Merci Thierry. As-tu eu une préférence pour le 2006 ou sont-ce des circonstances indépendantes de la qualité du millésime qui t'ont poussé à n'acheter que 2 bouteilles de 2007 ?

Guillaume,

C'est la prudence, je débute en Bourgogne rouges. Le 2006 a d'excellentes notes partout, de Meadows à Bettane et Desseauve. Celles du 2007 sont inférieures. J'ai donc pris seulement deux 2007 et j'ai racheté du 2006
Cela m'amuse de découvrir un nouveau vignoble. Autant, en Rhône, je me fie à mon seul avis pour acheter un vin, autant en Bourgogne, je fais une synthèse des notes des professionnels pour confirmer ou non mon impression avant de faire un chèque...

Bien cordialement,
Thierry

Thierry,
merci pour cette précision. Je vais suivre ta conclusion, cibler préférentiellement le 2006.
Me dire que tu débutes en Bourgogne, c'est un peu comme si Federer disait qu'il débutait sur gazon : j'ai du mal à le croire ! J'avais l'impression que toi et certains autres administrateurs aviez déjà touché à tous les vignobles !
As-tu pris tes bouteilles au Château ou chez ton caviste ? Les vins de Mugnier ne courent pas les boutiques internet !
Merci.
Guillaume

Non, non, Guillaume, je n'ai pas touché à tous les vignobles, loin de là.
Je connais bien les Bordeaux entre 1970 et 1990, les Rhône à partir de 1994, je pense pouvoir donner un avis sur ces vins.
Je m'intéresse aux Loire blancs, aux Languedoc, aux vins du Sud-Est, à quelques Alsace et à certains vignobles italiens, en amateur passionné mais sans être "spécialiste" de ces vignobles.
La Bourgogne est une découverte tardive: seul, c'est difficile à aborder.
Des amis comme Luc et DidierT m'ont fait découvrir les vins de cette région en m'apportant des bouteilles à joindre à mes dégustations de Rhône Nord. Et j'ai maintenant la chance de pouvoir en acheter facilement depuis que mon ami Daniel, restaurateur retraité, est devenu caviste.
Il procède à une première sélection pour moi.

Cordialement,
Thierry

j'apporterai un point de vue différent de celui de Thierry concernant les millésimes.
2006 est un très beau millésime en Bourgogne, qui a donné des vins avec une charge tanique importante, des vons très construits. Des vins taillés pour la garde, avec des équilibres différents de ceux de 2005. S'il on veut découvrir les vins de Bourgogne, je ne suis pas sur que ce millésime soit le meilleur choix pour ouvrir des quilles rapidement, à part sans doute sur des villages, ou avec un bon bagage pour se faire une idée de ce que les vins pourront donner dans le futur. 2007 est de tout évidence un millésime moins abouti et moins racé que 2006. Les aciditès sont plus basses, et les vins sont un peu moins structurés (c'est bien entendu une description très simple et générale du millésime) -sur les pinots noirs-. Quand on suit un domaine depuis longtemps, et qu'on a des vins en cave, ce n'est bien sur pas le millésime qui fait réver, mais c'est aussi un millésime qui a l'énorme avantage d'être gourmand, et de se boire jeune. Je pense que dans les bons domaines, c'est un très bon millésime pour entrer en matière, surtout s'il on va sur des terroirs et des vignerons qui ont tendance à faire des vins comment dire, ...pas trop dilués. C'est aussi pour moi la magie de la bourgogne. je trouve là plus que partout ailleurs, à partir de mes expériences de dégustations, un panel très varié de vins, et ce avec l'effet millésime, ce qui en fait une région remarquable pour les accords mets et vins. Mais c'est aussi ce qui en fait la complexité. 2005 est un millésime exceptionnel, mais il ne faut pas oublier qu'il y a eu cette année là des vins très extraits, et que les vignerons qui ont tendance à aimer le superlatif ont pu faire des vins qui seront imbuvables jusqu'à leur déclin. Alors en résumé, pour découvrir et boire dans les 2/3 ans plutôt des 2007, et pour mettre en cave et voir d'ici 7/8 ans plutôt des 2006 (tout cela est bien sûr schématique).

Bonne journée

Julien

D'accord avec Julien: Mugnier la Marechale 2007, Fourrier Clos Solon 2007 et Roumier Chambolle village 2007 sont vraiment delicieux a boire jeunes. Les 2006 (Mugnier et Fourrier, j'ai pas le Roumier) sont maintenant plus difficile a boire meme sidans quelques annees ils seront probablement bien superieurs.

Boire des 2007 aujourd'hui est un grand plaisir

Je ne vois pas en quoi mes achats font penser que j'ai un avis différent, Julien:
2 bouteilles de 2007 pour goûter assez rapidement et 8 de 2006 pour garder, c'est cohérent, non?

Bien cordialement,
Thierry

2006 vs 2007.

Cela fait des mois que j'entend "la rangaine 2006 nettement supérieur 2007 et 2007 petite année à boire vite."
En gros 2007 est un millesime entre 2000 et 2004...

Et pourtant à force de déguster les 2007 des bourguignons reconnus en cotes de nuits rouge.
( Rousseau, damoy, groffier, roumier, geantet, rouget, gouges, mugnier, lignier, durban duban, prieur et lors du salon de la RVF dom des perdrix et j'en oublie )
Et bien, je me retrouve pas du tout dans cette raingaine.

Pour moi ils ont tout ce qu'il faut, de puissance, de la longueur, de la tension, du charme, du fruit ...
Je ne dis pas que c'est le millesime du siècle, mais c'est un très bon millesime.
Je ne dis pas non plus que Durban duban est du niveau de Rousseau

Quand j'ai pu comparé 2006 vs 2007 ( sans parler de 2000 ou 2004) : Les 2 millesimes sont proches, et je préfère bien souvent le 2007.
Et ce n'est pas du au coté éphémère du fruit. Beaucoup de 2006 que j'ai dégusté sont aussi charmeurs (lignier, mugnier, rousseau)

Pour continuer sur Mugnier chambolle 2007 vs 2006 : 2007 je l'ai trouvé très legèrement moins de fruit (et encore c'est très proche),
mais un peu plus de longueur, de race et de puissance, et au final j'ai préféré le 2007.

NSG la marechale 2006 vs 2007 : Le 2006 est un poil plus exubérant, le 2007 plus en retrait. A regouter plus tard.
Mais le 2007 beaucoup (N'est ce pas Marc et florian ) ont trouvé que c'etait le vin de la soirée...

Entièrement d'accord avec François 999 !!!

Marty

Merci François999 pour m'avoir éclairé de ton avis. Je crois qu'il me reste à goûter les deux millésimes !!

françois999 écrit: NSG la marechale 2006 vs 2007 : Le 2006 est un poil plus exubérant, le 2007 plus en retrait. A regouter plus tard.
Mais le 2007 beaucoup (N'est ce pas Marc et florian ) ont trouvé que c'etait le vin de la soirée...

effectivement, mais d'autres étaient plus à la peine.
De toute façon j'ai bu de belles choses dans les deux millésimes (notamment le Chambolle 2006 de Mugnier pour coller à la rubrique). Par contre, les vignerons ont l'air de s'accorder pour dire que 2007 sera à boire assez tôt, ce qui me va bien.

Marc

François999, je suppose que tu veux dire Duband??
Gérard

Gérard je pense comme toi.
D'ailleurs j'aime beaucoup les Vosnes de Duban, un producteur à suivre. Je voulais y passer la semaine dernière mais on a pas pu faire coïncider nos emplois du temps.

Yes pour Duban ... (je corrige)

"A boire assez tôt" ... à voir.
Qu'appeles t-on assez tôt ? 2/3ans ? A boire jusqu'en 2013 ?

Je prendrais pas ce pari pour les viticulteurs connus et les premiers et grands crus ? les premiers et grands crus des viticulteurs connus
Lors d'une degustation Lavinia les NSG de Gouges n'étaient pas prêt et montraient un potentiel de garde >10ans ( tout comme damoy, ...).

Yes pour Duban ... (je corrige)

François,

Tu parles de David Duband ou de quelqu'un d'autre ?

Florian

Nuits Saint Georges Clos de la Maréchale 2007
vin fruité, soyeux, agréable dès maintenant.
peu d'acidité en tout cas pas l'acidité un peu "mordante" que j'ai pu rencontrer sur d'autres 2007
certes on peut le garder (comme le conseille le domaine) mais sa strucTure ne laisse pas augurer une grande garde

Les vins de Gouges je les ai toujours trouvé un peu "muet" dans leur jeunesse, mais je lis toujours qu'il faut les garder très longtemps alors j'attends...

Je reviens de chez Gouges et la nouvelle tendance des vinifs rendent les vins plus accessibles. Les 2007 et 2008 dégustés furent de toute beauté.

François pour le assez tôt, comme je suis incapable de juger par moi même, je pense à ce genre de commentaire qui est bien sûr à graduer dans le temps suivant le type de vin :

"My in-bottle tastings of the 2007 vintage has served to confirm that it is a very good to sometimes excellent but highly variable
vintage. As was described in considerable detail in Issue 33, a lot of things had to go right for the best wines to be made and
some growers were either good enough, or lucky enough, to do just that. Most wines scored within their predicted ranges and
while there were a few surprises, and in both directions, the average 2007 will make for pleasant near-to-medium-term
drinking." Meadows Issue 37

Après j'aurais peut être dû mettre "accessible assez tôt" plutôt que "à boire assez tôt"

Marc

Passage au domaine en Mai 2010 afin de retirer quelques 2007 et goûter les 2008. A noter la présence très sympa de Guillaume Barroin du Guide Hachette, et Cuisine et Vin de France.

Concernant les vendanges 2008, elles commencèrent le 27 septembre et s'étalèrent sur 7 jours. La récolte est 100% égrappée.

Chambolle Musigny 2008:
De petits fruits rouges et des épices douces composent un nez délicatement bouquetté. Le vin est sur la finesse mais sans l'austérité de 2007 dans sa structure. La finale sur la violette est spectaculaire.

Chambolle Musigny 1er cru Les Fuées 2008:
Ce Chambolle Nord est plus terrien, avec un élevage discret caractérisé par la vanille. L'arômatique part sur la ronce, la girofle et la framboise. La texture est très jolie et est épaulée par des tanins très biens extraits. Léger cacaoté en finale.

Bonnes Mares 2008:
Bonne chair, torréfiées, long. Un vin qui marque sa race par cet aspect tellurique. La profondeur du jus n'a d'égal que ses tanins absolument remarquables dans le style et qui confèrent une longueur incroyable.

Chambolle Musigny 1er cru Les Amoureuses 2008:
Robe très peu soutenue, le floral ressort sur le jasmin et la rose. Immense intensité arômatique au nez comme en bouche, attaque puissante puis l'ensemble se laisse suggérer dans un registre aérien. Grande texture et longueur inouïe, prolongée par une acidité bien jugulée.

Musigny 2008:
Robe profonde, tout comme le nez sur les fruits noirs, la chair est croquante, la structure imposante, mais l'aspect compact et l'acidité très prononcée en finale cassent un peu la magie. Je reste à cet instant sur Amoureuses et Bonnes Mares dont j'en reprends allègrement afin de prolonger le plaisir.

NSG Clos des Fourches 2008:
Assez ferme mais beaucoup de jus. Cela dit, il est difficile de cerner la provenance car peu de typicité en l'état.

NSG Clos de la Maréchale 2008:
Immédiatement plus classieux, de belle facture, légèrement épicé, tout en tension. On reste dans cette lignée assez austère.
Salinité appétissante en finale.

NSG Clos de la Maréchale 2008:
0.6 ha pour ce vin blanc issu de vignes surgreffées.
Puissant, nez de pain grillé, d'ambre, tendu. Sans grande complexité en l'état il n'en demeure pas moins fort plaisant, ce qui m'amène à en reprendre aussi. Belle persistance en bouche.

NSG Clos de la Maréchale 2007:
Le poivre et les épices ressortent beaucoup plus, le vin est long et puissant, toujours avec cette salinité.
Très digeste il se présente de façon fort gourmande.

En mémoire la petite phrase de mon ami Charles : "C'est un vin qui dissimule une énergie considérable sous un écrin de soie.""

Privilège rare de pouvoir déguster cette belle bouteille . J'ai eu une pensée toute particulière pour l'ami qui me boude depuis plus d'un an ) ....si ce dernier découvre ce message , il comprendra que j'aurais préféré la partager avec lui )

Ce vin se présente avec une superbe d"élégance et la plus belle noblesse " terrienne " .....le petit paysan de Savoie est ému , il tenait à partager une belle bouteille avec ses enfants . Avec le recul , je pense que j'aurais dû ouvrir Fuées 2001 ( j'ai un peu de mal à me séparer de la dernière ) . Mes enfants n'ont pas encore acquis la culture des grands vins . Malheureusement , je ne suis plus de la première jeunesse , je suis donc dans l'obligation d'accélérer chez eux , la découverte du monde du vin . Ils récupéreront une bonne partie de la cave ( j'espère , le plus tard possible : ) .

J'ai tenu à profiter au maximum de ces instants merveilleux : difficile de trouver plus beau lieu que la terrasse de l'auberge de Jongieux ....nous avons profité de conditions idéales ,.J'ai noté que la clientèle avait un peu de mal à quitter les lieux avant minuit . Aucun stress et encore moins d'empressement de la direction à vouloir nous chasser dans nos demeures ....c'est également un privilége rare . Je suis vraiment admiratif devant cette jeune équipe de l'auberge . ....nous sommes bien loin de la génération " 35 heures " !! ><

Pour revenir sur le vin lui même ( Luc va encore me titiller ) .

Une grande complexité , une magnifique dynamique mais avant tout une remarquable fraicheur pour le millésime . Le plus beau vin dégusté sur le millésime 96 en Bourgogne avec le Morey V Vignes de H Lignier .
Les notes fruitées sont omniprésentes , des notes végétales nobles et une petite pointe fumée assez marquée .
C'était le seul Musigny 96 en cave : je pense qu'il est préférable de l'attendre encore quelques années ( pour les heureux propriétaires ) .

Un regret ...le vin servi en fin de soirée , aurait mérité un plat plus adapté que le ris de veau qui concluait ce superbe repas . Malheureusement , j'avais décliné la proposition du pigeon ...on le retrouve trop souvent sur les cartes et comme mon ami le pédago , je suis nostalgique des plats mijotés . En fait , le chef a bousculé l'ordre des plats ....et le Musigny aurrait certainement mieux accompagné le premier plat ( un must ) ...je vais essayer de vous faire parvenir l'image !!

Beaucoup d'émotion, Jean-Luc, dans ton compte-rendu.

J'avais par le plus grand des hasards comparé ce Musigny Mugnier 1996 avec Les Amoureuses Mugnier 1996 dans le cadre prestigieux du Château de Chambord. De joute il n'y en eut point. Plus de fraîcheur, plus de longueur, plus de jus dans le Musigny.

Deux bouteilles de ce nectar patientent en cave. L'heure venue, elles se frotteront au Chambertin Rousseau 1996 : La Tâche sera rude ! :

Parce qu'en plus il y aura une Tâche !

Ça , c'est quand ce n'est pas son anniversaire

Très beau post de Jean-Luc qui relate l'envie et la difficulté de faire passer la passion et le sens des grands vins à nos enfants et à notre famille. Beaucoup de nostalgie et de ressenti sur ce temps qui passe et sur ces bouteilles qui finiront un jour par nous enterrer.

La temporalité du vin contre le vain de la temporalité.

Les grands vins ouvrent au monde et à la vie, ils sont métaphysiques. Les mauvais vins nous ferment à nous-mêmes, ils font mal à l'homme, ils sont un mauvais coup.

Je suivrai ton conseil de garde sur ce Musigny 96.

ça bien du bien de lire ces lignes...

En effet, c'est ici qu'il faut lire ce qu'est la définition d'un grand vin, pas sur le fil dédié qui se noie...
Compte tenu des conseils prodigués, Didier je crois bien qu'il va falloir attendre en effet ce 96.

Une seule bouteille... je l'attendrais !

Cela écrit, ce vin possède à ce stade de sa vie le charme de l'adolescence, un mélange de fougue et de douceur. Alexandre chevauchant pour la première fois Bucéphale.

Alors peut-être (sans doute) mieux demain... pour peu qu'il conserve cette fraîcheur exquise et ce fruit à nul autre pareil.

Je me souviens d'un magnum de Musigny VV de Vogüé 1947 éblouissant de jeunesse.

Le Musigny c'est le génie de l'enfance renouvelée à volonté pour paraphraser Baudelaire.

Jean-Luc,

Si ma mémoire ne flanche pas... en février 2006, lors de mon tout premier repas à l'auberge, j'avais bu Marestel Dupasquier 2002 et Musigny Mugnier 2000 !

Amusant non ?

Charles ....je n'ai pas oublié !! C'est suite à ton passage à l'auberge que je suis parti à la recherche de ce Musigny de Mugnier . Je ne regrette pas mes achats ( 96 - 99 - 2000- 2002 ) !!

Une petite pensée pur notre ami Jean Paul ....c'est avec lui que nous avons partagé la bouteille du millésime 2000 lors d'une superbe soirée à l'auberge . .

Depuis , un petit jeune de la région est devenu " addict " aux vins du domaine ....jeudi soir à l'auberge , il a ouvert pour sa petite femme , une bouteille de Fuées 2006 . J'espère qu' il n'a pas oublié le chef !!

Tout petit message pour confesser que j'ai été bien mauvaise langue envers Mr Mugnier, puisque je disais que j'étais déçu de ne pas avoir eu de réponse à ma lettre : il m'a très sympathiquement répondu ce jour, en personne semble-t-il. Mea maxima culpa.

C'est vrai que c'est vraiment crucial pour l'intérêt de cette rubrique...

Oliv