Jérôme, as tu regoûté ces vins croates chez toi ?

J'écris cela car il m'est arrivé assez souvent de m'enthousiasmer pour des vins locaux durant mes vacances (en France et à l'étranger) au point d'en ramener quelques cartons et finalement de les trouver bien banals à la maison.

ah oui, !!!! on peut aussi organiser une dégustation de vins de pichet à l'aveugle !
faut arrêter le délire les gars, hein ?

de toute façon, cette remarque n'était là que pour parler de la globalité des vins et notamment de ceux qui normalement n'intéressent pas ce forum et ses intervenants.

On parle bien des vins du haut du panier.

Jérôme, as tu regoûté ces vins croates chez toi ? 
J'écris cela car il m'est arrivé assez souvent de m'enthousiasmer pour des vins locaux durant mes vacances (en France et à l'étranger) au point d'en ramener quelques cartons et finalement de les trouver bien banals à la maison.

Ah!!! l'auberge pittoresque sur fond de vallon bocagé et d'étang grenouilleux, la serveuse roulée comme un pétard mouillé et fraîche comme de l'eau de source, l'ambiance familiale, la grand-mère aux fourneaux et papy qui revient de sa promenade du matin avec sa clope au bec, un panier de cèpes sous le bras, un lièvre dans le slip et des écrevisses plein les fouilles, les petits plats mijotés des journées entières dans des marmites préhistoriques et servis à la louche dans des assiettes sans fond, le fromage artisanal qu'on dévore avec les larmes aux yeux et une pince à linge sur le nez, et pour couronner le tout, comme la cerise à l'eau de vie sur le gâteau du bonheur, le pichet du petit vin du cru qui fleure bon l'authentique et vous glisse dans le bec comme un philtre d'amour. Quelques verres dans le nez et hop, on s'arrête chez le vigneron du coin, visage buriné, bleu de travail et mains calleuses, et on s'offre quelques cartons de souvenirs liquides, un peu de rêve en bouteille pour les lendemains qui déchantent. Manque de bol, au retour, la grand-mère est à l'hospice, le lièvre a rejoint le maquis, écrevisses, cèpes et poutres apparentes n'ont pas fait le déplacement, la bouffe sent le roussi, la serveuse tire la gueule et le petit cru fleuri s'est changé en urine de bouc.
Cela dit, faudrait quand même voir à ne pas prendre les enfants du bon dieu pour des perdreaux de l'année !

jlj

BoiPaKeDeLo écrit: Ce n'est pas seulement une question de protectionnisme, de suffisance ou de manque de curiosité. Il faut aussi voir cela à l'aune de logiques environnementale, économique...
Quel est le sens d'acheter des produits de l'autre bout du monde quand on en trouve d'excellent près de chez nous ?

Un peu capilotracté comme justification !
Bordeaux- Rioja 400 km
Bordeaux - Beaune 600 km
Bordeaux - Cornas 560 km
Bordeaux - Reims 720 km
Me v'la condamné à favoriser les vins de la Rioja :)o et j'ai pas étudié le cas des vins alsaciens.

on ne peut pas dire qu'hannibal et moi, c'est la grande camaraderie, mais le court texte d'hannibal est un petit chef d'oeuvre

Ah!!! l'auberge pittoresque sur fond de vallon bocagé et d'étang grenouilleux, la serveuse roulée comme un pétard mouillé et fraîche comme de l'eau de source, l'ambiance familiale, la grand-mère aux fourneaux et papy qui revient de sa promenade du matin avec sa clope au bec, un panier de cèpes sous le bras, un lièvre dans le slip et des écrevisses plein les fouilles, les petits plats mijotés des journées entières dans des marmites préhistoriques et servis à la louche dans des assiettes sans fond, le fromage artisanal qu'on dévore avec les larmes aux yeux et une pince à linge sur le nez, et pour couronner le tout, comme la cerise à l'eau de vie sur le gâteau du bonheur, le pichet du petit vin du cru qui fleure bon l'authentique et vous glisse dans le bec comme un philtre d'amour. Quelques verres dans le nez et hop, on s'arrête chez le vigneron du coin, visage buriné, bleu de travail et mains calleuses, et on s'offre quelques cartons de souvenirs liquides, un peu de rêve en bouteille pour les lendemains qui déchantent. Manque de bol, au retour, la grand-mère est à l'hospice, le lièvre a rejoint le maquis, écrevisses, cèpes et poutres apparentes n'ont pas fait le déplacement, la bouffe sent le roussi, la serveuse tire la gueule et le petit cru fleuri s'est changé en urine de bouc.
Cela dit, faudrait quand même voir à ne pas prendre les enfants du bon dieu pour des perdreaux de l'année !

Pris par la forme (effectivement bien tournée !), vous oubliez le fond car je pense que le tableau que dresse Hannibal, chacun de nous l'a vu un jour.

Qu'est-ce qui permettrait de penser qu'on oublie le fond ?
Voilà le genre d'affirmation énervante et stupide.
Prendre les autres pour des cons n'est pas un signe d'intelligence.

Michel,

la honte et les regrets d'avoir ramené de voyages quelques bouteilles amenant des regrets à la dégustation "at home" ne sont-ils pas largement noyés dans la prose du message d'Hannibal?
Faut pas voir le mal partout!
On ne sait jamais; Hannibal est peut-être un faux dur...

jlj

winaddict33 écrivait:

---

>

BoiPaKeDeLo écrit: > Ce n'est pas seulement une question de
> protectionnisme, de suffisance ou de manque de
> curiosité. Il faut aussi voir cela à l'aune de
> logiques environnementale, économique...
> Quel est le sens d'acheter des produits de l'autre
> bout du monde quand on en trouve d'excellent près
> de chez nous ?
>

>
> Un peu capilotracté comme justification !
> Bordeaux- Rioja 400 km
> Bordeaux - Beaune 600 km
> Bordeaux - Cornas 560 km
> Bordeaux - Reims 720 km
> Me v'la condamné à favoriser les vins de la Rioja
> :)o et j'ai pas étudié le cas des vins alsaciens.

Quelques centaines de km ce n'est pas pécher, ni l'autre bout du monde

Olivier

"J'imagine que tu roules dans une voiture française, que tu cours pieds nus parce que tu ne veux pas de chaussures faites à Taiwan ou en chine, que tu vérifies bien qu'aucun de tes vêtements ne vient d'Asie du sud est etc ... "
Hé hop, un petit coup de déformation-caricature.

"On ne peut comparer le vin avec un autre produit de consommation."
Ben si. Un vin sud-africain et un haricot du même pays parcourrent le même nombre de km pour arriver jusque chez toi.

"L'amateur peut aussi être en quête d'un goût, d'une qualité, d'un style, mais aussi d'un prix différents."
Bien sûr. Mais la question n'est pas là il me semble. Tu pars du constat que la France est plus hermétique que d'autre, surtout par suffisance. Peut-être en partie, mais pour moi pas que. Il y a de très bon/excellent/sublime terroir/vigneron/vin hors de France ? Je n'en doute pas, mais après ? Ils existent aussi près de chez toi.
Si j'ai l'occasion d'aller à leur rencontre, j'y gouterai, mais pour l'instant je ne suis pas blasé des vins que je trouve facilement et à proximité (relative tout de même) sans devoir leur faire parcourrir des milliers de km.
Tu parles d'un prix différent. Mais lequel ? Le prix sur place, le prix de revient une fois à destination, le prix chez le caviste ?
Je n'ai pas ton expérience, mais de ce que j'ai gouté de vin lointain (achetés en France), pour moi il y avait toujours au moins aussi bien et pas plus cher ici (sauf peut-être pour Porto)

"Quand je goûte du vin, quand j'en bois, je recherche des particularismes et avant tout la qualité. Ce qui m'intéresse alors, c'est la frontière du terroir, son originalité et pas celle du pays où le vin est produit.
c'est mal ? Mon sentiment de défense nationale, je le mets ailleurs"
Je ne défends pas la cause nationale, mais la notion de proximité. Où que j'aille je consomme local.

PS : je roule en occase à 3000€ (peu importe la marque) que je mène au bout du bout. Pour me vétir/chausser français il faudrait que j'arrête le vin.

Olivier

donc tu as des principes à géométrie variable et tu voudrais m'expliquer que je doive raisonner en fonction du coût environnement.
je n'en ai pas envie en ce qui concerne le vin qui pour moi n'est pas un produit de consommation, mais un produit de passion.
Et sur les terroirs pleins de qualités pas loin de chez moi, j'ai quand même le sentiment que me l'adresser à moi qui casse les b;;;;;;; à tout le monde à force de crier à la face du monde la grandeur de certaines "petites" appellations, c'est un peu gonflé.
Je resterai curieux car ma curiosité m'a fait découvrir de biens belles choses ici et ailleurs et me convainc chaque jour que si l'ordre établi et les hiérarchies supposées tiennent encore, ce n'est pas sur la base d'une qualité supérieure, mais par un tas d'autres mécanismes que l'on peut qualifier d"humains". (pour faire court)

et par les temps qui courent, le principe de préférence nationale me fait gerber, ce qui ne m'empêche pas de voir clairement les problématiques : je me méfie juste des solutions.

En tout cas, personnellement, je n'ai pas encore bu un vin étranger qui soit meilleur et moins cher qu'un vin français. Les vins allemands que j'apprécie beaucoup sont souvent plus chers que les vins d'Alsace (mais j'en achète pas mal quand même) ; les italiens et les espagnols également. Quant aux vins du Nouveau Monde de qualité, ils sont totalement hors de prix. Les seuls vins étrangers qui n'ont pas d'équivalent en France sont les portos vintage.

Et je ne pense pas être suffisant ni protectionniste.

Jérôme Pérez écrivait:

---

> et par les temps qui courent, le principe de
> préférence nationale me fait gerber, ce qui ne
> m'empêche pas de voir clairement les
> problématiques : je me méfie juste des solutions.

Bon, tentons d'être plus clair : je me fiche de la préférence nationale. Je parle de proximité; même si le résultat est le même, l'esprit est tout autre. Mais peut-être faut-il s'excuser de boire français (car proche, malheureusement) ?

Olivier

"donc tu as des principes à géométrie variable et tu voudrais m'expliquer que je doive raisonner en fonction du coût environnement."
Je n'ai que la géométrie que je peux me permettre, hélas. Et je t'explique comment moi je raisonne, pas comment tu dois le faire. Par contre toi tu tiens à nous persuader que le français est un protectionniste suffisant parce qu'il ne boit pas de vins étrangers.

"je n'en ai pas envie en ce qui concerne le vin qui pour moi n'est pas un produit de consommation, mais un produit de passion."
Oui bon, un produit de passion que tu consommes.

"Et sur les terroirs pleins de qualités pas loin de chez moi, j'ai quand même le sentiment que me l'adresser à moi qui casse les b;;;;;;; à tout le monde à force de crier à la face du monde la grandeur de certaines "petites" appellations, c'est un peu gonflé."
Reprends un peu de distance. Même si je te répondais, je parle de façon générale, pour expliquer comment je vois la chose, pas pour te faire la leçon ??!!

"Je resterai curieux car ma curiosité m'a fait découvrir de biens belles choses ici et ailleurs et me convainc chaque jour que si l'ordre établi et les hiérarchies supposées tiennent encore, ce n'est pas sur la base d'une qualité supérieure, mais par un tas d'autres mécanismes que l'on peut qualifier d"humains". (pour faire court)"
Ne change rien.

Par contre il y a 2 questions auxquelles tu ne réponds pas :
- as-tu bu les vins aussi chez toi, ou uniquement sur leur lieu de production ?
- qu'en est-il du prix (sur place et en France) de ces vins qui défient l'ordre établi ?

Olivier

mgtusi écrit: En tout cas, personnellement, je n'ai pas encore bu un vin étranger qui soit meilleur et moins cher qu'un vin français.

Merci Michel pour ce bon moment de rigolade...

Personnellement, j'essaie de faire comme Olivier : consommer local (ou disons pas trop loin) dès que c'est possible.
Et comme lui, je ne l'érige pas en obligation absolue.
J'applique ce principe en vacances pour le vin, plus par curiosité que par écologie.
Cet été en Auvergne, je n'ai bu que des Côtes d'Auvergne et du Saint Pourcain ; ce sont d'ailleurs des vins pas mal faits mais disons plutôt banals (même sur le lieu de production).

Luc Javaux écrivait:

---

>

mgtusi écrit: > En tout cas, personnellement, je n'ai pas encore
> bu un vin étranger qui soit meilleur et moins cher
> qu'un vin français.
>

>
> Merci Michel pour ce bon moment de rigolade...
>
>
> Luc

La formulation est ambigue (et il y en a qui en profite !).

Je n'ai jamais bu un vin étranger pour lequel il n'existe pas en France un vin de meilleur rapport qualité/prix ; je ne voulais évidemment pas dire que les vins étrangers sont toujours moins bons et plus chers que les vins français.

je n'ai pas encore bu un vin étranger qui soit meilleur et moins cher qu'un vin français

Je n'ai jamais bu un vin étranger pour lequel il n'existe pas en France un vin de meilleur rapport qualité/prix

Merci Michel pour ces deux bons moments de rigolade...

Des exemples concrets seraient plus probant que des sarcasmes

Tes phrases sont vides de sens, Michel !
Je suppose que par vin tu entends appellation, ce qui ne veut bien évidemment rien dire vu les fluctuations internes.
Et si tu veux parler d'un vin en particulier, les exemples sont multiples.

Et si tu veux parler d'un vin en particulier, les exemples sont multiples.

Eh bien je t'en prie !

J'ai un Ouro Velho bianco 1982 des Caves do Casalinho (Portugal) qui est fort bon et n'a pas bougé d'un iota depuis 15 ans qu'il en traîne dans ma cave. J'ai dû le payer 2 euros et quelques et j'ai beau chercher, j'ai du mal à trouver un meilleur rapport qualité/prix français.

Et en plus...connu tu as quoi ?

Ecoute, Michel, je ne vois pas le rapport avec le fait que ce soit connu ou pas. Il se trouve que la France n'a pas nécessairement la palme du meilleur rapport qualité/prix international, et ça ne me paraît pas insurmontable à comprendre.

Le rapport c'est que c'est vérifiable et reproductible ; je veux bien que la France n'ait pas ce monopole mais mon expérience me dit que sur les vins un peu haut de gamme (puisque c'était le questionnement d'origine de Jérôme), et bien je n'ai pas d'exemple de vin étranger meilleur qu'un vin français à prix égal(j'admets implicitement que tu aies raison pour les vins à quelques €, je n'en achète pas)

je n'ai pas d'exemple de vin étranger meilleur qu'un vin français à prix égal

Décidément, on ne va pas en sortir. Il y a des tas de vins étrangers à 15 euros qui sont meilleurs que des tas de vins français au même prix. Mais tu parles sans doute de vins à 100 ou 150 euros.

Et en plus...connu tu as quoi ?

Laisse tomber, y'a rien a chourer chez lui ! On 'se casse ! !

Décidément, on ne va pas en sortir. Il y a des tas de vins étrangers à 15 euros qui sont meilleurs que des tas de vins français au même prix.

Ca je ne remets pas en cause ; je voudrais juste un nom de vin étranger qui surpasse les vins français connus en terme de qualité/prix. Comme il y en a des tas, ça va être facile pour toi.