Bonjour,

Le Rayas 2005 offert a la degustation par Claudius - grace lui soit rendue - (servi a l'aveugle, debouche 2 heures avant degustation je pense puis suivi sur plus de 2 heures) fut a la hauteur du mythe.

Il partage avec un Romanee Saint Vivant 2002 de Robert Arnoux goute de concert, une jeunesse prometteuse de sa longue existence.
Mais son point commun essentiel avec le Bourgogne cite, est son etonnante capacite a deja offrir un vin fin enrobant le palais de saveurs a la fois presentes et evanescentes, fruitees et doucement epicees. Saveurs qui ici aussi ne defaillent jamais et se permettent deja une longueur hypnotique (avec comme particularite pour Rayas par rapport au romanee de s'exprimer par un tapis de petale de rose).

Un nectar intense et delicat a la fois. La encore Claudius a trouve le qualificatif ideal : aerien.
Il l'est des l'entree en bouche, qu'il enveloppe en douceur. Le milieu de bouche tout aussi expressif et soyeux fait egalement montre d'une matiere dense qui s'epanouira encore dans le futur pour finir je pense en queue de paon.

Un vin encore jeune, qui semble nous indiquer que meme avant d'atteindre son plateau de maturite il offrira a chaque moment ,T' de l'ouverture d'un de ses flacons une expression de grace.

Comme deja ecrit dans mon CR consacre au RSV 02 de R.Arnoux, le systeme stereo de haut vol (aussi beau a regarder qu'a ecouter) de Claudius a parallelement modele notre espace au travers d'un jazz a la presence magique.

Subrepticement, la fatigue de la longue et bien humide semaine s'est ecartee sans resistance pour laisser place a un suave havre de bien-etre amical et gustatif.

Encore une demonstration qu'un grand vin (et vous me permettrez, je l'espere d'assener sans humilite, qu'au vue de cette degustation Rayas 05 en est un tres grand) s'exprime d'autant mieux qu'il est partage et bien accompagne.

Cordialement,
dfried

Rapidement car je n'avais pas pris de note.

L'evocation de ce fantastique Rayas 2005, me pousse a parler de son aine le Rayas 1998 bu le 31 decembre dernier.

Ouvert et degage aux epaules plus de 5 heures avant son service, il ne fut que soie delicate, petales de fleurs legerement epicee et d'une magnifique longueur.
Fini d'etre deguste (j'ai pu sauver un dernier fond de verre) sur un plat legerement epice facon Thai, il s'est permis non pas de surnager, mais bien de continuer a s'exprimer avec noblesse.

2005 sera sans doute plus grand, mais franchement on touche la a la magie.

Sa robe tirant deja sur le rose ne doit pas effrayer. Il y en a encore pour de longues, longues annees d'enthousiasme.

Qu'il est agreable de voir un domaine faire un vin, qui meme si chaque annee apporte son lot de bienfait ou de faiblesse par rapport a la precedente, reste merveilleux de finesse millesime apres millesime

Cordialement,
dfried

Dfried,

J'ai tout de même trouvé le 2005 plus dense et moins aérien que les 1999/2000/2004 par exemple.

Salut Teddyteddy,

Je suis d'accord avec toi.
Cependant, Claudius et moi avons ete etonne des notes delicates que ce 2005 nous concedait deja. Rapidement (n'oublions pas qu'il passait apres quelques jeunes Volnay), et surtout au fil des heures il nous a semble aerien et en tout etat de cause magnifique.

Compare au mythique 1995, pour le coup vraiment dense pour un Rayas, le 2005 semble vouloir evoluer vers la dentelle usuelle du domaine, certes avec de la mache en plus a ce stade.

Cordialement,
dfried

Bonjour Laurent,

En ayant goûté les trois millésimes dont tu parles, je suis entièrement d'accord avec le 2000 et 2004.

Par contre j'ai été un peu surpris par le 1999, voici le petit commentaire que j'ai mis dans mon livre de cave:
"Le vin parait un peu renfermé sur lui-même, n'est pas aussi attrayant que les autres Rayas dégustés. L'alcool est plus présent aussi bien au nez qu'en bouche, un beau fruit quand même. A garder ou à boire?"

Je ne lui ai pas trouvé la même "magie" que les autres millésimes dégustés.

Bonjour Alain,

Je n'ai plus dégusté 1999 depuis un certain temps.

Mais je n'ai pas le souvenir d'un vin en retrait.

Il faudrait le redéguster!

Moi non plus, à vrai dire, c'est même mon millésime préféré dans la période qui va de 1998 à 2002.

Luc

dense ... aérien ... intense ... opposés?

difficile de s'entendre sur les mots ...

je trouve que l'une des particularité de Rayas comme celle de certains Bourgogne, c'est justement d'avoir un goût intense sur une matière dense mais aérienne

comment décrivez-vous la bouche de Rayas?

C'est effectivement dense et aérien simultanément.

Ce que j'ai voulu dire, c'est que le 2005 m'a semblé un peu plus dense et un peu moins aérien que les autres millésimes cités...

Châteauneuf du Pape Château Rayas 1994

La robe est rubis clair à reflets orangés sur le disque.
A l’ouverture, le nez est terriblement métallique, ça embaume fortement l’acier et la bouche est à l’unisson, imbuvable en l’Etat. Je décide donc de l’épauler et de laisser la bouteille ouverte pour le lendemain midi.
Tout change le lendemain, le nez est celui d’un magnifique grenache sur la prune, la figue, la quetsche, les épices, une pointe sur le jus de viande.
En bouche, la mâche est superbe, c’est un vin pleinement sudiste, caractéristique de son appellation et de la finesse du beau grenache bien mûr. Les épices, la cerise à l’eau de vie emplissent la bouche et la finale est bien longue.
Un vin qui a évolué assez vite, certainement une caractéristique du millésime, mais qui apportera encore beaucoup de plaisir dans les 10 ans qui viennent. Très Bien +.

Enzo,

J'avais eu à Noël une expérience pas très heureuse avec ce millésime, sans en arriver à ces extrêmes. Rien de métallique à l'ouverture, mais bu seulement quelques heures après il n'était pas très expressif...
Une phase difficile pour ce vin qui m'avait emballé il y a quelques années ? Effectivement, je mets les deux qui me restent de côté, rien ne presse !

Enzo,

est ce la bouteille que nous avons échangé ?
Bu il y a deux ans, j'avais aussi trouvé ça d'un très haut niveau. C'était ma première expérience en Rayas.

Gael

Jean-louis,

je t'avoue que la veille si je n'avais su que c'était rayas et qu'il falllait une longue aération, j'aurai mis la bouteille à l'évier. jamais senti de tels arômes sur un rouge de cet âge. la magie s'est opérée le lendemain.

Gael,

oui effectivement. CE fut ma deuxième en rouge et la plus belle. Encore merci.

Rayas 2004 17.5+/20

Difficile de passer après un Echezeaux de la DRC, mais Rayas est capable de tout!

Bouteille carafée à la dernière minute car elle n'était pas prévue, et à l'aveugle pour moi (que j'ai rapidement trouvé pour avoir récemment dégusté Rayas 01 et 03, avec ce 04 cela fait 3 monuments!)

Le nez est très classieux, très ouvert sur la lavande, le thym, le romarin, la fraise et la groseille, puissance olfactive et douceur se mêlent harmonieusement et se livrent sans retenue.
A l'aération apparaissent des notes de pain d'épices puis de fleurs (jasmin), c'est fin, élégant, les arômes sont sudistes mais aucune lourdeur n'est décelable, ça ressemble à un Bonnes Mares aux accents du sud.

La bouche n'est pas en reste, l'équilibre est sublime, le toucher de bouche est de toute beauté, très difficile de deviner Chateauneuf, mais rien d'étonnant c'est Rayas;) C'est long, harmonieux, presque irrésistible...

Longueur, équilibre, charme, voici 3 mots pour définir ce vin, mais finalement il n'en faut qu'un: la Classe!!!
Seul petit bémol pour moi: je l'ai trouvé un peu exubérant au nez, un péché de jeunesse....

Haïe Haï Haïïïheeeeeuuu
J'espère qu'E.Raynaud ne lit pas le forum, .....

Boire Rayas 2004... un an et demi apres sa sortie ! :)o
lui qui répète à maintes reprises d'attendre ses bouteilles 10 ans pour Fonsalette, 10-15 Pignan et Rayas au moin tout ça ! X(
Gourmands va !

Patrice D

Mais il le sait que j'en ouvre toujours une dans sa jeunesse, et puis faut savoir quoi lui raconter quand on le voit;)

Il n'est jamais trop tôt pour se faire plaisir.

Luc

bien dit, messieurs !

Patrice D

"A l'aération apparaissent des notes de pain d'épices puis de fleurs (jasmin), c'est fin, élégant, les arômes sont sudistes mais aucune lourdeur n'est décelable, ça ressemble à un Bonnes Mares aux accents du sud."

amusant ton commentaire Patrick puisque j'ai goûté rayas 94 à côté d'un bonnes mares 95 ce WE. Moi qui connait mal les bourgognes j'ai trouvé à ce bonnes mares (de chez Bart) un aspect syrah du nord surtout au nez. Mais rayas était lui très sudiste, très typé chateauneuf (plus que dans des millésimes jeunes à ce que me disait un ami ce qui confirme ton propos) et finalement sur ce millésime au niveau de beaucastel ou pegau, c'est à dire très beau.

Laurent,

je confirme tes propos sur le niveau de Beaucastel 94.

Manu

""ma remarque: concernant les appréciations de Bob PARKER il faut savoir prendre un peu ses distances quant à l'apogée des vins.""

Je préfère de loin tenir compte des avis de certains LPViens ....nous avons la chance de consulter les commentaires de dégustateurs expérimentés . Je pense à Jean Philippe Durand pour les grands vins de Champagne ( il doit très certainement connaitre les 20 derniers millésimes de Krug - Salon - Bollinger ) .... Si demain Jean Louis Coste annonce qu'il est préférable d'attendre Rayas 90 , le connaissant , je peux lui faire confiance ...malheureusement , il est déjà trop tard pour moi , mon unique bouteille a été ouverte hier soir à l'auberge des Morainières ....je vais me consoler avec mes 83 et 85 , si mes enfants acceptent d'ouvrir une bouteille pour fêter les 60 ans de leur père .

Si Rayas 2005 est aussi prometteur que ce 90 , .....alors les jeunes LPViens vont devoir être patients mais ce n'est pas gagné ....tant il est difficile de résister à Rayas .

""Il n'est jamais trop tôt pour se faire plaisir.""

Il est certain que je ne vais plus attendre 20 ans pour ouvrir un Rayas issu d'un grand millésime ...mais si vous n' avez pas franchi le cap de la quarantaine , alors il serait préférable de conserver quelques bouteilles pour les vingt prochaines années.

""Difficile de passer après un Echezeaux de la DRC, mais Rayas est capable de tout! ""

Et même derrière un Richebourg 78 de la DRC ....mais je reconnais qu'il s'agissait du sublime 90 qui a ébloui de toute sa classe une petite assemblée de joyeux lurons venus tout spécialement en terre savoyarde pour fêter les ( -- 0 ) ans d'un petit gars du coin ..

En fait , si je dois conserver un seul vin en cave ....c'est bien Rayas .

Complètement d'accord avec toi Jean Luc, mais stocker n'est pas si simple, financièrement parlant j'entends.

Et Rayas m'éblouit un peu plus à chaque rencontre, un grand grand vin! Et si je devais me séparer de mes flacons Rayas serait l'un des derniers à partir! (je préfère le dire comme ça;))

milleret jean luc écrivait:

---

> Et même derrière un Richebourg 78 de la DRC ....mais je reconnais qu'il s'agissait du sublime 90 qui a ébloui de toute sa classe une petite assemblée de joyeux lurons venus tout spécialement en terre savoyarde pour fêter les ( -- 0 ) ans d'un petit gars du coin ..

Bouteille tout simplement prodigieuse d'intensité, de profondeur, de subtilité et de finesse!

CR à venir mais d'ores et déjà un [size=x-large]immense[/size] merci à Jean Luc pour ces 3 jours inoubliables d'amitié et de partage en compagnie des amis de Jongieux.

Que l'esprit du petit savoyard règne encore longtemps parmi nous.

Le reporter

Extrait d'un entretien avec Emmanuel Reynaud dans la RVF de mars 2009 :

"RVF (Sylvie Augereau) : Faut-il attendre Rayas avant de le boire ?
E.R. : Ah oui, énormément de temps ! Un minimum de quinze à vingt ans, plus encore sur quelques millésimes comme 1995. Plus il est jeune, plus vous devrez le carafer longtemps. Vingt-quatre heures minimum, dans un endroit frais, le double si vous voulez le boire avant dix ans. La première décennie, le grenache est adolescent. Il ne faut pas toujours essayer de l'attraper. Parfois, il répond. Parfois, on le dérange. Il faut accepter les jours avec et les jours sans. Si vous venez goûter les 2007 un jour de pleine lune, vous n'aurez que le superficiel, l'évanescent : le côté floral, l'acidité. Quand la lune descend, on déguste ce qui est sage, plus en profondeur. Mais la première année, c'est toujours l'aérien qui domine, amplifié par la pleine lune."

Jean-Pierre

allez luc,du courage.
c est plus difficile de s opposer a rayas quand il parle de l influence de la lune qu a françoisA sur les faux petrus.
on attend ton legendaire grain de sel.

Un lien sur une dégustation avec un Rayas 79 :

Un lien vers une dégustation avec un Rayas 1997 :

Bonsoir,

Je lis ici beaucoup sur le carafage et des (jeunes) Rayas. En fait, le carafage pour moi est de mettre le vin dans une carafe. Et pour vous aussi?

Bonjour Marc,

Oui il s'agit bien de cette opération qui a pour objectif une aération du vin par un passage en carafe qui apporte une surface de contact entre le vin et l'air plus importante qu'un simple débouchage.

A++
Nico