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Le Taillevent

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une bouchonnée (ce qui dans ma cave n'existe pratiquement jamais)

??::o

François,
Sous entends tu qu'il y a un lien de causalité entre la qualité de la cave et un gout de bouchon éventuel ou simplement que cette catastrophe tant redoutée des amateurs est rarissime pour tes vins sans que tu puisses l'expliquer?
(Le Yquem rouge, il ne provenait pas de ta cave, si j'ai bonne mémoire ;))

Autre possibilité qui pourrait emporter les suffrages, la qualité du liège utilisé dans le bouchages de bouteilles de plus de 30 ans expliquerait-elle cet état de fait?
J'ai déjà entendu cet argument de la part de vignerons qui avait interrogé les vieux du métier pour qui le goût de bouchon était un évenement beaucoup plus rare qu'actuellement...
24 Nov 2007 16:56 #61

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  • François Audouze
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Le goût de bouchon est indépendant de la cave.
Mais le goût de bouchon concerne beaucoup moins les vins anciens.
Deux hypothèses :
- la qualité du bouchon, mais ça ne joue que pour les plus grands vins. or j'ouvre aussi des petits vins
- la diminution de l'effet avec l'âge (?)


Cordialement,
François Audouze
24 Nov 2007 20:24 #62

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Réponse de charlesv sur le sujet Re: Les amis de Jongieux se retrouvent au Taillevent

... là encore gentillesse, passion discrète de grands amateurs qui ont permis cette communion, ce recueillement jubilatoire, autour d'un des plus grands plaisirs de la vie quand il est porté à ce niveau.

C'est avec l'esprit de ces quelques mots de Raymond que j'aimerais vivre l'année 2008 !:)

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
01 Jan 2008 09:12 #63

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: Les amis de Jongieux se retrouvent au Taillevent

Merci Charles, je me contenterai de souhaiter que ça recommence:)
01 Jan 2008 11:12 #64

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Réponse de J Ph Durand sur le sujet Dîner en hommage à Mr Jean-Claude Vrinat au Taillevent

Taillevent dans une constance inchangée ! La perfection du service, l'attention de tous les instants, la gentillesse et la simplicité des échanges, une cuisine précise et remarquablement exécutée,...
C'est assurément ce que Mr Vrinat aurait souhaité. Et pourtant, malgré tout le dévouement de Jean-Marie Ancher qui assure maintenant la supervision de la salle, après 34 ans de fidélité dans la maison, je ressentis plusieurs fois, douloureusement, l'absence de Jean-Claude Vrinat ; à différents moments du repas, j'espérai le voir venir nous saluer, partager avec nous quelques impressions...
Ce repas fut toutefois un hommage joyeux, digne, mémorable et toute l'équipe participa à notre désir de célébrer sa mémoire sans une gravité excessive qui lui aurait déplu.

Voici le menu et les vins que nous avions retenus :

Brouillade d'oeufs à la truffe noire
Champagne Taillevent, Blanc de Blancs, 2000

Epeautre du pays de Sault en risotto, cuisses de grenouille en persillade
Meursault Villages, Dom. R. Rossignol-Changarnier, 1962

Coquilles St Jacques, beurre demi-sel, purée de céleri rave et cresson de fontaine
Meursault 1er Cru Perrières, Dom. J-F. Coche-Dury, 2000

Noix de ris de veau meunière
Bourgueil, Dom. P. Marchand, 1946 et Richebourg, Dom. C. Noëllat, 1973

Selle d'agneau rôtie, jus à la truffe noire écrasée
Château Lafite-Rothschild, 1948

Vieux Comté
Château Chalon, Dom. J. Bourdy, 1954

Tartelette Poire-Stilton
Vin de Paille, Dom. Berthet-Bondet, 2002

Gourmandise au pamplemousse et au thé vert
Château d'Yquem, 1936

Croustillant au chocolat et aux fèves de Tonka
Banyuls Dom. C. Raynal, 1950

Calvados Domfrontais Roger Lemorton, 1968

Pour mémoire, afin de mieux comprendre le choix des vins :

Meursault Perrières J-F Coche-Dury : un des vins et un des vignerons préférés de Mr Vrinat

1936 : année de naissance de Mr Jean-Claude Vrinat
1946 : création du Taillevent
1948 : première étoile au guide Michelin
1950 : installation au 15 Rue Lamennais
1954 : seconde étoile au guide Michelin
1962 : prise de fonction de Mr Jean-Claude Vrinat au Taillevent
1973 : troisième étoile au guide Michelin
2002 : prise de fonction du chef actuel, Mr Alain Solivérès

Une pensée pleine de sympathie à son épouse et sa fille. Le Taillevent continue !

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
30 Jan 2008 01:36 #65

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Dîner en hommage à Mr Jean-Claude Vrinat au Taillevent

C'est vrai que ce fut un grand moment de communion pour célébrer un grand homme.
A un moment, de trois quarts dans mon dos, il y avait Jean-Marie Ancher qui regardait notre table, légérement courbé.
Je me suis brusquement retourné, car sa silhouette, avec ses lunettes, se confondait avec la silhouette connue de Jean Claude Vrinat. J'ai sursauté.
Mais ce n'était qu'une vision fugace.

Savez-vous de quoi on a parlé ? De vin. Et quand il y a à notre table un vigneron de forte personnalité, ça crée des échanges virils !
Une grande érudition autour de la table. Mais parfois des joutes pour la joute.
Heureusement le commun amour du vin nous rendait joyeux.
De beaux accords. De beaux vins.
Nous ajouterons nos comptes-rendus.

Grand moment d'amitié.


Cordialement,
François Audouze
30 Jan 2008 02:21 #66

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Quel bel hommage !Et comme j'aurais aimé être avec vous !
Bravo pour la pensée et la réalisation que j'imagine parfaite .

Mais le merveilleux "spectacle" doit continuer :)
30 Jan 2008 07:18 #67

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  • François Audouze
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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Dîner en hommage à Mr Jean-Claude Vrinat au Taillevent

Voici mon compte-rendu. D'autres amis pourront donner des précisions.

Sur LPV, plusieurs personnes ont évoqué le décès de Jean-Claude Vrinat. Je lance l’idée d’un dîner en son hommage au restaurant Taillevent. Des membres du forum souhaitent y participer. Jean-Philippe se propose de faire le lien entre la cuisine et les vins. Nous décidons d’apporter des vins dont les millésimes correspondent à des dates importantes de la vie de Jean-Claude Vrinat et de Taillevent : 1936 : année de naissance de Jean-Claude Vrinat, 1946 : création du Taillevent, 1948 : première étoile au guide Michelin, 1950 : installation au 15 Rue Lamennais, 1954 : seconde étoile au guide Michelin, 1962 : prise de fonction de Jean-Claude Vrinat au Taillevent, 1973 : troisième étoile au guide Michelin. Nous arrivons à trouver un vin de chacune de ces années, ce qui n’est pas si facile. Jean-Marie Ancher, le fidèle directeur de salle y ajoutera une autre date : 2002 : prise de fonction du chef actuel, Alain Solivérès.

Autour de notre table sept des neuf convives écrivent sur LPV, dont un que je n’ai jamais vu (Charlesv) et un vigneron que je connais mais avec lequel je n’ai jamais partagé de repas (Hervé Biezul). Les deux autres amis sont des compagnons de belles agapes. J’étais venu ouvrir mes vins à 17 heures, et lorsque je reviens, toutes les autres bouteilles sont ouvertes sauf une que l’on me demande amicalement d’ouvrir, l’Yquem 1936 au nez glorieux d’agrumes et de thé.

Nous passons à table, une jolie table où j’ai déjà fait de beaux dîners et le Champagne Taillevent, Blanc de Blancs 2000 accompagne les classiques et goûteuses gougères et une brouillade d'œufs à la truffe noire. Ce soir, je ne vibre pas trop à ce champagne un peu dosé et sans véritable émotion.
Il en va tout autrement du Meursault Villages, Domaine R. Rossignol-Changarnier 1962 d’une couleur bien ambrée, au nez séduisant, qui dégage une chaleur de vivre passionnante. La belle acidité citronnée lui donne un final enlevé. C’est le meursault évolué comme on les aime, d’une année qui en a fait de bons. L’épeautre du pays de Sault en risotto, cuisses de grenouille en persillade est délicieux, le vin blanc répondant magnifiquement à la chair des grenouilles.

Un de nos amis n’ayant pas trouvé de vin d’une des années jalon, avait apporté un vin dont Jean-Claude Vrinat vantait les qualités et qu’il suivait fidèlement, le Meursault 1er Cru Perrières, Dom. J-F. Coche-Dury 2000. Joyeux, très jeune, ce grand vin dont le léger fumé constitue une signature du domaine prestigieux dans le monde des blancs de Bourgogne accompagne de goûteuses coquilles St Jacques, beurre demi-sel, purée de céleri rave et cresson de fontaine. L’association est très belle et le plat sobre est précis. Le vin ravit tout le monde.

J’avais choisi des années plutôt difficiles et mes deux vins ont bien eu besoin de la noix de ris de veau meunière pour donner quelque plaisir. Lorsqu’on me sert en premier du Bourgueil Domaine P. Marchand 1946, un nez de bouchon m’assaille puis disparaît, et le vin paraît plat, salé, fatigué. Des amis sympathiques ont trouvé que ce vin est pur et intéressant. Je pense que c’est l’amitié qui a commandé leurs remarques. Un ami fut en revanche nettement plus critique envers le Richebourg Domaine Charles Noëllat, 1973 dont j’ai apprécié quelques vibrations, malgré un message fatigué.

Nous allons fort heureusement changer de monde car le Château Lafite-Rothschild 1948 est absolument divin. Ce qui m’a conquis, au-delà d’un joli fruité, c’est la précision de la trame et l’élégance de la structure. Il y a des années plus riches. Celle-ci est élégante. Nous succombons à son charme sur une selle d'agneau rôtie, jus à la truffe noire écrasée magnifiquement réalisée par Alain Solivérès, aussi sommes nous plutôt marris de voir notre ami vigneron insensible à ce vin. Comment peut-il faire ses vins avec l’ambition de les voir bien vieillir et ne pas comprendre la réussite de ce 1948 ? Cela restera une énigme.

Sur un vieux Comté trop fort à mon goût, le Château Chalon Jean Bourdy 1954 que je connais bien rappelle comme les goûts des vins jaunes sont une récompense. Celui-ci n’a pas une chant de stentor, mais il parle d’une voix juste. Le vin qui suit, ajouté par Jean-Marie Ancher, nous est servi à l’aveugle et nous ne trouvons pas. C’est un Vin de Paille Berthet-Bondet 2002, qui accompagne une tartelette poire-Stilton. Alors que je ne suis pas un fanatique des vins de paille jeunes, j’ai été agréablement surpris par la légèreté agréable de celui-ci.
Un des grands moments du dîner, c’est l’apparition de Château d'Yquem 1936. Le nez est d’une poésie extrême. Intense, subtil, il est ravissant. La couleur est d’un or clair. En bouche c’est l’image fidèle de l’Yquem de cette année et l’un d’entre nous fit un parallèle avec Jean-Claude Vrinat né cette année. Intelligence, finesse, discrétion, subtilité et équilibre, tout cela s’applique à l’homme et au vin. C’est un très grand Yquem si l’on accepte qu’à cette décennie le sucre est discret, les notes de pamplemousse et de thé étant plus suggestives qu’explosives. Pour mon palais c’est un Yquem parfait dans cette acception. Le dessert, gourmandise au pamplemousse et au thé vert est très agréable, mais seul le pamplemousse répond vraiment à la subtilité du vin.

L’accord qui suit est une véritable leçon, car on mesure à quel point un mariage réussi peut transcender le plat et le vin. Le croustillant au chocolat et aux fèves de Tonka est le partenaire idéal du Banyuls Domaine C. Raynal 1950. Sans ce chocolat, le banyuls serait assez conventionnel. Avec lui, c’est de la luxure. Et le vin a un final tellement frais qu’on a l’impression d’une totale légèreté.
Le sommelier Manuel Peyrondet, meilleur sommelier de France, qui commenta avec nous certains des vins, joyeux de notre communion à l’histoire de la maison nous servit un Calvados Domfrontais 1968 qui n’a pas que de la pomme mais aussi de la poire. Comme c’est l’année de naissance de l’ami qui détermina le menu et l’ordre des vins (JP), un sourire illumina son visage heureux d’avoir créé de belles harmonies.

Les discussions allaient bon train, parfois un peu lourdes quand on ne parlait que de techniques vinicoles ou d’érudition œnologique, mais chacun était porté par la ferveur de ce moment de reconnaissance envers un grand personnage de la restauration. L’équipe qui nous entourait a toujours la même motivation et ce sens unique du service. Alain Solivérès est venu nous saluer et nous l’avons félicité pour une cuisine franche, solide, conforme à ce que Taillevent doit continuer d’offrir.

Notre message de fidélité à cette grande maison a fait, ce soir, des heureux.


Cordialement,
François Audouze
30 Jan 2008 18:33 #68

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Voici quelques photos de ce beau repas qui fut un bel hommage à une personnalité qui nous a tous marqué et que nous continuerons à honorer comme il se doit en ce lieu ou il sera toujours présent.

- Brouillade d'oeufs à la truffe noire, Champagne Taillevent, Blanc de Blancs, 2000 (pas de photo)

- Epeautre du pays de Sault en risotto, cuisses de grenouille en persillade, Meursault Villages, Dom. R. Rossignol-Changarnier, 1962

- Coquilles St Jacques, beurre demi-sel, purée de céleri rave et cresson de fontaine , Meursault 1er Cru Perrières, Dom. J-F. Coche-Dury, 2000 (pas de photo)



- Noix de ris de veau meunière , Bourgueil, Dom. P. Marchand, 1946 et Richebourg, Dom. C. Noëllat, 1973



- Selle d'agneau rôtie, jus à la truffe noire écrasée , Château Lafite-Rothschild, 1948



- Vieux Comté 48 mois (pas de photo), Château Chalon, Dom. J. Bourdy, 1954

- Tartelette Poire-Stilton , Vin de Paille, Dom. Berthet-Bondet, 2002 (pas de photo)



- Gourmandise au pamplemousse et au thé vert , Château d'Yquem, 1936



- Croustillant au chocolat et aux fèves de Tonka , Banyuls Dom. C. Raynal, 1950 Calvados Domfrontais, 1968 (pas de photo)



Christophe
31 Jan 2008 01:48 #69

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Merci Christophe pour ces photos qui me replongent dans cette soirée de communion inoubiable...


Fabien
31 Jan 2008 12:36 #70

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Au delà de l'hommage et de l'émotion, un tel forum a pour vocation le partage d'impressions ou de commentaires de dégustation des vins. Voici mes souvenirs.

Je serai bref sur le Bourgueil 1946, au premier nez de cuir et à la bouche fluette mais dans un registre cohérent comme le souligna fort justement Charles, le Richebourg 1973 que j'attendais plus aérien et évanescent dans ce millésime, le Château Chalon J. Bourdy 1954, superbe vin, peu marqué, comme souvent avec l'âge, par les notes oxydatives, dans un registre d'agrumes doux, de fleurs jaunes, mais d'une complexité et d'une longueur plus limitées que le 1947 ou l'exceptionnel 1934, le Banyuls 1950, simple mais bien fait, qui réalisa un accord remarquable avec le croustillant au chocolat.

Quatre vins marquants :

- le Meursault "Villages" du domaine Rossignol-Changarnier, 1962, superbe dans sa maturité, avec un bel équilibre en bouche, du gras, du grillé, de la minéralité et une tension acide citronnée qui le dynamise. L'accord avec les cuisses de grenouille était excellent.

- le Meursault 1er Cru Perrières de JF Coche-Dury, 2000, remarquable de pureté, de précision, d'équilibre, sans les notes de réduction parfois un peu marquées dans la jeunesse. Il fonctionna parfaitement avec le céleri rave et le cresson, en contre-point de la douceur fondante des noix de St Jacques cuites à la perfection.

- Château Lafite-Rotshchild, 1948. L'élégance, la classe, la distinction. Le nez est splendide, la bouche se révèle à la hauteur, sans aucune signe de fatigue, sans grande richesse mais avec une belle présence, une belle structure où le fruit et l'acidité demeurent délicatement, avec élégance, le vin vibrant sur la chair de l'agneau, cuit également à la perfection, et les saveurs de la truffe noire. Charles évoque la même race que celle que nous avions perçue en dégustant ensemble Lafite 1988 ; j'avais exactement cette impression au même instant.

- Château d'Yquem, 1936. En goûtant ce vin de l'année de naissance de Jean-Claude Vrinat, j'ose dire alors qu'il représente, selon moi, parfaitement l'homme que nous célébrions ce soir là. Ce n'est pas un Yquem démonstratif, riche, liquoreux. Son message est ailleurs mais n'en est pas moins très clair. Il s'exprime dans un registre plein de subtilités, de délicatesse, de discrétion. C'est un très grand vin qui ne s'impose pas à vous à la première gorgée ; sa présence est pourtant bien réelle, dévoilant peu à peu sa complexité autour de l'agrume, du quinquina, du pamplemousse, du cédrat confit, du thé, du caramel léger. Sa persistance en bouche, grâce à de splendides amers portés par une tension acide impalpable, est extra-ordinaire. Je n'oublierai ni ce vin ni l'homme dont nous honorâmes la mémoire.

Un grand merci à tous ceux qui ont contribué à réaliser ce repas, un grand merci également aux équipes de cuisine et de salle du Taillevent qui s'associèrent totalement à notre hommage et contribuèrent, par l'excellence de leur travail, à inscrire nos émotions dans la continuité et l'espérance.

Jean-Philippe Durand

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
31 Jan 2008 16:50 #71

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très joli témoignage avec tous ces millésimes forts en symboles:j'adore les photos qui me font saliver notamment la selle d'agneau(ces petites noisettes ont l'air parfaitement tendres et juteuses rien qu'à les regarder et alors avec la finesse du lafite....(:P))
bravo pour cet hommage
amitiés
bertrand
31 Jan 2008 19:27 #72

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Jean-Philippe,

Raphaël nous a montré la semaine dernière comment les notes de grillé étaient moins apparentes dans un Vireuils que dans un Narvaux (le minéral reprenant une forme d'ascendant). Même impact (renforcé ?) sur Perrières.

Bu il y a peu un beau Montrose 48.
J'ai le sentiment que cette année est méconue (cf le grand Laville HB 48).
01 Fév 2008 13:10 #73

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Un repas émouvant entre amateurs.

Je suis au diapason des impressions de Jean-Philippe.

La grande bouteille du repas fut pour moi Yquem 1936. Un vin discret mais hors-classe, d'une rare intensité dans un registre demi-sec. Une facette d'Yquem que je ne connaissais pas mais qui m'a fasciné. Un bel hommage à Monsieur Vrinat.

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
04 Fév 2008 19:47 #74

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Réponse de J Ph Durand sur le sujet Réunion inaugurale du cercle AGAPES au Taillevent

Le cercle AGAPES (Amis Grands Amateurs Parisiens Et Suisse) est issu du groupe LPV Paris, accepte un suisse volant, et fonctionne sur le principe 3G : Grande Table - Grands Vins - Grande Convivialité.

Pour lancer ce nouveau groupe, nous avions choisi de nous retrouver au Taillevent. Comme à l'habitude, nous y avons été remarquablement reçus. Jean-Marie Ancher, Marco Pelletier et Manuel Peyrondet nous ont permis de passer un excellent moment. Un grand merci à toute l'équipe !

Le menu du déjeuner fut, avec beaucoup de gentillesse, adapté à nos désirs avec deux demi-entrées et deux demi-desserts et on sélectionna, avec leur aide, quelques vins intéressants.

Après le Champagne Taillevent fait par la maison Deutz et très aimablement offert pour ouvrir ce repas, nous goûtâmes :

Saumur Brézé, Clos Rougeard, 2001 : nez marqué par l'élevage (de luxe) avec un boisé type californien. La bouche est riche, vanillée, onctueuse, et cette opulence fonctionnera remarquablement bien avec les oeufs brouillés au homard.
Chablis Grand Cru "Blanchots", Dom. Raveneau, 1998 : nez subtil, élégant, tout en finesse. La bouche offre un beau volume, une finale manquant un peu d'acidité mais avec une grande longueur, sur des notes de céléri, légèrement miellées et de craie. C'est un vin distingué, complexe, peu démonstratif mais d'une grande précision. L'accord avec le saumon mi-cuit au pamplemousse sera assez convaincant même si le pamplemousse est trop puissant pour ce vin.
Ermitage De l'Orée, Dom. Chapoutier, 2001 : nez sur la réserve. Bouche ample, riche, d'une expression contenue, mais d'une grande précision et d'une belle élégance. Vin à attendre assurément, qui s'accordera toutefois bien avec un magnifique cabillaud, cuit à la perfection, accompagné d'une mousseline de céleri.
Châteauneuf du Pape Blanc "Vieilles Vignes", Château de La Gardine, 1995 : pour moi, le grand vin de ce repas. Superbe nez et bouche à l'avenant, complexe, sur des notes miellées, d'agrumes délicats, de thé vert et fenouil, milieu de bouche sans mollesse et finale élégante, pleine, équilibrée. Vin à maturité, où l'élevage a totalement été assimilé et qui révèle aujourd'hui sa complexité et son élégance. Très bel accord avec le plat.
Rivesaltes, Dom. Puig-Parahy, 1977 : Superbe vin, classique, qui va résonner autant sur les griottes au kirsch qu'avec le chocolat noir du feuille à feuille ou la glace au café. C'est gourmand sans aucune facilité. Belle façon de finir ce temps partagé de haute gastronomie.

Un beau moment de convivialité, d'échanges, de discussions animées et chaleureuses dans ce lieu toujours aussi remarquable et où il fait bon s'attarder...

Jean-Philippe Durand

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
12 Mar 2008 18:49 #75

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superbe, Jean-Philippe,

Alain Winemega m'a fait découvrir le beau Puig Parahy 1953 ...
12 Mar 2008 19:11 #76

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Réponse de DidierT sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

Vraiment un excellent moment d'amitiés, de plaisirs et de convivialité!

L'accueil qui nous a été réservé par l'équipe du Taillevent a été exceptionnel. Merci Jean Philippe.
Je tiens à souligner les excellents conseils du Sommelier, pour les accords mets-vins.

Saumur Brézé, Clos Rougeard, 2001 : Jean Philippe a tout dit. Je suis en phase avec lui. Cette bouteille avait besoin de s'aérer pendant longtemps pour ce révéler pleinement, malgré une mise en carafe. Bien.

Chablis Grand Cru "Blanchots", Dom. Raveneau, 1998 : Jean Philippe a tout dit une nouvelle fois, en fait je suis à 100% d'accord avec son CR sur les vins! Le style Raveneau, avec de minéralité en milieu de bouche. Très belle bouteille, on aurait aimé une petite pointe d'acidité supplémentaire pour être grand, cependant très en phase avec le millésime. Grande longueur et finesse. Brézé a paru pataud à coté.

Ermitage De l'Orée, Dom. Chapoutier, 2001 : Encore une belle bouteille, en devenir cependant. Opulence et minéralité. Sinon, comme tjs en accord complet avec Jean Philippe.

Châteauneuf du Pape Blanc "Vieilles Vignes", Château de La Gardine, 1995 : Encore d'accord avec Jean Philippe. J'aime les blancs de ce domaine particulièrement la cuvée Marie Léoncié. Cette bouteille m'a rappelé cette cuvée. Grande complexité. Superbe.

Rivesaltes, Dom. Puig-Parahy, 1977 : Superbe vin. Un très beau Rivesaltes. J'aime beaucoup les vieux Rivesaltes. Celui-ci a été à la hauteur avec un accord parfait avec le dessert.

Vraiment un très bon moment passé ensemble. Un très beau début au GAP.

Amitiés
Didier
12 Mar 2008 21:37 #77

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Réponse de Jean-Pierre sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

Je ne vais pas ajouté grand chose...Merci à tous pour ce grand moment...

Saumur Brézé, Clos Rougeard, 2001 : Je suis entièrement en phase..boisé présent..arome noix de coco..bouche pleine et onctueuse.

Chablis Grand Cru "Blanchots", Dom. Raveneau, 1998 : J'ajoute...Nez assez floral, bouche minérale. Longueur superbe..Il se suffit à lui même. Avec une pointe d'acidité en plus il aurait été vraiment très grand.

Ermitage De l'Orée, Dom. Chapoutier, 2001 : Minéral, joli vin en devenir.

Châteauneuf du Pape Blanc "Vieilles Vignes", Château de La Gardine, 1995 : Gras et complexe. Notes millées. L'accord est superbe relevant des notes anisées. Très joli vin.

Rivesaltes, Dom. Puig-Parahy, 1977 : Belle densité, bouche avenante et là encore un très bel accord sur le chocolat, la glace café et les griottes.

En résumé...un repas superbe, des convives ideaux, une convivialité sans faille..

Un grand moment de plaisir.

Merci encore à toi Jean-Philippe pour avoir pris en charge cette organisation.
12 Mar 2008 23:24 #78

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Houuu, quel joli moment que je regrette bien d'avoir raté !
Repas tout en blanc, dans le cadre de Taillevent, cela donne le ton : chic elegante ;-)
Amitiés
Thien

Thien
12 Mar 2008 23:28 #79

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Réponse de Jean-Pierre sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

Mais, Thien, nous avons bien pensé à toi...(:P)
12 Mar 2008 23:29 #80

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Réponse de charlesv sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

Longue vie au GAP !

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
13 Mar 2008 08:20 #81

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Réponse de NyGiants sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

Ce que je retiens également c'est que les vins étaient tous dans des styles différents et assez prononcés, mais qu'il s'en est dégagée une vraie harmonie.

j'ai adoré!! bis repetita (tu)
13 Mar 2008 10:48 #82

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Réponse de NyGiants sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

sorry:S. fausse manip, le message devait être en MP.
13 Mar 2008 10:52 #83

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Réponse de dfried sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

Les horaires d'avion, même de nuit...

A croire qu'il y a des embouteillages dans le ciel.

Parachutage à Paris pour l'évènement raté (comme un peu trop souvent 8-)), mais heureux que l'organisation de Jean-Philippe ait été couronnée de succès au travers de cette 1ère réussite.

Je souhaite longue vie à ces rencontres.

dfried
13 Mar 2008 12:00 #84

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Réponse de DidierT sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

Denis cela sera pour la prochaine fois. On compte sur toi!

Amitiés
Didier
13 Mar 2008 12:17 #85

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Réponse de Jean-Pierre sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

La prochaine fois on le colle sur un siège à Paris et puis c'est tout..
13 Mar 2008 12:56 #86

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Réponse de J Ph Durand sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

Denis,
J'avais même prévenu Jean-Marie Ancher qu'il se pourrait qu'il voit arriver un suisse nommé Denis... pour le dîner ! Nous avions laissé des consignes et un magnum de Château Margaux 1953 t'attendait... Les GAP t'espèrent à leur prochaine réunion. ;)

L'harmonie entre les bouteilles dégustées est le résultat de la pertinence des propositions du sommelier. Taillevent offre des garanties en terme d'accueil et de compétences des différents professionnels.
Ceux qui pensent que l'ambiance y est compassée et froide auraient été surpris d'entendre les touches d'humour et les rires s'échanger entre les convives et l'équipe de salle. Nous avions en plus la chance d'être, une fois de plus, à la grande table devant la baie vitrée, seuls dans la première salle, comme privatisée pour l'occasion.

Pour ceux que cela tente, le menu déjeuner avec 3 propositions d'entrées et de plats est à 70 euros et nous avons repéré un remarquable Sancerre Clos de la Néore 2001 d'E. Vatan à un prix attractif, vu la rareté de ses bouteilles.

Jean-Philippe Durand

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
13 Mar 2008 13:32 #87

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Réponse de Fabien sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

Je confirme l'excellence du moment passé en très bonne compagnie.

Les mets et vins furent à la hauteur du moment, je n'ai pas grand chose à écrire de plus que Jean Philippe.

L'accueil fut extraordinaire, l'ambiance loin des clichés supposés dans cette maison.

Mets et vins dignes de l'inauguration de ces repas GAP (nous pourrions plutôt baptiser ce petit cercle AGAPES Amis Grands Amateurs Parisiens Et Suisse (le singulier est un fait exprès)...;)).

Un grand merci à toute la brigade de salle qui nous a permis de profiter pleinement du moment avec des bonus qu'il faut souligner (Champagne à l'apéritif, Entrées et dessert en demi-part pour profiter pleinement du travail d'Alain Soliverès et n'oublions pas le Kirsch de chez Metté que je n'ai pas refusé servi tout seul ;)).

Jean Marie Anger est un très grand professionnel, il a été à une tellement belle école et Emmanuel Peyrondet très pertinent dans ses conseils.

Merci à toutes et tous.


Fabien
13 Mar 2008 14:43 #88

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Réponse de Jean-Pierre sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle GAP au Taillevent

Ca t'a tellement plus que tu en parles 2 fois ;) ...Mais je suis d'accord avec tout ce que tu dis...
13 Mar 2008 15:21 #89

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Réponse de J Ph Durand sur le sujet Re: Réunion inaugurale du cercle AGAPES au Taillevent

Modification d'appellation du cercle effectuée en suivant l'excellente suggestion de Fabien.
JPh

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
13 Mar 2008 15:49 #90

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