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Château Pontet-Canet, Pauillac

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Dans les vignes étroites (1 m), la récupération des sarments est infiniment plus complexe que dans les vignes plus larges. Je l'ai déjà dit plus haut, mais la quantité de carburant nécessaire pour récolter des sarments n'est pas du tout à négliger.

Sans être grand expert en broyeurs de sarments sur enjambeurs pour vignes étroites, il me semble que par rapport à l'exemple donné (15 ha), il faudrait au moins 1000 à 1500 litres de carburant. Si on ajoute le "traitement" des sarments en fagots ou broyage, on s'approche de la quantité de carburant économisée...

Même si les valeurs sont données "à la louche", elles sont néanmoins à méditer!
12 Jan 2009 18:28 #301

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Réponse de Vougeot sur le sujet Re: Pontet-Canet

Bonjour Jean-Michel.

Deux questions toutes simples :
- que deviennent les sarments ? J'ai cru comprendre qu'ils étaient brûlés immédiatement lors de la taille. N'y aurait-il pas une filière pour les valoriser ?
- que deviennent les ceps arrachés ? Sont-ils brûlés, broyés et compostés, vendus pour faire du bois de barbecue ?

Amicalement,

Vincent
13 Jan 2009 12:30 #302

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Pour le moment, les sarments sont brûlés au fur et à mesure dans des brouettes.
On peut penser les valoriser mais il ne faut pas que cela coûte plus cher en carburant pour en faire du bois de chauffage ou du compost pour la vigne que l'économie en chauffage ou l'achat de compost.

Les souches, quant à elles, sont brûlées au fur et à mesure dans les brouettes par les tailleurs ou en fin de journée pour celles qui ont été arrachées par le tracteur et la vrille.
13 Jan 2009 14:33 #303

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Réponse de Vougeot sur le sujet Re: Pontet-Canet

Effectivement, Laurent, tu as perçu l'idée sous-jacente qui transpirait de ma contribution.

Je me suis posé cette question, qui n'a pas grand'chose à voir avec Pontet-Canet, parceque des sacs de sarments et de ceps sont parfois vendus en GD lorsqu'arrive la saison des barbecues... C'est de plus en plus fréquent. Est-ce un effet collatéral de l'arrachage de vignes dans certaines régions de France ?

Ceci dit, je comprends bien que le volume de bois et de sarments à éliminer impose un brûlage sur site. Mais ne pourrait-on pas, à l'avenir, imaginer de se servir de cette ressource pour alimenter des chaudières fonctionnant à la biomasse ? Les rafles, pépins et peaux issues du pressage sont bien collectés pour être distillés...

Je me suis également posé la question de conserver quelques sarments prélevés sur les plus beaux ceps pour marcotter. Est-ce possible, Jean-Michel ?

Amicalement,

Vincent
15 Jan 2009 13:41 #304

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Cela fait 20 ans aujourd'hui que je suis arrivé à Pontet-Canet. A l'époque, je ne savais pas que cela se transformerait en histoire d'amour avec ce domaine.
J'étais jeune et il y avait beaucoup à faire. On en a fait pas mal, mais il reste encore beaucoup de chantiers devant nous, même si on est passé du stade "gros-oeuvre" à quelque chose de beaucoup plus délicat, sensible et subtil. Je ne dis pas "finitions" pour ne pas faire penser qu'on est proche de la fin du chantier!

Au début, j'avais des rêves pour cette propriété. Je souhaitais qu'elle devienne un modèle, à la fois pour la qualité des vins, les bâtiments mais aussi pour le personnel qui y travaille. A l'époque, c'était sûrement un peu irréaliste de penser à cela tant les choses à faire étaient nombreuses, graves et urgentes.

Progressivement, tous les rêves ont été réalisés. Le vin a gagné en réputation. Le personnel ne travaille plus à la tâche et bénéficie de salaires très honorables pour la région. Les conditions de travail y sont bonnes mais dans le sérieux et l'application. Des bâtiments neufs ont été construits pour le matériel de vigne et le stockage des bouteilles. Les vieux bâtiments sont remis en valeur par des tailleurs de pierre de métier qui font partie de notre effectif et qui permettent d'aller au plus loin dans le respect du détail et la préservation de l'âme de ces vieilles pierres.

Depuis quelques années, je suis dans des "extra-rêves", c'est à dire des choses que je n'avais même pas imaginé comme la biodynamie sur la totalité de la surface, la présence des chevaux,,... Je peux aussi ajouter la possibilité de pouvoir mettre en pratique cette viticulture épurée qui m'est si chère et qui nous conduit à nous effacer derrière l'expression la plus pure du terroir.

Vous l'avez vu, mes rêves ne sont pas exceptionnels. Il ne s'agit pas pour moi de devenir propriétaire de cru classé. Je n'en ai pas les moyens et ne les aurai jamais. Non, mes rêves, ou mes extra-rêves, concernent l'amélioration des vins de Pontet-Canet et la mise en valeur du domaine au sens large.

Comme dans tous les moments importants de ma vie depuis 11 ans, je regrette de ne pas pouvoir aussi les partager avec ma maman qui aurait été fière elle-aussi du travail de son fils.
Peut-être qu'elle me regarde. Qui sait?

Je ne me souhaite pas un bon anniversaire car je suis né en mai. Je reprends simplement l'expression de Corinne dans son blog qui souhaite un bon anniversaire au trio Pontet-Canet, Alfred Tessseron et Jean-Michel COMME.

Il est sûr que ce trio là, il est né il y a 20 ans aujourd'hui !
16 Jan 2009 16:43 #305

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: Pontet-Canet

Une petite question indiscrète à Jean Michel Comme ( pas obligé de répondre ):

Que pensent les propriétaires de Pontet Canet de vos interventions sur LPV ?

Ils sont plutôt pour, plutôt contre, ou bien ils ne sont pas au courant ? :)
17 Jan 2009 13:24 #306

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Réponse de Harlock sur le sujet Re: Pontet-Canet

A ce niveau je ne sais pas si on peut parler de "pub", il nous présente sont présente son travail et il n'est pas là à dire mon vin est le meilleur, où achetez mon vin il moins chère que... et j'en passe des meilleurs. Pour moi qui n'habite pas la région, c'est un plaisirs de lire comment évolue un domaine.
18 Jan 2009 12:20 #307

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Réponse de arelate sur le sujet Re: Pontet-Canet

Je m'incris dans la ligne de ceux qui pensent que interventions de JM Comme, en matière de culture de la vigne et élévage du vin,sont un vrai régal pour le béotien que je suis .
Quand à l'effet publicitaire...sur l'ensemble des Bordeaux de ma cave, je n'ai que 3 malheureuses bouteille de Pontet Canet 2002, que je viens d'ailleurs d'acquérir aux enchères sur Ebay!
Je ne vais d'ailleurs pas attendre bien longtemps avant d'en déguster une pour ne pas mourir idiot.:)
Et là c'est le seul plaisir que je prendrai qui me dictera ma politique d'achat pour l'avenir.

Cordialement.

Et de là nous sortîmes pour revoir les étoiles - William Styron
18 Jan 2009 16:11 #308

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Je suis désolé de ne pas avoir répondu plus tôt, mais mon ordinateur accède à internet seulement depuis mon bureau (serveur oblige). Je ne sais pas modifier les réglages pour y accéder d'un autre endroit ; et je ne souhaite pas non-plus car ces choses là, quand elles fonctionnent, il ne faut surtout pas les toucher!

Mon patron sait que j'interviens sur LPV. Je ne suis pas sûr qu'il lise les forums, même ceux qui concernent son domaine.
Je ne me permettrais pas d'intervenir pour dire des méchancetés sur le domaine (et son propriétaire) qui me nourrit. Si je devais avoir des griefs, je serais parti il y a longtemps.
Comme on le dit souvent, on a le patron que l'on mérite. Le mien partage avec moi (ou moi qui partage avec lui) cette passion pour Pontet-Canet. Sans lui, toutes les grandes idées seraient restées dans les cartons ; comme c'est le cas dans beaucoup d'endroits. Notre objectif commun est de continuer de progresser. Parfois, nous avons des points de vue différents pour y arriver. Mais c'est toujours comme cela dans les vieux couples.

Dans tous les cas, merci pour tous les témoignages d'amitié. J'espère avoir encore des choses à partager avec les lecteurs qui cliquent sur le forum "Pontet-Canet".

Jean-Michel
19 Jan 2009 08:38 #309

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Réponse de si le vin... sur le sujet Re: Pontet-Canet

Bonjour Jean Michel et avec pas mal de retard bon anniversaire !

En visitant le forum Pontet Canet ce matin, je me suis aperçu une fois de plus de la ferveur de ce dernier. 30 pages de questions réponses qui donnent une dimension tout autre à cette rubrique. Les retours sont instantanés (ou presque faute de serveur).

C’est drôle mais j’ai l’impression que chaque LPVien qui ouvre une bouteille de Pontet Canet, par la proximité naturelle qui s’instaure ici, la boit presque avec vous Jean Michel. C’est du producteur au consommateur.

Alors comme lorsqu’on déguste à la propriété (profitons tant que nous le pouvons encore), l’on s’attarde sur tout ce qui fait le millésime, l’assemblage, la météo, la taille, la floraison, le terroir…

Ce forum est une opportunité pour ceux qui résident loin d’interpeler l’auteur de ce vin sur ce qui se tient dans leur verre et ainsi tenter de mieux comprendre le fruit du travail d’un vigneron (oui oui j’ai bien dit vigneron, rien de péjoratif la dedans). C’est saisissant de constater que tout ce dont nous avons besoin, c’est simplement d'un fil conducteur avec un vin pour l’apprécier encore plus qu’un autre.

A l’instar d’une personne, il suffit d’apprendre à la connaitre, s’intéresser à son histoire pour en comprendre la personnalité, la causalité de ses défauts apparents, les sens de ses opinions, son apparence parfois. Tant de détails qui méritent d’être connus pour situer le vin au-delà de la simple perception instantanée et de son goût personnel.

Ainsi les bons sont parfois meilleurs encore et les mauvais moins mauvais (je ne suis pas naïf au point de croire qu’un mauvais ne peut l’être dans l’absolu, mais en chacun réside une part de bon non? Sans évangélisme aucun. Alors pourquoi pas dans le vin?).

Ainsi la dégustation à Pontet Canet en compagnie de Jean Michel et Mr Tesseron m’a permis de comprendre un peu plus le sens de leurs vins avec en plus la magie de la simplicité et de la proximité. Celle qui vous fait dire 10 fois dans la semaine à chaque fois que vous voyez une étiquette, une publicité, un panneau… « Tu vois chérie c’est de ce château dont je te parlais » et qui l’agace tant...

C’est bête mais j’ai le souvenir lointain d’avoir un jour rencontré Bernard Lacombe. J’avais 6 ans et il était venu nous voir à un entrainement avec la coupe de France. Je me rappelle de cette rencontre où l’espace d’un instant j’eu cru que cet homme était là pour moi.

J’ai du matraquer mes parents avec son nom pendant des mois, je regardais tous les matchs de Bordeaux en ayant le cœur qui battait la chamade à chaque fois qu’il touchait le ballon.

Aujourd’hui je ne prête que peu d’attention au foot et je ne peux pas en dire autant pour le vin.

La rencontre avec nos hôtes d’un soir m’a redonné une part de ce sentiment d’enfant si plaisant.

Je n’ai pas oublié votre invitation Jean Michel et j’attends patiemment l’opportunité d’une prochaine rencontre pour faire connaissance de votre vigne et de votre travail que je vous envie plus que tout.

Merci pour ces paroles simples mais pleines de sens que vous nous livrez sur cette espace de liberté où s’abandonnent les rêves de ceux qui songent depuis leur bien triste bureau...

A bientôt.

Syl20
20 Jan 2009 11:54 #310

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

" Bonjour, Pouvez vous me dire si je peux boire mes Pontet-Canet 1990 et 1996? "

Pour ma part, je pense que le 96 devient tout juste agréable à ouvrir. Il avait un tel potentiel mais était aussi tellement fermé qu'il était dommage d'en déguster plus tôt.
90 est un peu dans la même veine, mais avec cette caractéristique moins affirmée.

Les deux vins sont un peu d'un style ancien (sans être péjoratif) ; ils demandaient plusieurs années de garde avant de pouvoir commencer à les apprécier.
C'est un peu différent maintenant. On a essayé de gommer les tanins "anguleux" tout en restant fidéle au terroir. Du moins, je pense...

Je n'aurais jamais envisagé de prendre l'apéro avec du 96 en janvier 97. Pourtant, c'est ce que je m'apprête à faire ce soir avec les premiers essais d'assemblage des 2008 faits aujourd'hui. Je vais ramener un échantillon à Corinne pour lui faire déguster.
Mais, connaissant le résultat, j'en salive déjà...

Au delà de la qualité de l'assemblage qui n'est qu'une affaire de goût, il y a la dégustation des différents lots donc des différents terroirs. Chacun a un message à nous délivrer. C'était déjà vrai pendant les vinifications, durant lesquelles j'avais pu faire les premières constatations sur les résultats obtenus après les "sollicitations" des différents terroirs grâce à notre approche biodynamie.

Maintenant, après les malos, c'est beaucoup plus net car les vins sont plus affinés, moins acides et moins bourbeux.

Plus en 2008 que les autres années, j'ai essayé de "stimuler" spécifiquement chaque teroir ou plus exactement chaque couple terroir/cépage avec des "recettes" données par la biodynamie. J'en évalue maintenant les résultats. Parfois, c'est positif, parfois ça ne l'ai pas autant que je l'aurais souhaité. Il faut essayer de comprendre pourquoi dans chaque cas et envisager de ce fait la suite, c'est à dire une règle de conduite pour 2009.

Quand je dis "règle de conduite", je devrais dire "des règles de conduite" car chaque couple terroir/cépage est un cas particulier qu'il faut traiter comme tel.
Il ne faut pas oublier non plus la météo qui pourra modifier fortement ces prévisions viticoles. Donc, chaque recette doit pouvoir être adaptée, déclinée en fonction d'une saison sèche ou humide. Si c'est sec, puis humide ou le contraire, il faut s'adapter aussi.
On est loin de la viticulture depuis le bureau. C'est là que je me rends compte qu'il reste encore beaucoup à apprendre sur notre terroir pour en tirer le maximum de qualité, de complexité et de subtilité.

Il me tarde donc d'être dans la saison culturale 2009. Elle a en fait un peu commencé après les vendanges dernières puisque les premiers traitements biodynamiques ont été faits pour la prochaine saison. Mais quand il y a des feuilles qui poussent, c'est autre chose !

Avec l'envie, il y a aussi l'angoisse de ne pas y arriver car chaque millésime est une nouvelle expérience dans une viticulture que je découvre presque au jour le jour. Il serait prétentieux de dire que je la crée mais il est sûr que je ne sais pas précisément comment nous travaillerons dans un an ou deux. Je me laisse guider...

Moi qui voulais juste dire quelques mots sur le 96, j'en ai encore fait une tartine. Il faut dire que j'attends un rendez-vous qui a un peu de retard...
Je n'aurais jamais dû commencer à parler du 2008 !
20 Jan 2009 17:24 #311

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Réponse de viny95 sur le sujet Re: Pontet-Canet

Bonjour a vous Mr Comme , juste une petite question sur le Millésime 2008
comment vous le voyez évoluer dans le futur ?? grand ??? très grand pour cette année la , avec une bonne garde ???.
MERCI d’avance pour votre réponse .

@micalement fabrice :)-D
20 Jan 2009 17:34 #312

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet 2008

Je ne m'aventurerai pas à faire un tel pronostic. Disons que pour l'époque de l'année, on peut être satisfait du résultat. Mais le vin doit encore évoluer pendant 2 mois avant d'être présenté en primeur. Et il ne s'agit que d'une ébauche pour le moment.
En plus, il ne sert à rien d'être bon si tout le monde a fait mieux. Et comme je n'ai dégusté aucun autre vin, je ne peux rien dire.

Tous les grands vins sont de grande garde à Bordeaux. Un vin qui ne se garde que 50 ans au lieu de 100 ans, est-il pour autant de petite garde?
20 Jan 2009 18:25 #313

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Réponse de claudius sur le sujet Re: Pontet-Canet

la seule bt du 1990 dégustée présentait des arômes de champignons et faisait plutôz penser à un St Julien mou qu'à un Pauillac ... à la lecture des posts ci-dessus prob. une bt peu représentative

le 1996 m'a impressionné et j'ai pensé qu'il fallait l'attendre au moins une quinzaine d'année, j'ai donc placé la caisse en bas d'une pile avec Montrose 96 comme voisin de palier ;) ... je dois avoir une 0.375 qqepart pour effectuer un 1er test le moment venu ;)

des nouvelles contradictoires concernant le 94 m'ont aussi fait penser qu'il fallait l'attendre

le 2000 attend lui aussi bien sagement ...

curieusement je n'ai plus rien acheté à partir du 2001 ... probablement la lassitude de la patience nécessaire ;) ... erreur semble-t-il puisque le style a changé depuis

sinon qqs millésimes plus anciens mais pas inoubliables
20 Jan 2009 19:20 #314

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Pour répondre aux questions, les vignes n'ont pas été touchées. Il n'y a pas de feuille en ce moment donc pas de prise au vent.
Nous avons quelques arbres à terre et des tuiles. Mais rien de grave.
Quand on voit ce que certains ont subi, il serait déplacé de se plaindre.

Je n'ai pas vécu la tempête à Pauillac car j'étais à Tain l'Hermitage pendant 4 jours.
J'attendais un "évênement climatique" pour ces jours là, mais je ne me doutais pas de son ampleur.

Avant de partir (jeudi matin), j'étais un peu peiné de ne pas pouvoir voir ce qui allait se passer; et s'il allait se passer quelque chose.
Heureusement, j'avais bien recommandé à Gilles notre mécanicien de noter les précipitations, les changements de temps, la pression atmosphérique. Il le fait à chacun de mes départs de Pauillac, mais cette fois, je lui avais dit plusieurs fois pour être sûr qu'il ne l'oublie pas. J'ai équipé, comme moi, d'une montre qui donne la pression atmosphérique.

J'ai donc suivi la tempête par procuration. Elle a quand même un peu perturbé mon voyage dans les vignes des Côtes du Rhône. J'ai eu l'impression de ne pas être à mon poste! Je ne pars jamais et pour une fois que je pars il y a une tempête!

Voilà pour les nouvelles.

Bonne soirée à tous,

JM
27 Jan 2009 18:32 #315

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Durée d’un pied de vigne
Très souvent, lors de visites du domaine, on me pose la question de la durée de vie d’un pied de vigne.
A cette question (comme à bien d’autres), je ne sais pas répondre simplement car rien n’est simple dans la vie.
Si on veut éluder la question en quelques mots, on peut dire qu’il dure en moyenne 40 ans. Mais on est loin de la réalité qui est beaucoup plus nuancée.
On peut résumer la vie d’un cep en la comparant à celle d’un homme.
Jusqu’à 20-25 ans, un homme cherche sa voie. Il est plein d’ardeur mais désordonné. Le pied de vigne lui, produit beaucoup mais pas de grande qualité.
Ensuite, l’homme devient plus calme et plus réfléchi. Il gagne en expérience tout en étant encore plein de vigueur.
En vieillissant, le pied de vigne calme sa production et propose un vin de plus en plus dense et complexe.
Chez l’homme, il y a un âge mûr pour lequel il est encore en pleine puissance physique tout en ayant acquis de l’expérience. On peut l’estimer à 30-40 ans ; même si depuis quelques temps, on peut reculer ce stade de quelques années ; ce qui n’est pas pour me déplaire...
J’ai l’impression qu’à 30-40 ans, la vigne est au mieux de ses possibilités. Elle produit un vin concentré, mais il y a encore peu de mortalité dans la parcelle. C'est-à-dire que la majorité des pieds qui la compose a l’âge de la parcelle elle-même.
En vieillissant encore plus, l’expérience de l’homme devient de plus en plus importante mais ses performances physiques diminuent inexorablement. A la fin, il ne reste que la sagesse de l’homme car ses forces l’ont quitté.
Pour la vigne, c’est pareil. Plus les ceps vieillissent, moins ils produisent mais meilleure est la qualité du vin produit.
A ce stade, il faut avoir un vin suffisamment cher (ou suffisamment de passion) pour continuer d’entretenir des ceps qui ne produisent que très peu, mais d’une récolte de grande qualité.
Donc, potentiellement, une vigne peut devenir très vieille.
Elle peut être comme Jeanne Calmant qui a vécu jusqu’à 122 ans. Mais elle peut aussi « s’arrêter » plus tôt, voire beaucoup plus tôt dans certains cas, malheureusement. Comme l’homme, elle peut subir des accidents de la vie, des maladies ou tout simplement la vieillesse car tous les humains ne deviennent pas aussi vieux que Jeanne Calmant. Beaucoup nous quittent paisiblement et « naturellement » bien avant d’être centenaires.
Même actuellement pour connaître le potentiel de vieillissement de la vigne, on est encore tributaire des attaques de phylloxéra qui ont décimé les vignobles à la fin du 19ème siècle. Il est donc difficile de trouver des ceps très âgés.
Je suis un peu amusé de voir très souvent des viticulteurs disant qu’ils possèdent des plants francs de pied, c'est-à-dire datant de l’époque pré-phylloxérique. J’en arrive même à me demander si l’attaque du phylloxéra a vraiment existé car bientôt, tout le monde ou presque déclarera avoir de telles parcelles centenaires.
Ce n’est pas le cas à Pontet-Canet, ni au Champ des Treilles.
Quand on est dans les vignes, il arrive régulièrement de trouver des galles phylloxériques, donnant quand même l’indication que le terrible ravageur est encore là.
Cela veut aussi dire en passant, que les plantations « modernes » sans porte-greffe sont vouées à l’échec en peu d’années, sauf conditions très particulières.
Même s’il n’y a aucune règle, on peut supposer qu’une bonne hygiène de vie, une alimentation saine et équilibrée ainsi qu’une activité régulière sont des critères positifs pour une bonne longévité. Pour la vigne, c’est la même chose. Les vigueurs excessives et les pesticides ne doivent pas permettre de durer très longtemps. Mais le débat est ouvert…
Finalement, la vigne et l’homme ne sont pas très différents. Leurs sorts sont liés depuis des milliers d’années. Comme dans les vieux couples, vigne et homme ont fini par se ressembler.
Comme je le dis souvent, dans mon cas et celui de Corinne, on ne fait plus qu’un avec la vigne. On soufre pour elle, on en parle comme d’un membre de la famille et on suppose qu’elle ressent et partage nos maux et nos peines.
Comme c'est le cas pour notre corps, la vigne n'oublie aucun des traumatismes qu'on lui fait subir; et dieu sait qu'on ne la ménage pas, particulièrement dans cette vision "moderne" de la viticulture !
29 Jan 2009 18:49 #316

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Quand vous replantez des vignes, vous faites ça toujours parcelle par parcelle?
Ou est ce que il y a des parcelles ou chaque année il y a des vignes qui sont remplacés?
Et dans ce cas, n est- ce pas très dificile dans les vendanges pour séparer les jeunes raisins des autres?


C'était déjà évoqué dans la rubrique "complantation".
On replante rarement une parcelle entière. La plupart du temps, on préfère remplacer les pieds morts d'une parcelle tous les ans. Ainsi, la parcelle bénéficie de tous les ceps dont une grande majorité est en production.
Ensuite, pour les vendanges il faut récolter en deux fois. Les jeunes ceps d'abord et les vieux ceps ensuite.
Contrairement à beaucoup d'autres domaines qui marquent les ceps à vendanger séparément, je n'ai jamais opté pour cette technique.
Je préfère respecter la logique de chaque parcelle et de chaque année. Sur une parcelle "plus difficile" et/ou sur une année "plus difficile", je demande aux vendangeurs de sélectionner plus sévèrement les jeunes pieds. C'est à dire qu'on "inclut" dans les jeunes ceps, des pieds plus agés (par exemple, on peut vendanger en complants des ceps de moins de 20 ans). Au contraire, dans une année facile et une parcelle très qualitative, j'adopte une sélection moins sévére (par exemple, ceps de moins de 10 ans).
La détermination de l'âge est approximative car fonction de la taille du cep. Mais même si on se trompe un peu, ce n'est pas très grave. Ce qui est important c'est que la majorité des ceps qualifiés de "jeunes" aient été enlevés du reste. La viticulture n'est pas une science exacte. Quand je décide "moins de 10 ans", c'est toujours un choix arbitraire de ma part qui repose sur mes convictions. Mais, je n'ai aucune certitude quant à la pertinence absolue de la décision.
D'ailleurs, je n'ai plus aucune certitude sur rien!!!!!

Chaque parcelle est un cas particulier dans un millésime particulier. Je traite donc chaque cas de façon spécifique et je peux changer d'attitude au dernier moment en fonction de l'évolution de la météo ou des premières dégustations de cuves déjà remplies.
Si les ceps ont été marqués, on est bloqué à ce qui a été décidé. (En plus, on balance dans la nature des milliers de petits liens colorés en plastique...)

Je veux avoir une viticulture de bon sens et proche du terrain car je suis un paysan et un homme de terrain!
03 Fév 2009 11:27 #317

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Bientôt, la taille va être terminée. Une de plus. On est entré dans la ligne droite avant le printemps. Le temps s’accélère encore plus qu’avant ; et il n’y avait pas besoin de ça car il allait déjà suffisamment vite…
Encore deux à trois semaines et il n’y aura plus trace de l’ancienne saison dans les vignes.

Historiquement (et logiquement), la taille d’une parcelle est suivie de la réparation de son palissage. Ainsi, le pliage et l’acanage interviennent alors que les piquets usés ou manquants ont été changés.
On reviendra plus tard sur les termes pliage et acanage (travail consistant à attacher la souche).

Lorsque le personnel a été mensualisé il y a pratiquement 15 ans et que le travail à la tâche a été supprimé, j’ai pensé changer cette façon de faire pour l’adapter à une autre logique.

Pour moi, le travail à la tâche à de nombreux inconvénients qualitatifs. Mais il a aussi un avantage qui est une certaine flexibilité du travail. Et pour l’organisation des chantiers de taille, un vigneron qui a perdu du temps (pour maladie par exemple), peut travailler avant ou après les heures de travail officielles ou le week-end pour compenser son retard.
Avec des gens mensualisés, il est beaucoup plus difficile, voire impossible de faire rattraper un retard pris. Aussi, j’ai privilégié la taille à la réparation du palissage.
Ainsi, un vigneron taille d’abord ses parcelles et ensuite il en répare le palissage.
Les vigneronnes interviennent dans la parcelle pour le pliage quand elles le souhaitent, indépendamment du vigneron.
La « perte » en termes de qualité de travail de cette organisation contre-nature est toute relative car il n’y a pas des milliers de piquets à changer dans une parcelle.

Et les vigneronnes repassent aussi dans toutes les parcelles plus tard en mars-avril pour attacher les jeunes plants qui viennent d’être mis en terre. Elles en profitent donc pour attacher tout cep oublié.

En opérant ainsi, on gagne en sécurité car le vigneron se focalise sur la taille. Quand celle-ci est finie, on sait exactement combien il nous reste de temps pour réparer le palissage avant le début du travail suivant (qui est en général la complantation).

On ne peut pas faire sans tailler la vigne ; par contre, on peut très bien rester un an avec un palissage réparé très sommairement ou moins parfaitement qu’il le faudrait. Si un vigneron devient trop en retard pour une cause ou une autre, on a peu de chance de mettre ces parcelles en danger de non-taille lors du débourrement de la vigne.

Pour ne pas prendre de retard pour la suite, il faut que la taille et la réparation du palissage soient achevées au 15 mars.

Donc, en fonction du nombre de jours disponibles, on répare plus ou moins le palissage. Il y a les piquets usagés à changer, les fils à réparer, les piquets de bouts à aligner,…
C’est un vrai travail qu’il faut aussi soigner. On peut aller plus ou moins vite en fonction du niveau de précision que l’on se fixe.
Pour nous qui labourons intégralement les vignes, les piquets (=grands piquets + marquants) sont beaucoup plus sollicités pour protéger les souches lors du passage des charrues.
On en change sûrement plus que ceux qui désherbent chimiquement.
Pendant longtemps, chaque vigneron changeait les piquets seul dans sa parcelle. Quand ils étaient à la tâche, ils avaient tendance à en mettre moins que nécessaire pour aller vite. Je devais donc passer derrière eux et vérifier par moi-même si tout était fait correctement, et parfois faire repasser.
Avec les vignerons mensualisés, il n’y a plus cette tentation du travail fait à moitié. Au contraire, ils se sont mis à faire les choses dans la plus pure logique. Ils travaillent à deux. L’un d’eux place le piquet alors que l’autre regarde le travers du rang pour s’assurer que le piquet est à sa place. C’est la même chose pour les enfoncer : il faut avoir l’œil d’une personne un peu éloignée pour savoir quand il faut arrêter de taper au marteau.
Les deux travaillent mais il n’y en a qu’un à la fois qui manipule les piquets ou le marteau.
C’est plus long, mais sur le long terme, les ceps restent parfaitement alignés dans les deux sens et sont tous enfoncés à la même profondeur.
Le gain qualitatif n’est pas énorme, mais sur le rang, chaque pied à le même espace à sa droite et à sa gauche pour développer ses rameaux. Et en plus, c’est plus esthétique.
Surtout quand on pense que la parcelle doit rester en place au moins 50 ans !

Corinne et moi travaillons séparément à la maison (champ des treilles), je sais que même en s’appliquant, ce n’est jamais parfait, loin de là…

Je ne prends que des piquets en acacia fendu. C’est très difficile à trouver dans les dimensions d’une vigne à 1m.
Le marché des piquets sciés est beaucoup plus important. Mais moi, je suis un paysan et j’ai dans mes gênes quelque chose qui me dit que quand on ne respecte pas le fil du bois, le piquet dure moins longtemps (et peut aussi se déformer).
Lorsque je suis arrivé à Pontet-Canet, il y a 20 ans, il n’y avait plus que des piquets sciés. J’ai pu trouver un approvisionnement de l’Ariège. Mais il s’agissait de petits faiseurs qui ne pouvaient pas assurer une régularité de production. On a donc cédé aux sirènes des piquets en pin injecté. Ils avaient l’avantage d’être produits de façon industrielle donc disponibles à tout moment en en grande quantité.
Malheureusement, mon aversion naissance vis-à-vis des produits chimiques m’a très vite amené à revenir à l’acacia fendu.
Entre temps, le marché des pays de l’Est s’est ouvert et en France, on est devenu trop fort ou trop intelligent pour produire nos propres piquets.
Ils arrivent de Roumanie, Hongrie,…
On pourrait parler des jours entiers sur les difficultés à travailler avec ces gens là, même lorsqu’il y a un distributeur local entre nous.

Souhaitant toujours du fendu, je sais que je reste dans un marché de niche (un peu comme le bio en agriculture).
Mais je n’arrive pas à me faire à l’idée de prendre des jolis piquets minuscules, tout bien sciés dans des petits fagots de 25 mais qui ne durent que le temps de les planter. Certes, ils ne sont pas chers, mais comme il faut les changer souvent, on se demande où est l’économie (à moyen terme). Mais le moyen terme n’intéresse plus personne maintenant. On vit l’instant, pour la suite…

Dans la région, nous sommes quand même quelques uns (pas nombreux) à rechercher du piquet fendu d’assez gros diamètre.
Peut-être qu’un jour, on pourra retravailler avec du bois français. Qui sait ???

Voilà, c’est un peu long, mais vous en savez un peu plus sur notre façon de travailler.
06 Fév 2009 17:24 #318

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Pontet-Canet

Une solution ?

www.viti-net.fr/Outi...
06 Fév 2009 17:53 #319

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Pontet-Canet

Je remercie une fois encore Jean-Michel Comme pour la qualité des textes qu'il dépose sur ce forum.
Ils se retrouvent cependant éparpillés dans les 31 pages qui constituent la rubrique Pontet-Canet, raison pour laquelle nous avons pensé qu'il serait intéressant de les regrouper pour en faciliter la lecture. C'est [size=x-large]ici[/size] .

Luc
08 Fév 2009 09:33 #320

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

oliv écrivait: Une solution ?

Il faut toujours garder en mémoire qu'il n'existe pas de solution parfaite pour l'environnement, l'agronomie et l'économie.
C'est pareil que dans la vie. Il faut se méfier des solutions trop simples...
09 Fév 2009 12:00 #321

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Copie du post fait le 11 février à 18h44 (rubrique Pontet-Canet au fil des saisons)

Le petit mot du soir…

J’ai le sentiment de m’éloigner de plus en plus de la viticulture que j’ai apprise à l’école.
Pendant des années, j’ai mis en application des raisonnements intellectuels que je ne revendique plus maintenant. J’en étais très fier car les résultats semblaient montrer que nous étions dans la bonne direction. Comme d’autres, j’avais l’impression de « maîtriser » les choses.
Quelle erreur et quelle prétention !
Les relations que nous avons avec les vignes, les maladies, les ravageurs sont beaucoup plus complexes que ne le laissaient imaginer les manuels scolaires.
Maintenant, je pense être passé à côté de l’essentiel. On nous a appris à nous intéresser au grossier de la vie mais pas au subtil qui pourtant fini par faire la différence.
Jamais on ne s’est posé la question du pourquoi des choses. Une maladie ou un ravageur attaquait, donc il fallait intervenir sans trop de discernement.
Pourtant, une « attaque » nous en dit bien plus sur la vigne, le terroir et parfois nous-mêmes que l’on pourrait le penser.
Il faut être capable de se remettre en question pour cette analyse et aussi posséder (ou plutôt acquérir) les « outils » pour y parvenir.
J’ai le sentiment d’avoir perdu des années dans l’acquisition de cette connaissance si indispensable quand on aspire à vivre en paix avec son vignoble et la nature en général.
Comme tout jeune con qui pense tout savoir, je n’ai pas vraiment cherché à profiter de l’expérience d’une vie de mes grands parents alors que la voie professionnelle choisie par moi était celle qu’ils avaient eux épousée par contrainte mais aimé passionnément malgré tout.
Même ma maman disparue trop tôt n’a pas pu me transmettre cette connaissance simple, pratique et sensible qu’elle aussi avait construite en étant dehors tous les jours et en apprenant aussi de ses parents.
Maintenant, je dois tout ré-apprendre patiemment de mon métier. Les vignes, les maladies, le temps qu’il fait,…, tout doit être reconsidéré avec sérieux, persévérance et humilité.
Heureusement, il y a Corinne qui partage cette aventure avec moi. Etant une femme, elle a une approche plus intuitive et sensible que moi. En plus, j’ai le handicap de tracter ma culture et mon éducation…

Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi je dis tout cela !

Il ne faut jamais se désespérer. Mais la route du savoir est longue…et même sans fin !
13 Fév 2009 18:13 #322

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Réponse de vine.jo sur le sujet CR: Pontet-Canet 2004

Dans ma verre j' ai CR: Pontet Canet 2004.
Belle couleur encore jeune, très foncé. Un nez fin et complexe, des fruits noirs et épices doux (vanille, menthe, girofle). Une jolie note minérale( graphite) et du cèdre.
La bouche est très frais, longue et complexe, bien structuré avec des tannins marqués mais bien mur ( la petit amertume remarqué au début disparait aprés quelques temps)
Dans la longue finale on retrouve les fruits noirs et le graphite.
Ce vin renforce mon amour pour les Bordeaux.
Pontet Canet combine finesse et force.
92/100
Bravo pour ceux qui peuvent producer un vin Comme ça.;)

Jo
13 Fév 2009 22:18 #323

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Réponse de Jacquelin sur le sujet Cr: Pontet Canet 2000

CR: Pontet Canet 2000 degusté hier soir.

Noté 89/90 avec un prévisible 90/91 dans 4-5 ans.

Pas assez mature encore, très bonne longueur.
Superbe structure, minéralité (pierre).
18 Fév 2009 16:12 #324

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Je n'ai pas la prétention d'être Dieu le Père qui donne son avis.

Mon avis est qu'il ne faut pas chercher dans du 98 les mêmes sensations que l'on a dans du 2004-05-06 et 07 (et même 08).
C'est un vin d'une autre philosophie viticole, oenologique et d'un autre climat.
98 n'était pas une grande année à Cabernet Sauvignon, d'où la présence d'une forte proportion de Merlot. C'est la dernière fois que l'on a mis plus de Merlot que le pourcentage du vignoble.
A l'époque, je n'étais pas en charge de la vinification; j'ai commencé en 99.

La trame tannique un peu serrée des CS a été balancée par le Merlot. On peut passer de bons moments avec un tel vin. Il a commencé à évoluer depuis quelques années. On peut donc commencer à voir vraiment le terroir s'exprimer.

Pour notre ami "Agitateur", c'est le dernier millésime de Pontet-Canet vinifié avec des levures sélectionnées. C'est dire que ça doit être bon...
19 Fév 2009 15:49 #325

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Une nouvelle étape vient d’être franchie aujourd’hui dans notre projet de traction animale. Le pulvérisateur tracté par un cheval vient de faire ses premiers tours de roue. Il a aussi traité en conditions réelles, plus ou moins à la même vitesse qu'un tracteur.
Je me demande quand même comment va se passer le nouveau contrôle technique obligatoire de notre pulvérisateur à cheval... Le contrôleur risque d'être surpris en passant le portail du domaine !

J’ai un pincement au cœur et aussi un peu de fierté de voir le cheval tracter ce magnifique engin fabriqué par Gilles, notre mécanicien aux doigts d’or.
Pour ma part, c’est la concrétisation de 2 années de réflexion sur le sujet. Certes, je n’ai pas occupé tout mon temps à ça, mais il y a 2 ans que j’ai commencé à réfléchir aux moyens de transformer en traction animale tous les travaux annuels du tracteur.
A l’époque, il n’y avait pas de cheval sur le domaine. Ils sont arrivés il y a 13 mois environ.
Je ne dois cependant pas crier victoire car rien n’est encore fait. On gagne chaque fois de petites batailles contre la difficulté. Mais il reste tant de choses à faire.
Déjà, un grand pas a été franchi en n’étant plus en guerre contre nos pieds de vigne.
Maintenant, il faut persévérer avec courage, concentration et humilité pour rendre ce beau projet techniquement abouti et économiquement fiable.
Mais si on le replace dans la perspective du grand projet, qui est d’améliorer la qualité du vin de Pontet-Canet à une échéance de 15 ans, on mesure la difficulté qui est encore devant nous.
Pour le moment, on n’a pas fait grand-chose. Donc profil bas !!!

Pour parler un peu technique, une des difficultés que nous rencontrons avec les engins de traction animale vient du fait qu’ils ne sont pas assez lourds ! C’est justement pour avoir des engins moins lourds que les tracteurs que l’on a pris les chevaux. Mais, on a constaté que lorsque les vignes sont chaussées (=labours d’hiver = buttage), les engins à chevaux ne peuvent pas bien se maintenir en ligne s’ils ne sont pas exactement au même écartement que les vignes. On parle là de quelques centimètres de différence.
Avec les tracteurs, c’est beaucoup plus simple : en écrasant le buttage, ils se font leur place, là où ils sont, même s’ils n’ont pas la largeur exacte.
Pour être parfaitement à la bonne voie, beaucoup d’enjambeurs modernes sont à "voie variable", c'est-à-dire qu’ils peuvent varier d’écartement pour s’adapter à différentes largeurs. Je n’en ai jamais voulu car nos écartements ne sont pas très différents, mais surtout, une voie variable alourdit le tracteur d’une tonne de plus ; et il n’y en avait déjà pas besoin !

Donc, avec les chevaux, il faut pouvoir changer facilement l’écartement des roues.
Par rapport aux premières générations d’engins, la nouvelle mouture intègre ce « détail ». De plus en plus de choses deviennent des cas particuliers qu’il convient de considérer comme tels.
Une fois de plus, on se rend compte que la vision industrielle, le nivellement n’ont pas de place dans cette viticulture exigeante.
C’est une raison de plus pour être au service de la vigne et pas le contraire.
19 Fév 2009 18:29 #326

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Réponse de Le Jad sur le sujet CR: Pontet-Canet 2001

CR: Pontet-Canet 2001

Bu en février 2009.

Ce vin que j'apprécie, et dont j'ai bu plusieurs bouteilles en 2008, m'est apparût cette fois un peu fermé et plus "rude". Mais j'y ai retrouvé une certaine finesse et un fruit pur (plus pur que le quasi indicible noyau de cerise noire difficile à détecter dans le Pauillac de renom bu avant et qui était comparable à une superbe et immense sculpture de bois complexe, mais dont l'étiquette est réellement une catastrophe visuelle, et il paraît qu'on paie en grande partie l'étiquette, du moins quand on paie).

Un vin réellement puissant, mais presque sombre et angoissant. J'ai ressentit beaucoup d'anxiété, quelque chose de contenu, un peu de brutalité.

Le fruit a repris le dessus au fil de l'aération, le vin s'est fait ample, soutenu par un cuir dont l'amertume agréable ne cessait de se développer sur du poivre et des baies diverses, mais la longueur restait moyenne. La bouche est réellement pleine et fraîche. Mais tellement moins expressive que lors des précédentes dégustations de ce vin qui a été très bon pendant plusieurs mois. J'ai vraiment eu l'impression d'une puissance/machine enfuie sous je ne sais quoi, pourtant c'était assez fondu.

Transition? Dimanche morose? Bouteille particulière?

Jad.
19 Fév 2009 18:50 #327

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Réponse de VincentR sur le sujet CR: Pontet-Canet 2001

Bonjour,
Je me lance dans mon 1er commentaire ! (sans compter ma présentation).

CR: Pontet Canet 2001 bu hier soir. Ma première expérience avec ce millésime.
A l'ouverture, j'ai décelé un bon potentiel, et j'espérais beaucoup de la mise en carafe.
Après 1h de carafe, je goûte, et là je suis déçu par rapport à ce que j'attendais. Le premier verre me laissait espérer plus de longueur et une meilleure acidité (par meilleure acidité, je veux dire plus positive pour le vin, je ne sais pas si je suis très clair, désolé d'avance). Le goût aussi était en dessous de mes attentes. J'ai donc décidé d'attendre.
Après 2h de carafe, le vin n'a pratiquement pas changé, un peu d'amélioration dans l'acidité peut être.
Je décide donc de commencer le repas en me disant que le vin a peu de chance de changer. Mais en approchant les 3h de carafe, le vin a commencé à se transformer, l'acidité devenait rafraîchissante, la longueur était meilleure, et le bon goût de l'ouverture revenait.
Et après 4-5h, le vin était vraiment bon : bonne longueur, bonne tenue, et une odeur de sève de pin est apparue. A la fin en sentant mon verre, je me serais cru dans une forêt de conifères !

Cette bouteille c'est donc agréablement transformée après plus de 2h de mise en carafe, et je l'ai même trouve supérieur au Pontet Canet 2000 bu l'été dernier, que j'avais par ailleurs trouvé très bon et bien fait ! Mais dans quelques années je ne suis pas sûr que ce soit le 2001 le meilleur.

Ce soir, c'est Pontet Canet 2002, car je voulais comparer le 2001 et le 2002 après tous les messages laissés sur LPV !

Vincent
20 Fév 2009 13:54 #328

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Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Pontet-Canet

Ce que j’ai écrit, je le pensais et je le pense encore. Mais il faut aussi avancer et savoir parler d’autre chose.
Quand on voit notre matériel, il n’a rien de révolutionnaire. On a choisi les solutions qui nous semblent être en adéquation avec nos objectifs qualitatifs.
Pour donner des réponses concrètes et techniques à ceux qui se posent la question du : pourquoi un moteur thermique ? J’ai pensé amener des réponses techniques.
Si on regarde l’illustration précédente du début du 20ème siècle, on se rend compte que Bobard avait du faire le même constat que nous.
On ne peut pas conjuguer productivité et pompe entrainée par la roue.
Si on veut entrainer avec la roue, il faut réduire la pression et le débit de la bouillie à pulvériser. Donc on pulvérise moins de rangs et/ou avec une pression plus faible.
Il ne faut pas oublier que sûrement 99% des vignes de grands crus sont traitées avec des puvérisations qui utilisent l’air pour mieux fragmenter les gouttes et permettre une bonne pénétration du produit.
Notre solution sans air, dite « jet projeté », constitue un « retour en arrière » manifeste que j’assume. Avec le cheval, il n’y a pas d’autre choix possible. Mais il ne faut pas faire n’importe quoi non plus.
Pour mémoire, les turbines « modernes » absorbent 50 cv de la puissance du moteur du tracteur.
Avec les débits et pressions choisis par nous pour garder une bonne efficacité technique de pulvérisation, la pompe tourne à 420 tours/mm environ. A 5 km/h d’avancement, notre roue fait 26.5 tours/mn. Donc pour entrainer la pompe à sa vitesse, il faut multiplier le mouvement circulaire de la roue par 16 ! Dans ce cas, le couple nécessaire empêcherait pratiquement la roue de tourner et le cheval aurait une grosse résistance supplémentaire à tracter.
Il faut ajouter qu’en début de rang, le temps que la pompe retrouve ses tours, il n’y a pas la pression de service nécessaire ; donc pas de traitement suffisant de la vigne…
Il semble toutefois que les anciennes pompes avaient au moins en partie réglé le problème des bouts de rangs.
Par rapport à Monsieur Bobard, nous avons progressé maintenant avec l’électricité. Nous disposons de batteries, de panneaux solaires,…
On a fait une étude pour entrainer la pompe avec un moteur électrique. Les données ne sont pas affinées, mais on peut dire que si on veut une quantité acceptable de panneaux solaires sur le chariot (2 m2), il faut au moins 300 kg de batteries embarquées.
Si on se limite à 2 batteries (50-60 kg), il faut …10m2 de panneaux solaires embarqués ! Soit un toit de 2 mètres de large et 5 m de long qui couvre le chariot et le cheval. Je ne parle même pas du poids de l’armature pour tout cela.
Sinon, il existe une solution intermédiaire avec batteries, panneaux et chargeur de batterie. L’inconvénient est qu’il ne faut pas oublier d’avoir chargé la batterie avant de se servir du chariot…8 heures de charge pour 3 heures d’autonomie.

Voilà donc l’explication de notre choix technique.
Je reste persuadé que les progrès de la science permettront de s’affranchir de moteur thermique. Mais pour le moment, il n’y a pas d’autre alternative crédible pour ceux qui comptent produire du vin avec des chevaux.
27 Fév 2009 16:36 #329

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Pontet-Canet

Je reste persuadé que les progrès de la science permettront de s’affranchir de moteur thermique

La pile à combustible, peut-être?

Mais pas trop bio 8-)

Eric
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27 Fév 2009 17:53 #330

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