Avec un peu de retard voici mon compte-rendu de la soirée.
Bon mettons les choses enfin au carré : Avec New LPV Paris j’avais déjà souffert, je m’étais tapé des Languedocs douteux, des trucs pas possibles en Loire, des bourgognes plus qu’étranges… J’exigeais une soirée avec des vrais vins, bien faits et droits dans leurs bottes.
Evidemment ça ronchonne dans l’assemblée orientée bobo Biostyle. C’est sûr qu’à l’idée de boire du vin capitaliste ils avaient des poussées d’urticaire.
Mais on peut le dire tout de même : Le niveau général fut assez relevé, et aucune bouteille défectueuse. J’ai même gouté avec grand plaisir des vins que je n’avais plus dégusté depuis des lustres (je dois reconnaitre que l’envolée des tarifs ne facilite pas le renouvellement du rayon Bordeaux de ma cave..)
CR:1/
La Begou 2014 ; Corbières
Robe jaune claire, ce vin présente un joli nez plutôt floral que fruité je trouve. Très frais frais et vif en bouche, ce vin possède un bel équilibre et une belle finale sur la gentiane. J’aime bien mais je peine à reconnaitre le cépage ou la region. Un chenin peut-être ?
Surprise quand on annonce un Corbières…mais force est de reconnaitre que c’est vraiment un vin bien foutu, très digeste.
2/
Chablis 1er cru Montmains 2011 Domaine Droin
Après notre piteuse tentative sur la première bouteille, là on est quasi certain d’être sur du Chardonnay quand même. Le nez est sur le citron, des notes fumées.
Bouche concentrée, qui reprend le cote fumé-caillouteux surtout en finale (jolie longueur d’ailleurs).
Ce Montmains 2011 est très convaincant, et il a vraiment une typicité marquée. Très bien.
3/
Saint-Emilion, GCC Château La Dominique 2007
Vin encore sombre dans le verre, avec un nez toujours sur un fruite primaire (cassis, mûres). Touche boisée perceptible mais bien intégrée.
Bouche assez fine, mais pas maigre. Bel équilibre que je situe plutôt rive droite ; 8/10 d’âge.
Bon ça va je me gourre pas trop. Ce vin est d’un millésime « moyen », mais il lui faut encore 3-4 ans pour s’affiner encore. Pas mal.
4/
Saint Emilion Moulin Saint Georges 2006
A côté du vin N°3 ce vin parait plus foncé. Il est plus puissant, plus affirmé en caractère. La matière est assez imposante, il faut vraiment le laisser vieillir celui-là.
Pour le moment il faut un peu « butor » mais j’aime bien sa force, et il y a du fruit pour bien vieillir. Beau potentiel pour moi.
Moulin Saint Georges 2006 : J’ai gouté ce vin sur plusieurs millésime et c’est du costaud je ne suis pas surpris. Mon paternel avait du 88 et 90 ils a fallu 15 ans pour les approcher !
5/
Saint Emilion 1er GCC Clos Fourtet 2002
Belle robe rouge foncée.
Nez de merlot, mûre, cassis a profusion. Touche boisée bien sympathique.
Bouche très suave, le vin est encore puissant mais très belle extraction .
Finale : de bonne longueur mais il faut encore attendre. Très joli vin pour moi, avec un beau potentiel. J’aime beaucoup. GCC de haut niveau
Comment ça un 2002 ???? Très bonne surprise pour moi, je ne l’aurais jamais imaginé de ce millésime ! Un collector à rechercher aux enchères car avec une estampille 2002 ça ne montera pas trop haut en principe.
6/
Pomerol Beauregard 2001
Le second vin de notre paire de rouge fait plus sérieux après le Clos Fourtet, il est plus strict en bouche mais reste un bon calibre. Je me demande si une part de cabernet franc ne lui donne pas un coté Medoc, mais là c’est moi qui déraille complètement à la vue de l’étiquette.
Beauregard se reprend bien depuis quelque temps, il me semble avoir bu un 2000 de bonne facture il y a quelques années . J’avais visité le château il y a 20 ans, et je me souviens de ma consternation en goutant le millésime 1990..Ce 2001 est bien mieux outillé pour une garde de 5/6 ans au minimum
7/ CR:CR:Pomerol Latour à Pomerol 2001
Robe foncé, aucune évolution ne semble visible dans le verre.
Dès le premier coup de nez nous savons que nous sommes dans le très sérieux : concentration ++, cassis a profusion avec une touche d’eucalyptus presque.
La bouche confirme une présence tannique imposante mais parfaitement maitrisée, c’est velouté, ca roule sous les papilles. Très longue finale, sur les parfums du nez. NB : Trop jeune !! Mais potentiel du feu de dieu !
Comme quoi les bonne étiquettes déçoivent rarement sur Bordeaux. Ce vin n’offre que la moitié de ce qu’il peut offrir à ceux qui auront la chance de le regouter dans 10 ans. En plus du Latour à Pomerol j’ai peu eu l’occasion d’en boire, donc je suis ravi.
8/
St Emilion Château L’Arrosée 1999
Dans le second verre nous changeons totalement de registre, le vin est rouge brique, et si visuellement on se rapproche de la bourgogne, c’est vrai aussi dans le verre !
Le vin est tannique mais plus évolué que son sparring-partner, avec des nuances terreuses, épicées.
Très belle finale , j’aime bien ce style de vin il me parait prêt à boire en tous cas. E fait penser un peu à certains flacons du Tertre-Roteboeuf. Un style Bourguignon en tous cas qui détonne par rapport aux canons du secteur.
9/
Saint Emilion 1er GCC La Gaffelière :
Vin foncé de robe, premier nez un peu timide mais il est servi un peu frais je crois. L’équilibre général est pas mal du tout je trouve, l’ensemble est jeune et tannique, pas assez fondu à mon gout.
Pomerol ? 15 ans. En confiance dans 4-5 ans à mon avis.
10/
St Emilion 1er GCC Clos Fourtet 1990
Evidemment la couleur tranche visiblement avec les vins servis auparavant (sauf l’Arrosée peut-être ?), le nez indique immédiatement un vin plus évolué (épices, sous-bois). Par contre sa force est une complexité supérieure mon gout du moins.
La bouche est encore tonique, mais je sens une petite sècheresse qui commence à pointer le bout de son nez en finale, il est temps de boire ce vin .
La table évoque rapidement un vin de 20 ans, mais je remarque que si certains sont enthousiastes, d’autres sont moins convaincus semble-t-il. C’est affaire de gout personnel. Je trouve ce vin remarquablement fait. C’était ma dernière bouteille d’ailleurs, je ne suis pas partisan de la décoction de cadavre.
Je n’ai pas trop pris de notes sur le CR:Guiraud 1998 qui m’est apparu de mémoire très correct, surtout vu le millésime dont j’ai bu des bouteilles fort piteuses en liquoreux il faut le dire (Et qui coutaient nettement plus cher !)
En conclusion une soirée fort plaisante, avec de belles étiquettes qui ont tenu leur rang ce soir là. Et l’adage encore un fois vérifié : Un bon Bordeaux c’est 10 ans minimum de garde, à 15 c’est mieux mais en grand millésime comptez 20 ans !!
Mes deux découvertes du soir : Latour à Pomerol 2001 et Clos Fourtet 2002.
YR