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CR: Premières retrouvailles de l'année autour de belles bouteilles

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CR: Quelques amis avaient bravé la froidure et le verglas pour se retrouver à Mareuil-sur-Belle chez Anne et Benji. Au programme, une quinzaine de vins accompagnant un beau et bon repas. C'est peu de dire que c'est un bonheur de revoir cette joyeuse bande. L'espace de quelques heures, nous sommes dans un monde complètement à part, en totale communion. Cette soirée ne fit pas exception à la règle : magique! Mais laissez-moi vous la conter...
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Nous avons démarré avec des gougères maison et un premier vin que nous soupçonnons être un champagne (indices : y a des bulles et c'est très bon). La robe est d'un beau doré, avec des bulles formant de fins cordons. Le nez est bien mûr, sur la pomme chaude, les épices et le pain perdu (je l'avais jamais celui-là, encore). Curieusement, la bouche n'a pas le moelleux que l'on est en droit d'attendre. C'est en fait très dense, avec une acidité bien présente, acérée. Le tout est d'une grande intensité aromatique - ça décoiffe! - avec de la mâche, et une finale sacrément persistante. Benjamin nous donne un indice : il n'est pas millésimé. Nous pensons forcément à la Grande Cuvée de Krug, sans vraiment retrouver nos impressions de dégustation précédentes. C'est en pourtant bien une! Cette cuvée est vraiment changeante. C'est la quatrième que je bois. A chaque fois, de nouvelles facettes apparaissent. Ceci dit, je m'en suis resservi une p'tite goutte une demi-heure plus tard. L'acidité s'était beaucoup estompée, le moelleux amplifié : cette bouteille avait apparemment besoin d'une bonne aération.

Le vin suivant a moins de bulles et un nez plus discret (levure sèche, épices, fruits secs). Pour le coup, la bouche est vraiment moelleuse, riche, sensuelle, avec une acidité en filligrane. Et c'est surtout d'une intensité rare et d'une longueur époustouflante. Ca n'en finit pas! Je soupçonne l'une des bouteilles dont Benjamin a parlé il y a peu sur LPV. C'en est une : c'est un Perriet Jouët "Belle Epoque 1979! Sous la torture, il nous avouera sa source d'approvisionnement. Nous irons ensemble le lendemain : il n'y en avait plus qu'une ... que nous lui avons laissée. Par contre, il y avait d'autres trésors pour lesquels nous avons craqué!
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Nous passons ensuite à table et commençons par deux vins blancs aux caractères assez dissemblables. Le premier a des arômes qui vous sautent au nez : roche fumée, varech, petite pointe de truffe blanche. Ca peut plaire, comme déplaire. Typé, en tout cas. La bouche coule comme de l'eau d'un torrent, limpide, cristalline... Avec une finale de toute beauté et une grande persistance. Du bel ouvrage. Nous sommes plusieurs à partir sur un Chablis. C'en est un : la Forest 2001 de Vincent Dauvissat. [Rebu le lendemain soir à la maison (un petit fonds de bouteille). Au nez, c'est beaucoup plus sage : citron confit, avec une pointe de fumée. En bouche, il a gagné en ampleur, avec plus de mâche. Plus classique, mais moins intéressant...].

Le deuxième vin a des arômes moins dérangeants. Fruits bien mûrs (poire, pêche) beurre noisette, massepain. La bouche est vive, éclatante, dirai-je, avec une acidité magnifique qui porte le vin très haut et très loin. C'est grand, tout simplement. Benjamin nous dit que nous en avons bu un il y a peu... Cela ne suffit pas à nous aider. Lorsqu'il rajoute que les deux vins sont situés aux deux extrêmes de la région de production. Comme le premier est un Chablis, celui-là est un ... Macon! Non, ce n'est pas...???? Si, si : c'est le Macon Pierreclos "le Chavigne" 2004 de Guffens-Heynen. Incroyable : il ne ressemble pas du tout à celui que nous avions bu en novembre, plus discret, plus lisse. Le vin offre décidément de drôles de surprises...
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Avec ces deux vins, nous furent servis des Saint-Jacques juste poêlées, sur un risotto au safran, truffe et pluche de cerfeuil. Que dire? Cuisson juste des noix, moelleux impeccable du risotto, petite note anisée du cerfeuil, plus terrienne avec la truffe. Un très beau mariage avec les vins. Bravo à la chef!
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Non, il n'y a pas de problème de mise au point de la photo En fait, c'est le vin qui est trouble. Ca aurait pu être un indice pour trouver son géniteur, connu pour faire des vins "nature". Si nous avions hésité tout à l'heure sur le cépage commun des deux vins précédents, c'est ici flagrant : nous avons affaire à deux riesling. Le premier est donc trouble, avec un nez aux notes d'agrumes confits et d'aiguille de pin. La bouche est de belle ampleur, avec une impression de souplesse, et une acidité qui monte crescendo pour exploser littéralement en finale sur des notes citronnées intenses. Une bombe! C'est un Pfersigberg 1995 de Gérard Schueller. J'avais déjà bu des vins de ce producteur, mais jamais aussi beau!!!

Le deuxième impressionne déjà par son nez, pétroleux à souhait. Anne évoque le gasoil qui flotte sur l'eau des ports. C'est tout à fait ça. Y a plus qu'à boire la tasse, maintenant... En bouche, c'est la grande classe: riche, moelleux, mais sans lourdeur aucune tant l'acidité vibrante de ce vin lui apporte un grand équilibre. Autant dire que le léger sucre résiduel de la finale est très vite oublié tant on est emporté par l'histoire que nous raconte de vin. Et la fin de celle-ci est très belle, sur des notes d'écorce de pomelo, délicieuse astringence incluse. Un de mes plus beaux rieslings jamais bus. Logique. C'est l'une des références mondiale en la matière : Riesling Sharzhofberger Spätlese 1990 d'Egon Muller . Un chef d'oeuvre!
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Nous sommes des gens raisonnables. Nous savons qu'il ne faut pas boire sans manger. Ca monte vite à la tête. Aussi nous sommes nous sustentés avec des délicieuses lasagnes "à la Nelson" ( concassée de tomates, avocat, aubergines et courgettes grillées, pignons et basilic). La preuve définitive que ce ne sont pas les lasagnes qui sont lourdes, mais ce que l'on met dedans... Car celles-ci étaient d'une grande légèreté!
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Le plat suivant, une effilochée d'agneau au basilic, cocos à la tomate, nous amène aux deux premiers vins rouges ... qui ne deviennent plus qu'un car le deuxième est bouchonné (c'était un Châteauneuf du Pape, Snifff). Celui qui reste a une robe pourpre, un nez sur le noyau, les fruits noirs, et un soupçon de truffe. La bouche est assez ample, mûre, fruitée, aux tannins fondus. Ce vin ne fait pas dans la puissance, mais dans l'élégance discrète. Un peu gachée par une finale un poil chaude et tannique. Guy parie sa paye que c'est un Bordeaux. Je ne suis pas vraiment convaincu mais je ne risque pas la mienne ;o) Il avait raison : c'est un Château Pontet Canet 2001! Etonnant, car je n'aurais jamais imaginé que ce puisse être un Pauillac.
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Le plat de résistance arrive : des joues de boeuf cuisson basse température, sa sauce a la moelle et aux truffes, purée crémeuse. Comme le reste, un régal : viande fondante, sauce goûtue, purée robuchonesque... Avec évidemment deux nouveaux vins afin de ne pas se déshydater :

Le premier a un nez superbe sur les fruits ensoleillés, le noyau, les épices et la garrigue. La bouche est ronde, fruitée, charnue, avec une grande fraîcheur (quand on sait ce que c'est, c'est un sacré indice pour retrouver le producteur). Ce vin est d'un équilibre et d'une digestibilité étonnante (deuxième indice!). Lorsque Benjamin évoque le mourvèdre en dehors de Bandol, ma réponse fuse : Valinières de Barral (Faugères) C'en est un. Un 1998 exactement.

Le second a un nez plus discret, encore dominé par l'élevage (notes lactées, caramel). La bouche ne m'emballe guère : les tannins demandent encore à se fondre. Par contre je me demande si l'amertume assez marquée disparaîtra... Si je rajoute une finale assez courte ("frustrante", ai-je marqué sur mon bloc-notes), on peut dire que je n'ai pas été trop emballé par ce Terroir Mailloles 2001 de Sarda-Malet. Toutefois, je crois me souvenir que d'autres l'ont bien apprécié. Ne vous fiez donc pas à ma seule critique...

Les fromages arrivent. Pour changer, j'ai omis de prendre la photo (les plats, c'est un réflexe, le fromage, je n'y pense presque jamais). Pour info, il y avait du Saint Nectaire, un comté 24 mois et de la vieille mimolette. Avec du fromage, forcément ... du vin!

Le premier a un nez sur la framboise, la terre mouillée, le tabac gris et une p'tite touche de cuir. La bouche est fraîche, limpide, avec un beau fruité et des tannins très discrets. La finale est plutôt courte, sur des notes de terre (à lire positivement, c'est trop terroir, comme sensation!). Pas vraiment surpris d'apprendre que c'est un cabernet franc de Loire : c'est un Clos Rougeard 2003.

Le deuxième est sur la fraise, les épices et le noyau. La bouche est ronde, gouleyante, avec un joli fruit qui a tendance à disparaître en approchant de la finale, plus chaude, tannique et balsamique. Un peu dommage... Je me doutais que c'était un pinot noir, mais ne l'imaginais pas de l'Oregon. C'est un Pinot noir 2002 des Beaux frères.
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Le dessert est de saison : c'est une galette des rois (du boulanger : Anne avait bien assez à faire avec le reste...). C'est la maîtresse de maison qui coupe. Il faut croire que nous avons perdu notre esprit d'enfance. Personne n'est allé sous la table pour le "c'est pour qui?". L'assiette a simplement tourné et chacun s'est servi. Affligeant...

Qui dit dessert, dit vins de dessert. Là encore, servis par deux. Le premier est sur les fruits jaunes confits et le miel. La bouche est fraîche, gourmande, sans lourdeur. Le sucre se ressent à peine. Belle buvabilité. J'avais consacré un article sur mon blog à son aîné de 2002. C'est un Vendanges dorées 2005 du domaine d'Escausses (Gaillac).

Le deuxième est plus confit, sur la cire et l'ananas, avec une pointe de volatile. La bouche n'a pas la richesse que l'on pouvait attendre, ni la fraîcheur du vin précédent. La finale est plutôt courte. Bref, pas vraiment emballé. Mais peut-être que je fatigue un peu... C'est un Sauternes Haut Grillon 2003.

Le repas se conclut autour de la table basse du salon, avec des macarons citrons et framboises, et des truffes au chocolat.

Et une dernière bouteille pour la route (non, je déc... on a dormi sur place) : un Perrier-Jouët Belle Epoque 1979 ... rosé! La rose saumon a viré vers le cuivré. La bulle est rare. Le nez est vineux, sur des notes de cake (ne me demandez pas quel type de cake: j'ai écrit ça à deux heures du mat', sans précision supplémentaire...). La bouche est toute aussi vineuse, soutenue par une vaillante acidité. La fin est légèrement sucré, pas très longue. C'est bien pour un Champagne rosé de 30 ans, mais franchement en dessous du "non rosé" bu quelques heures plus tôt.
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Julien avait pensé à amener un Trivial Pursuit "spécial vins" et nous a posé quelques questions. Si je me souviens bien, ça n'a pas duré très longtemps, car nous commencions un peu à fatiguer... Donc, rapidement, ce fut dodo sous la couette...

Le lendemain, il y avait un soleil radieux (mais un sacré froid aussi!). Nous nous sommes balladés dans le village, et acheté quelques bouteilles chez ce fameux caviste. Un endroit assez surréaliste, avec quelques pépites. De notre côté, nous avons dû donner l'impression de clients peu ordinaires... En tout cas encore un chouette moment qui a prolongé celui de la veille :)
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Merci à Anne et Benji pour leur accueil!

Eric
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11 Jan 2009 11:32 #1

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joli récit, comme d'hab. merci.
11 Jan 2009 11:44 #2

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Magnifique ! (tu)
Et lire ça à 11h45 juste avant le repas dominical, je vous assure que ça fait saliver !

Bravo à tous et en particulier à la cuisinière !

[size=x-small]PS: Le Châteauneuf bouchonné, c'était qui?[/size]
11 Jan 2009 11:50 #3

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super cr: on ressent très bien le moment: bravo eric.. Je félicite aussi la chef car le repas est impressionnant. (vous mangez beaucoup dans le sud ouest :D))

arnaud
11 Jan 2009 11:52 #4

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Super récit Eric.(tu)
J'adorerai avoir des amis comme eux, ils vous ont gaté sur les mets et les vins.

Laurent L
11 Jan 2009 11:58 #5

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superbe récit ERIC.
Ca donne envie :)
cordialement
11 Jan 2009 11:58 #6

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  • Eric B
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Pour être précis, il y a eu des vins amenés par des convives. L'Egon Muller, c'est Sylvain, le Schueller, c'est JU (ben oui, il n'achète pas que du ZH), et le Haut Grillon, c'est Guy (c'est le domaine familial). Pour les autres, je ne sais pas... Personnellement, je n'avais rien amené parce que l'on m'avait dit qu'il y avait bien assez (et c'était effectivement le cas ;)). J'ai tout de même offert une bouteille à mes hôtes (non, pas du Tirecul :D) , mais nous ne l'avons pas ouverte .

Eric
Mon blog
11 Jan 2009 12:14 #7

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Et Guy,il l'a trouvé son vin ?

Il aime bien parier le lascard!

Je n'oublie pas sa dernière idée en la matière....sur les pomerol 99...tu lui en causeras deux mots Eric!

Excellent récit.Superbes photos.Une bande de jeunes prometteurs,avec déjà de si belles expériences à leur âge...
11 Jan 2009 12:53 #8

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Merci Eric pour ce joli CR qui remémore bien la soirée des plus sympathique que nous avons vécue ensemble, et ce grâce à Benji et Anne que je remercie de tout cœur.

J’ai le plaisir de constater que tu as été encore une fois le plus sérieux sur la prise de notes, personnellement, après les blancs j’ai arrêté pour mieux me consacrer aux vins et à mon voisin de gauche avec qui les discussions n’ont pas cessé ;)

Quelques impressions de mémoire et à l’aide des quelques notes prises :

- Krug GC : Comme toi Eric, j’ai dégusté trois fois ce champagne l’an dernier, cette bouteille, première de l’année 2009 n’est pas la copie conforme des vins que j’aie en mémoire. S’il en a la race et la puissance (on peut aussi évoquer la robe), c’est comme tu le dis en bouche qu’il y a discorde. Il a en effet dans ce vin une acidité tranchante offrant une attaque directe et une tension magistrale qui va soutenir le vin en bouche et lui offrir une belle longueur.
On ne peut qu’apprécier le caractère versatile de ce cru, mais alors j’estime qu’il conviendrait de pouvoir distinguer les bouteilles pour orienter le dégustateur, l’acheteur. Si demain je souhaite ouvrir une bouteille de champagne Krug « grand cuvée » à quoi puis-je m’attendre, comment mes expériences passées peuvent-elles m’aider, m’orienter à choisir ce cru ? Si les étiquettes changent un peu d’une cuvée à une autre, il n’est pas évident d’utiliser ce paramètre visuel, il serait bien plus précis d’avoir une lettre ou un numéro… ( ?)

- Perriet Jouët "Belle Epoque 1979. Un champagne superbe qui peut devenir une référence personnelle en la matière. La robe annonce l’évolution du cru, le nez est fin et élégant, bien que peu intense d’abord boisé puis sur la levure et enfin sur les fruits secs. La bouche est monstrueuse, un vrai régal ! Puissance, volume, longueur, équilibre, tenue, tels sont les termes qui fusent pour décrire ce vin encore en course et qui dépasse qualitativement la GC de Krug à mon sens.

- Chablis la Forest 2001 de Vincent Dauvissat. Le nez ne s’offre pas facilement, bien qu’élégant (pour mon goût) et intense, il offre plus des senteurs maritimes que fruitées... En bouche, le vin est gastronomique, pile à mon goût, à la fois direct, fin et concentré. Très beau !

- Macon Pierreclos "le Chavigne" 2004 de Guffens-Heynen. Je suis un peu moins surpris qu’Eric au sujet de ce vin, retrouvant quelque peu le style et le fruité de notre dernière rencontre. C’est une réussite superbe ! Le nez est sur le fruit, exhalant des senteurs de poire fraîche mais aussi de fleurs blanches sans la moindre lourdeur. Un vin là encore gastronomique à l’équilibre magique et à l’expression superbe ! Dernièrement, différents Corton-Charlemagne ne m’ont pas procuré tant de plaisir...

- Riesling Grand Cru Pfersigberg 1995 de Gérard Schueller. J’ai rapporté ce vin de mon périple alsacien et ai très envie de l’ouvrir avec mes chers amis hédonistes. C’est donc l’occasion ! La robe est trouble comme le montre la photo. Cela dépend du service plus que du cru en lui-même, car en effet, le vin en bouteille présente un dépôt clair fait de particules très fines. Lors de la mise en carafe, il convient de décider de mettre le tout dans le flacon ou de laisser le dépôt dans la bouteille pour servir un vin limpide... La route ayant effectué le mélange pour moi, je n’ai pas eu à me creuser les méninges pour prendre la décision (bien que je l’aurais certainement voulu trouble pour ne pas en occulter une facette).
Le vin joue la carte du citron sous toutes ces formes... Il sent la citronnade et en a même le goût ! L’amertume du citron est présente en bouche, accompagnée par une saveur d’écorce fort appréciable. Le vin n’a cependant pas l’acidité excessive de notre agrume il est au contraire très bien équilibré, et se laisse boire avec une facilité déconcertante. Gouleyant sans être dilué, il est plutôt désaltérant, fin précis, bref très joli.
Lorsque l’on interroge l’assemblée pour connaître le millésime, chacun tourne autour des années 2005, 2007... En effet, il n’y a aucune trace d’évolution et même plus encore, c’est insolent de jeunesse et de fraîcheur. Un très beau vin selon moi, un domaine qui mérite toutes nos attentions !

- Riesling Sharzhofberger Spätlese 1990 d'Egon Muller. C’est une autre facette du riesling que Sylvain nous propose... La robe est limpide, éclatante, brillante. Le nez est élégant, fin, fruité présentant des parfums de pomelos, de citron mûr et de minéral, délicat et d’une belle intensité aromatique. Je suis le seul à ne pas lui analyser ces arômes de pétrole que tout le monde trouve au riesling, et j’en suis très heureux car personnellement je n’ai jamais eu envie de boire l’eau d’un port de pêche...
En bouche, le vin est encore délicat, sans être dilué il est fin, légèrement sucré mais bien équilibré par une acidité subtile, appréciable.
J’ai d’abord pensé à un vin de chez M. Deiss, pour la délicatesse et le respect du fruit, ainsi que pour le léger sucre, mais quand Sylvain nous précise que ce n’ait pas français, nos impressions et analyses se précisent, se rapprochent.
Grand vin !

Si ces vins blancs ont tous une caractéristique commune : leur côté digeste, équilibré, racé, bref désaltérant, gastronomique, ils sont tous très différents et fort distinguables.
La série des vins rouges qui vient prendre la relève sera plus difficile à cadrer.
- Le Pontet-Canet m’a semblé assez typé Bordeaux, l’élégance de ses arômes nous précise qu’il s’agit d’une belle étiquette et le toucher de bouche apporte les informations du terroir où la grave est reine...
- Le Valinières de L Barral est lui aussi au niveau, joli, fin équilibré là encore digeste, je ne connaissais pas et suis heureux de l’avoir découvert ! Il domine à mon sens le Sarda Mallet, moins complexe mais de belle qualité tout de même.
- Le Clos Rougeard 2003 et le 2002 des « Beaux frères » sont servis côte à côte et présentent de grosses similitudes, si bien que je me prononce pour deux pinots noirs... Le caractère mûr du Clos Rougeard m’a beaucoup interrogé et beaucoup plu, c’est un des plus beaux Cabernet franc de Loire goûté à ce jour. J’y reviendrai !

Enfin, les deux deniers blancs liquoreux furent de belle qualité (Eric, tu commençais à somnoler pour le Sauternes, il te faudra y revenir car il est vraiment beau, mais certes servi tard !).

La qualité des vins fut très homogène ; je pris beaucoup de plaisir à découvrir certains crus et un plaisir tout aussi grand à en retrouver d’autres.
Cette joie fut accompagnée d’une cuisine raffinée et goutteuse à souhait ! Il conviendrait de faire un récit au moins aussi élogieux pour la cuisine travaillée (que nous avons eu la chance de dévorer) que pour les vins dégustés, car le plaisir fut au moins aussi important. Quel travail et quelle maîtrise ! L’idée du resto/cave devrait avancer...
Bravo Anne !! As-tu d’ailleurs gardé une part de lasagne ??? !!!

Une année qui commence bien, très bien !

Bien à vous tous,
Cordialement
11 Jan 2009 13:18 #9

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Eric,

merci pour les compliments et le très beau récit.
C'est une fort bonne chose que, dans ces soirées ou la bonne humeur communicative ainsi que les paris engages (douloureusement, pour certains ;)) sur l'identité des vins divertissent légèrement l'attention, il y en ait au moins un [NDLR : même deux !] qui prenne des notes (il me semble que Loup est aussi parvenu à garder un peu de sérieux).

Pour revenir sur les vins:
- Perrier-Jouet 79 était beau mais m'a semblé un peu moins évolué que la précédente bouteille. Je pense qu'il gagne encore en complexité si on peut attendre un peu plus
- Content, Eric, que tu ait apprécié La Forest 2001 de Dauvissat. Il y a pour moi une grande noblesse dans ce vin et, si la majorité préférait le style du Chavigne 2004, personnellement mon cœur balance.
- Le Riesling Sharzhofberger Spätlese 1990 d'Egon Muller m'a marque par sa noblesse. Un équilibre parfait qui semble a toute épreuve, un SR aérien, et une minéralité au sens propre, avec l'impression de siester sur ces coteaux germaniques, la tête appuyée sur un beau rocher chauffé par le soleil. D'ailleurs cette bouteille a gagne sa place sur la cheminée ! Le Pfersigberg donnait une autre expression du pétrole (indice d’octane différent, sans doute !), un vin « pointu » dont le fond de bouteille est malheureusement un peu domine par l’acidité. JU, il faut que nous allions (non, pas Alion, rhoo) / retournions chez Schueller pour approfondir !! Merci a tous les 2 pour ces bouteilles.
- La Valiniere 98, ouverte grâce a l'opportunité du "domaine du mois" LPV, et avec une petite crainte eu égard a son âge respectable: des notes bizarres a l'ouverture (j'ai eu peur d'un bouchon), totalement dissipées 4h plus tard.
- Sarda Mallet TM01, a attendre sans aucun doute. Une bouche prometteuse, massive, le reste étant sur la réserve.
- Vendanges dorées très belle, grande buvabilité (on entendait des oh ! et des ah !). Le Haut-Grillon y opposait sa grosse sève, sa liqueur et il était un peu moins a son aise comme 14eme bouteille et sur un dessert « aérien » comme la galette ;) Je me régale avec le fond de bouteille cependant.

Guy n’a pas trouve son vin et pour cause : je l’avais prévenu a l’avance que j’ouvrais une des excellentes Haut-Grillon qu’ils m’avaient fournies jadis. Obligé de se taire (bizarrement personne n’a trouve ca louche !!) il a néanmoins fini premier au score non-officiel grâce a une tres bonne perf sur les bourgognes et Pontet-Canet notamment. Il n’a pas perdu sa paye ;) et en a meme mis plein la vue a Odile avec une 1er place au concours de la plus grosse part de Mimolette vieille (forcement, d'ou mal de tete le lendemain).

JU, je reviens sur Krug. Il me semble que quelle que soit la maison, pour une cuvée non millésimée, la même étiquette, si on ne connaît pas exactement la date de dégorgement, cache des vins a différents stades d’évolution. Le problème est que le circuit de commercialisation Krug Grande Cuvée ressemble peut-être plus a celui des millésimés (champagnes gardés plus longtemps en stock ici ou la) sans que l’indication de date apparaisse. L’approche de Jacquesson me semble très pertinente (732, 733, etc.). Enfin c’était mon premier Krug et j’ai aimé... Plutôt un champagne pour la table, a mon avis. Il va falloir tester cela ;)

Merci a tous de vous être transportés jusque dans notre charmante bourgade périgourdine !!

Benji

PS le CdP était la cuvée vigneronne du domaine Relagnes, 2004
11 Jan 2009 14:29 #10

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Premières retrouvailles de l'année autour de belles bouteilles

Très beaux commentaires...

Merci pour ceux-ci ;)

Cordialement,
Thierry
11 Jan 2009 15:36 #11

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Superbe reportage, qui donne envie de se procurer de telles bouteilles !!! (tu)

Cdlt,

G
11 Jan 2009 15:47 #12

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En ce qui concerne Krug Grande Cuvée, les différences de perception ne viennent-elles pas simplement d'un vieillissement en cave plus ou moins long ?
Sauf erreur de ma part, la date de dégorgement n'est malheureusement pas clairement identifiable sur l'étiquette.

Luc
11 Jan 2009 20:27 #13

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Bouteille Krug achetée récemment ?
11 Jan 2009 20:54 #14

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Bouteille Krug achetée récemment ?

A mon avis, vu l'endroit où elle a été achetée (la fameuse cave sus-nommée), elle date...

Eric
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11 Jan 2009 21:06 #15

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Quelques mots vite fait mes amis pour vous dire combien cette soirée fut des plus pleine à mon sens. Tout y était: les mets, les vins, la bonne humeur et surtout VOUS. C'est réellement un plaisir que de vous retrouver à chaque ripailles.
Quelques mots sur les vins:
Krug remporte à mon sens le match des champagnes par cet aspect gourmand et sa finesse.
2 belles expressions du chardonnay avec une finesse et une acidité (d'où fraicheur) plus présente sur le Guffens que j'ai vraiment aimé. Belle minéralité en revanche pour Dauvissat (mais est-ce que ce vin donnera plus avec le temps???).
Match très sérré entre les deux rieslings avec à mon sens encore, un petit plus pour Egon Muller de part une tension et un équilibre en bouche superbe. En tout cas il n'était question ni pour Ju ni pour moi d'ouvrir ces bouteilles sans vous (petit remerciement à un certain lolo 1er). Beau match en tout cas qui s'est trouvé, je pense bien situé sur ces superbes lasagnes délicieuses. Ensuite tout s'est accéléré et j'ai surtout retenu un très beau Léon Barral, un Pontet Canet que j'eu pris pour une syrah (j'ai failli en perdre mes attribus sur un pari à la c..), un clos Rougeard des grands soirs et une cuvée des beaux frères dont le fruit régal avant les blancs liquoreux. Puis notre Haut Grillon qui à force va jouir d'une réputation internationale et dont je ne ferais l'apologie de peur de voir le prix s'envoller (sinon c'est toujours aussi bon).
Voilà, je ne peux que saluer l'enthousiasme, le gout, l'authenticité de ce groupe qui fait une fois de plus très fort au chapitre de la bonne humeur et de la joie de vivre.
Merci à nos hotes dont je salue la cuisine sans faille et l'hospitalité irréprochable.
Vivement le prochain chapitre surement à la maison après la naissance, çà approche...
12 Jan 2009 13:17 #16

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Une fameuse soirée en effet en compagnie de joyeux et aimables drilles. Ce petit mot bien tardif pour féliciter et remercier Anne et Benji de leur belle réception. Des rois nous avons été à nouveau. Au piano Anne a excellé et à la sommellerie Benjamin a fait montre de grandes vertus. Quels talents.

- J’ai beaucoup aimé tous les blancs dégustés avec en point d’orgue le Sharzhofberger Spätlese 1990 d'Egon Muller. D’une fraîcheur, d’un équilibre et d’un charme manifestes. Un vrai sec - tendre, exotique aussi. Et quelle digestibilité ! Le plus « racé » de tous à mon avis.

- Vient ensuite la Belle Epoque 1979 de Perrier Jouet dont les amers sans exubérance ont participé à une grande complexité d’ensemble. Un vin apaisé, surprenant de vitalité, qui force le respect.

- La cuvée "le Chavigne" de Guffens-Heynen en 2004 a démontré une fois encore la haute qualité de ce cru issu d’une appellation Macon Pierreclos trop souvent minimisée. Une vin de saveurs fines et florales du meilleur effet. Un bouquet de fleurs blanches printanières et un grand sourire face au soleil.

- Si le Pfersigberg 1995 de Gérard Schueller s’incline face à ces trois premiers (mais cela est évidemment tout à fait relatif), c’est une demi-cheveu. Il n’en demeure pas moins pétri d’immenses qualités gustatives. Je dirais à sa décharge qu’il m’est apparu plus dans la mouvance des vins que nous rencontrons le pus souvent. De parfait équilibre, de corps et de senteurs. Un fort beau riesling en pleine forme encore et longtemps, que j’aimerais retrouver.

- Krug a été égal à lui-même alors que le 1er cru La Forest de Dauvissat m’est apparu bien mystérieux sous son bois.


- « Les Poyeux » 2003 du Clos Rougeard m’a enthousiasmé. Splendide de moelleux de tendresse et de légèreté. Mais aussi élégamment fruité et de parfaite mesure. On ne peut se lasser de tels vins de si agréable compagnie.

- Pontet-Canet 2001 que j’avais apprécié il y a quelques temps a joué une partition conforme. Je lui ai reproché ce soir là un côté légèrement rustique et à peine abrupt. A replacer dans le contexte car celui-ci s’est distingué avec ses belles senteurs de fruits rouges et son dynamisme en bouche. Loyal.

- Le pinot noir 2002 « Les Beaux-Frères » du domaine Willamet-Valley ( ?) en Oregon a été très bien accueilli. Un vin profond, souple mais tendu. De classe il me faut l’avouer. Une belle surprise.

- Les autres crus rouges – Terroir Maillol 2001 de Sarda-Mallet et les Valinières 1998 de Léon Barral - ont pour moi étaient en deçà. Ceux-là se sont caractérisés par des notes tanniques et des amers sensibles mais aussi par quelques arômes déviants. De belles vertus cependant, plutôt classiques.


Et pour finir, des beautés.
- J’ai beaucoup aimé la légèreté et l’équilibre de cette liqueur exotique qu’est la cuvée « Les Vendanges Dorées » du domaine d’Escausses 2002. Vivacité, dynamisme et abricotant aussi, tout était réuni pour nous combler d’aise. Absolument fameux.
- Haut-Grillon 2003 n’a pas à pâlir face un ce redoutable concurrent. Bien sûr ce cru est le reflet de son terroir girondin et dégage davantage de rondeur et une liqueur plus accentuée. Il n’en reste pas moins alerte, exquis et somme toute parfaitement avenant. Qu’est-ce que ces vins sont bons !

Une soirée à se remémorer donc où la sympathie des uns n’a eu d’égal que le charme et la gentillesse des autres. Nous devons celle-ci cette foi-ci à Anne et Benji, et il nous faut bien leur tirer un coup de chapeau. Merci beaucoup.

Loup / Patrick

PR
27 Jan 2009 15:09 #17

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Riesling Scharzhofberger Spätlese 1990 d'Egon Müller : ce vin m'avait totalement ébloui servi sur des asperges sauce mousseline au manoir. J'y vois la perfection d'un style épuré comme les Auslese 1971 et 1959 que je préfère aux cuvées plus riches et plus renommées du fameux domaine.

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
29 Jan 2009 18:53 #18

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Charles , à ne pas oublier non plus : le Riesling Scharzhofberger Auslese 1976 d'Egon Müller d'il y a deux semaines ; superbe !

"Mes goûts sont simples : je me contente de ce qu'il y a de meilleur ". O.Wilde
29 Jan 2009 21:57 #19

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Eric,
Au delà du texte, la qualité des photos est exceptionnelle et apporte beaucoup au récit.
Bravo.
Nota : je le savais par ton blog.


Cordialement,
François Audouze
29 Jan 2009 23:48 #20

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Merci François :)

Au fait, la tête que l'on voit apparaître dans l'anse de la carafe, c'est LOUP!

Eric
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30 Jan 2009 07:02 #21

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Eric B écrivait:
> Merci François :)
>
> Au fait, la tête que l'on voit apparaître dans
> l'anse de la carafe, c'est LOUP!

On pourrait croire que LOUP est en train de méditer sur sa prochaine "jupette" ! :) :)
30 Jan 2009 09:50 #22

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