcer, sans me demander que je dois trouver ce vin formidable, le vin pénètre doucement mais sûrement et il se laisse découvrir dans sa splendeur. Rapidement, me vient l'image du mausolée d'Emmanuel Vigeland, un artiste norvégien moins connu que son frère Gustav qui est responsable du superbe parc Vigeland à Oslo. Emmanuel à construit son propre mausolée et il se visite. C'est une bâtisse en voûte assez grande dont l'entrée est une petite porte de 1,5 mètre de haut. A l'intérieur une immense fresque qui recouvre tout les murs et dans une superbe continuité. Il y fait très sombre à l'intérieur. Je l'ai visité un jour de printemps alors qu'il faisait plein soleil. Lorsque je rentre dans le mausolée, ce n'est que du noir. Mes yeux ne sont pas habitués à cette lumière sombre, je ne distingue que très peu l'immense peinture. Mais au fur et à mesure que mes yeux s'habituent à l'obscurité, l’œuvre ce dévoile et appairait alors les différentes scènes et on se laisse emporté ensuite par les détails. Et dans ses mêmes détails on remarque d'autres détails encore plus infimes. Et on oublie le temps et on se laisse surprendre à rester une heure dans ce mausolée tellement, on en finit pas de découvrir des choses. Ce vin c'est la même chose, tout simplement. Et la bouche est identique au nez. Cela fourmille de détails.
Finalement, ce Haut Brion dépasse La Mission Haut Brion.
J'étais vraiment resté pantois devant la qualité des 1986 mais ils se sont complètement effacés quand les 1989 sont arrivés.
Bref du très très haut niveau. Je n'ai pas bu meilleur Bordeaux que ces deux 1989.