Etrange ce genre de réaction pour un message qui se voulait d’abord interne (Sus à Yves !!!) et surtout humoristique !!! C’est d’ailleurs comme cela que je l’avais lu et, je le pense, comme la plupart des lecteurs de LPV. Si certains mauvais coucheurs ont voulu y lire de l’aigreur et de l’amateurisme, voire plus si affinités, tant pis pour eux !! Qu’ils s’en contentent !!!
Pour rebondir sur ce topic ayant trait aux GC bourguignons, je devrais terminer en vous disant qu’hier soir, lors de notre désormais traditionelle réunion vinico-gastronomique du 14 Juillet chez l’ami R, nous avons été (comme souvent) mis sur le cul par deux bts dont la Bourgogne a le secret (les bts étant dégustées à l’aveugle) :
Richebourg 1999 (D. Laurent) : Robe noire, nez entre fruits noirs, poivre, d’une précision diabolique. Bouche d’une densité hors normes, longue, explosive, épicée, fraîche… !!! Pour moi, on est en Rhône nord, certains de mes voisins descendent même un peu plus bas… En tout cas, un grand vin… Mais certainement pas un Bourgogne !!! Oups !!! Vraiment une claque, et une bonne piqûre d’humilité s’il était nécessaire. Pour ceux qui en ont, à attendre impérativement 4 à 5 ans, mais quelle bt !!! Cependant, ce vin retrouvera-t-il ses papiers d’origine au vieillissement ?
Chambertin 2001 (A. Rousseau) : Là, c’est du pinot noir pur jus !!! Classe, distinction, buvabilité ( !!!) finesse !!! Là où le premier se montre vraiment en devenir et rageur, celui-ci se révèle déjà policé, presque près à boire. On devine tout de suite la Côte de Nuits. Le côté fraîcheur, notes d’ airelles etc me fait miser instinctivement sur un grand terroir de Chambolle. L’ami G (notre persifleur) balaye ma réflexion en affirmant : « grand terroir de Gevrey ». Damned !! Il a raison. Il est peut-être parfois mauvaise langue, mais son palais est un temple de justesse !!!
Pour finir, voici succinctement les autres bts ouvertes hier (elles étaient servies deux par deux) :
Meursault Genévrières 1999 (Bouchard) : Robe vieil or. Premier nez délivrant au premier abord des senteurs que nous prendrons pour de franches notes d’oxydation. Heureusement, nous laisserons du temps au temps. A l’aération, le vin s’en débarrasse en très grande partie, montrant alors un corps dense, certes un peu lourd mais très intéressant. A revoir mais avec confiance.
Riesling Clos St-Urbain Rangen de Thann 1989 (Zind-Humbrecht) : Robe moins évoluée que le précédent. Au nez, le Riesling avance démasqué : naphte, fruits jaunes ultra-mûrs, voire confits !! Les SR sont présents mais s’effacent. Longueur en bouche de très grande classe, pure !!! Au vu de l’étiquette, je suis ravi de mon achat des 2004 !!! Quel grand climat, quel grand domaine !!!
Côte-Rotie 1999 (Jamet) : Robe noire, nez magnifique de cassis, de poivre, de camphre… pour moi, c’est un pur jus de Syrah , et de la plus belle facture !! Bingo !! (on ne peut pas se tromper tout le temps). La bouche est explosive, précise mais encore indomptée !!! A attendre encore 5 à 6 ans !!! Magnifique.
CDP Pegau « Cuvée Réservée » 1998 : la seule bt sans intérêt de la soirée. Robe trouble, nez définitivement pollué par des notes d’écurie incurables !!! Un convive me dit ne pas être surpris car avoir dégusté ce vin deux ou trois fois comme cela. Moi, je le suis. J’en ai en cave et ai plutôt le souvenir d’un vin équilibré, de très belle facture. Va falloir en rouvrir une rapidement.
Tertre-Roteboeuf 1999 : Robe rubis sombre à reflets pourpre (pour ce que la nuit tombée dans le jardin nous laisse apercevoir). Au premier nez, je m’ouvre à l’ami R (qui sert les bts)d’un cousinage presque évident avec Roc de Cambes. Il sourit. Je n’étais pas loin. C’est son cousin. Nez d’orange sanguine, frais, ouvert. Bouche croquante, volubile !!! Très beau vin, surtout dans un millésime tel que 1999 !!
Haut-Bailly 1996 : Vin que l’on définit quasiment tous comme un Médoc classique. Bon, on est rive gauche, mais un peu plus bas. Très joli et un très bon rapport qualité-prix à l’époque !!!
Figeac 1975 : Robe évoluée, nez marqué par des notes de tabac brun. Je le place directement en Médoc, le nez me rappelant furieusement mes Las Cases 1975. Bon, c’est raté, puisque l’on est en rive droite, mais l’encépagement de Figeac est tout de même très médocain et l’année est la bonne (ouf, l’honneur est sauf). Vraiment le genre de Bordeaux vieillissant harmonieusement que l’on rêve d’avoir en cave. M’en mettrez 6 !!!
Clos-Vougeot 1978 (Château de la Tour) : Robe très claire. Nez vulgaire, voire dérangeant, de champignons de mauvaise qualité, touches métalliques… La bouche, en revanche, se révèle harmonieuse, bien que bien trop fluide… Au vu de l’étiquette, on se dit pourtant que l’on est passé bien près d’une très grande bouteille. La faute peut-être à quelques hectolitre/ ha de trop, comme certains viticulteurs en avaient l’habitude à l’époque. Faudrait demander aux spécialistes… Michel, un avis ???
Lafaurie-Peyraguey 1990 : Robe assez peu évoluée, nez très beau bien qu’assez discret. Malheureusement, la bouche est polluée par des notes de soufre très insistantes et qui desservent définitivement le vin. Dommage pour un de mes Sauternes préférés…Ecrasé par
Vouvray Réserve 1990 (Philippe Foreau) : Robe ambrée, très évoluée. Nez très expressif d’abord sur la fraîcheur, puis le coing, la pâte de fruits… La bouche est au diapason : puissance, fraîcheur, longueur !!! Tout y est !!! Définitivement, la fraîcheur des plus grands liquoreux de Loire écrase, selon moi, les Sauternes, qui semblent m’apparaître systématiquement lourdauds à leur côté. Philippe Foreau rules !!!
Ce dernier message pour dire que l’ami G (persifleur à ses heures) ne s’est toujours pas remis (comme nous tous d’ailleurs) de ces grands vins, dont le Richebourg et le Chambertin. Mais c’est promis, on vous fera grâce de nos messages… Comme le dit justement Luc, les messages privés doivent le rester… Et comme le disait un célèbre humoriste (Pierre Desproges si je ne me trompe), on peut certes rire de tout, mais pas avec tout le monde.
Cordialement,
Hervé