Nous allons commencer cette semaine la mise en bouteilles du millésime 2007. Avec cette nouvelle étape, c’est une page difficile de ma vie professionnelle qui va se tourner. Les blessures ne sont toujours pas refermées mais le temps a passé et il a montré qu’il était possible de réussir dans cette voie difficile que nous avons choisie.

C’est un peu dur de le dire, mais le millésime à mettre en bouteilles n’est plus dans mon esprit depuis longtemps. On lui donne toutes nos attentions mais à partir du moment où il y en a un autre de plus récent, on change les priorités.
Déjà 2008 est un peu passé au second plan au profit de 2009. Ce dernier millésime n’est pas encore né mais déjà, on y pense et on l’imagine en regardant les grappes qui grossissent et qui vont commencer à changer de couleur dans les jours prochains.
Que peut-on faire ou ne pas faire à la vigne pour rendre le vin meilleur dans quelques mois ?
C’est la question que se posent tous les viticulteurs ou presque. Ici, on va toujours dans le même sens ; on épure les gestes portés aux pieds de vigne.

Il faut être capable d’amener à maturité des raisins avec une action humaine la plus « neutre » possible. Qu’est ce qui est « neutre », qu’est ce qui ne l’est pas ?? Grande question !

Pour en revenir à la mise en bouteilles, c’est un travail que nous faisons par nous-mêmes avec notre matériel.
Depuis plusieurs années, le vin n’est plus collé. Il ne s’agit surtout pas d’une décision unilatérale de ma part !
C’est le vin qui décide. Il nous le dit, certes à sa façon à lui mais c’est lui qui a la décision : lorsque je fais des essais de collage, l’échantillon témoin non-collé est systématiquement meilleur. Donc, on ne colle pas.

Il y a quelques années, dans les mêmes conditions, c’était le contraire, donc on collait mais si les meilleurs résultats étaient avec des doses très faibles de blanc d’œuf.
C’est donc le signe palpable que le travail fait à la vigne et en vinification a modifié la qualité des tanins.

Par contre, on continue de faire une filtration très légère. Le filtre est monté en ligne entre la cuve de mise en bouteilles et la tireuse. La porosité des médias filtrants est juste suffisante pour retenir de très grosses particules. Je ne peux pas envisager de supprimer tout passage du vin dans un filtre.
Mais on est très loin d’une filtration stérile ou même serrée.

Les bouteilles sont ensuite stockées en casiers métalliques jusqu’à leur reprise pour le conditionnement. Ce dernier commence après les vendanges.
Comme tous les crus, nous faisons aussi des demi-bouteilles et des gros formats. Il y a des commandes de négociants et aussi un stock qui reste au domaine pour les générations futures.
Les bouteilles supérieures à 6 litres ne sont pas conservées sur place ; sauf millésime exceptionnel. Elles ne correspondent qu’à des commandes. Donc, tous les ans nous embouteillons entre autres, quelques Melchior (18 litres) !
C’est toujours très impressionnant…

Bonjour.

Quel beau métier vous faite !
Merci de nous faire partager ces quelques moments de la vie du vin...

Cela me fait penser à une chose, sans vouloir user de prérogatives qui ne sont pas les miennes sur ce forum, n'y aurait il pas la possibilité d'organiser une journée de visite du domaine pour les LPViens aprés le rush des vendanges ?

Cordialement

Les amateurs sont toujours acceuillis avec plaisir...

A l'occasion de la naissance du petit dernier, j'ai ouvert l'un de mes vins préférés, le Pontet-Canet 2001. On n'avait bien sur pas la tête à une dégustation analytique mais tout ce que j'en ai retenu, c'est que ca reste vraiment l'un de mes vins préférés! C'est simple, j'adore ce vin! (JU et Benoist, je ne regrette pas notre achat...)

Même si je ne suis pas toujours d'accord avec vos positions entières concernant la viticulture raisonnée, Merci monsieur Comme!

Fred

Le vin a ses raisons que la raison ignore!

je l'ai bu il y a peu et l'avait trouvé très peu expressif?
Il en reste une caisse de 12 dans un hyper près de chez moi à 29EUR la bouteille, je vais peut être ré essayer du coup...à moins que ce soit un problème de conservation?

Même si je ne suis pas toujours d'accord avec vos positions entières concernant la viticulture raisonnée,

Il ne faut pas se méprendre, je n'ai pas le couteau entre les dents au sujet de la viticulture raisonnée. Je souhaite seulement qu'on assume le fait qu'il y a des pesticides dans cette viticulture. Après, chacun est libre de son choix...

Je ne vais pas polluer deux forums avec ce sujet qui ne semble intéresser que Eric Monné, François Dubernard et moi-même.

Depuis le 20 juillet, je vois des baies vérées (=ayant changé de couleur). Je ne sais pas s’il y en a eu avant, mais je ne les avais pas vues.
Cela nous donne trois jours d’avance par rapport à l’an dernier. Il n’y a pas de grande signification à trouver dans la date d’arrivée des premières baies vérées car la suite de la météo peut changer fondamentalement les choses. Une pluie bien placée peut hâter le processus. Au contraire, trop de chaud ou de froid peut le ralentir. On arrive donc dans le dernier virage avant la ligne droite finale vers les vendanges.

Les risques mildiou sur grappe sont maintenant derrière nous. Idem pour l’oïdium.

Pour le moment, j’ai pu tenir mon programme de non-rognage total pour tous les cépages. Même chose pour l’effeuillage qui a disparu de Pontet-Canet depuis plusieurs années.
Ce n’est pas simple et particulièrement pour certaines parcelles plus vigoureuses. C’est donc un moment d’angoisse pour moi. Je dois choisir pour chaque cas, si on continue ou si on arrête. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients.
Une chose est sûre, pour ces parcelles j’ai la conviction de travailler pour les années futures car un pied de vigne se souvient de tout ce que l’on lui a fait. Il s’en souvient à sa façon, mais il s’en souvient !
Pour l’année en cours, c’est juste une question de gestion au mieux du quotidien. Rien de plus. L’essentiel est tourné vers le futur.

Donc, progressivement Pontet-Canet s’est totalement couvert de « ponts » pour tenir les branches non-coupées. Je ne sais pas au juste combien on en a fait, mais comme ça à la louche, je dirais un million. Rien que le chiffre m’impressionne et me fait frissonner.

Je pense avoir beaucoup de chance de travailler dans cette propriété qui me permet d’aller jusqu’au bout de cette viticulture différente, cas unique à Bordeaux. C’est la raison pour laquelle je m’y sens bien depuis plus de 20 ans ; même s’il y a 20 ans, les préoccupations étaient bien différentes…

C’est la première année que je peux aller totalement au bout du raisonnement pour les quatre cépages. Avant, c’était surtout pour les cabernets.
J’ai fait quelques pas de plus dans la compréhension de chaque terroir et chaque cépage. Je peux donc maintenant essayer pour leur appliquer à chacun une viticulture encore plus spécifique.
Je perçois un peu mieux le caractère profond de chacun (terroirs et cépages) en les voyant réagir. J’apprends beaucoup sur eux ; et sur moi aussi car ils m’aident à me construire. A chaque nouveau progrès, je me sens un peu différent d’avant. C’est aussi la même chose pour ma femme Corinne car nous progressons ensemble ou plus exactement l’un grâce à l’autre.

Mais pour le moment, il manque le plus important : le vin. Ce sera chose faite dans 3 mois, avec la fin des vinifications. Si tout se passe bien…

Sinon, les décavaillonnages touchent à leur fin. Nos petits et vieux tracteurs des années 70 ont montré une fois de plus qu’ils n’ont pas encore été égalés. Avec environ 6 litres de carburant pour un hectare à labourer, on n’est pas loin de la perfection.
Je tente de mettre en pratique ici aussi la philosophie appliquée chez moi au Champ des Treilles, c'est-à-dire de travailler le sol avec le moins possible de passages et d’énergie consommée. Dans les deux cas, les objectifs « esthétiques » et les moyens ne sont pas les mêmes mais la ligne directrice est similaire.

Pour la suite, ce sera un griffage dans la foulée puis c’est tout jusqu’après les vendanges.
C’est tout pour aujourd’hui…

C'est toujours aussi passionnant à lire ! Merci encore de partager tout cela avec nous.

Pour le moment, j’ai pu tenir mon programme de non-rognage total pour tous les cépages. Même chose pour l’effeuillage qui a disparu de Pontet-Canet depuis plusieurs années.
Ce n’est pas simple et particulièrement pour certaines parcelles plus vigoureuses. C’est donc un moment d’angoisse pour moi. Je dois choisir pour chaque cas, si on continue ou si on arrête. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients.

Pouvez-vous nous expliquer quels sont précisément les avantages et inconvénients du (non-)rognage et de l'(absence d')effeuillage ?

Luc

Pouvez-vous nous expliquer quels sont précisément les avantages et inconvénients du (non-)rognage et de l'(absence d')effeuillage ?

L’avantage du non-rognage est de pouvoir laisser la possibilité au pied de vigne de faire son cycle naturel. Ce n’est pas le cas quand on coupe la vigne car on induit à chaque fois une nouvelle pousse.
Avec le non-rognage, la vigne fait d’abord des feuilles au printemps, puis quand elle le décide, elle arrête de pousser et s’occupe de ses raisins. Cela paraît donc logique et simple de ne pas la couper. Mais la longueur de sa pousse est parfois incompatible avec le plan de palissage, le passage des engins ou une bonne aération de grappes. Au-delà d’un certain niveau de vigueur, le non-rognage n’est plus possible car il devient impossible de gérer la quantité de végétation.
Si la vigueur est trop faible, le non-rognage est très facile, mais…il n’y a plus assez de raisin pour payer les charges !

Donc, comme toute chose, le non-rognage ne se décide pas en se levant un matin. Il se prépare et ne peut s’appliquer que lorsque les conditions pour son implantation sont réunies.
Pourtant, c’est un bon moyen de remettre des vignes vigoureuses dans une direction conforme à nos objectifs de qualité. Malheureusement, au niveau de la quantité de feuilles, ces vignes sont les plus difficiles à gérer.
Lorsque la quantité de végétation augmente, on peut toujours se dire que la rogneuse est là pour régler le problème si on se sent dépassé. Mais, il existe un point de non-retour au-delà duquel l’emploi de la rogneuse n’est plus possible : bois aoûté, branches écroulées sur le côté et que la rogneuse trancherait au ras des raisins,…
Il faut donc être capable de gérer les choses après ce point crucial. La solution passe donc par du travail à la main. S’il y a une seule parcelle concernée, cela peut être facile. Lorsqu’il y en a plusieurs, voire beaucoup, on change de registre.
On se rapproche alors de la jungle et le résultat final risque d’aller à l’encontre du l’objectif recherché, qui est l’augmentation de la qualité des vins.

Il y a quelques années, après des essais de rognages tardifs, j’ai souhaité aller plus loin en supprimant complètement le rognage. J’ai donc cherché un moyen de gérer la pousse des branches pour permettre le passage des engins dans les rangs, la bonne aération des grappes,…
J’ai trouvé la technique des ponts (pour laquelle j’ai pu constater à postériori qu’elle existait déjà). On prend des branches d’une main, d’autres branches de l’autre et on les entrecroise. Puis on va aux branches suivantes.
En cas de vigueur normale, pas de problème c’est simplement une question de temps (10 personnes pendant une journée pour 1 ha de vignes à 1m). Mais si la vigueur est trop forte, alors les vignes n’arrêtent que très tardivement de pousser. On atteint alors le stade « forêt vierge » !

Le non-rognage nous permet aussi d’accéder au non-effeuillage. C’est une question toute simple de physiologie végétale. Sans rognage, les entre-cœurs ne se développent pas. Il n’y a donc pas besoin de les enlever. Corinne dit souvent que rognage, effeuillage et vendanges vertes ne sont que des constats d’échec. Je pense que c’est totalement vrai. On peut aussi y ajouter les saignées après l’encuvage.

J’espère avoir répondu à la question…

Merci Jean-Michel,
Toujours un plaisir de lire ce qui se passe à Pontet Canet et de connaitre un peu mieux ce qu'est la viticulture.

Au lieu de faire des "ponts", quel est le problème à augmenter la hauteur de pousse des vignes (faire des ponts verticaux en quelque sorte) hormis évidemment que pour couper les raisins il faut un escabeau. Dans le Jurancon les vignes sont très hautes, cela n'est-il pas possible en Bordelais?

Bonjour,

Quelques commentaires sur une dégustation à NormaleSup'Oeno le 28/04/09 avec Alfred Tesseron. Les bouteilles ont été épaulées 2h - 3h30 avant dégustation. R. = robe ; N. = nez ; B. = bouche ; F. = finale. Les commentaires post-dégustation sont entre crochets.

Et j'essaie d'être moins "clinique" que sur les autres CR, promis

Les Hauts de Pontet-Canet, 2006

R. reflets rosés.
N. Fruits rouges, fruits noirs bien mûrs, un peu de grillé. Plaisant. Un tout petit peu lourd à la fin. B
B. Attaque chaleureuse. Tanins (1/5) fins, très légère astringence (0.5/5). Matière assez légère.
F. chaleureuse, légèrement épicée.

[Une légère impression d'alcool, peut-être dûe à une température légèrement trop élevée. Le Château 2006 ne se goûtait pas très bien, c'est peut-être un effet de fermeture temporaire, la mise étant encore relativement récente.]

Château Pontet-Canet, 2006

R. rose, reflets encore violacés.
N. Un peu fermé. A l'aération : fruits noirs et arômes de grillé. B
B. Attaque fine et fraîche. Tanins légers (1/5), peu astringent (0.5/5). [La bouche m'a paru décevante.]
F. Légèrement chaleureuse, un tout petit peu sèche.

[La bouteille ne se goûtait pas très bien. Je n'ai pas assez d'expérience sur les 2006 pour savoir si c'est quelque chose de partagé sur PC06 et d'autres domaines... des LPViens doivent certainement avoir un complément d'information à ce propos ]

Château Pontet-Canet, 2005

R. léger reflet rosé.
N. Très beau, riche. Fruits noirs. Un peu toasté, café. Notes poivrées. TTB
B. Beaucoup de matière, chaleur épicée. Tanins (1/5) fins et bien intégrés, peu astringents (1/5). TTB
F. pointe sur la fraîcheur. Grande longueur.

[Bon, c'était franchement grandiose. J'ai hâte de regoûter à échéance de 4-5 ans (et plus tard ensuite bien sûr).]

Château Pontet-Canet, 2004

R. léger reflet rosé.
N. Un peu toasté, grillé. Un tout petit peu réservé. B
B. Attaque dense. Léger aromatique fruité. Salé [?]. Tanins (2/5) encore sensibles, moyennement astringent (2/5). TB
F. [pas de notes]

[Vin très intéressant, malheureusement un peu réservé au moment de la dégustation ; d'après ce que j'ai vu des autres CR, c'est cohérent. Comme suggéré, un carafage aurait été intéressant (je devrais mieux lire LPV avant d'organiser la séance grrr).]

Château Pontet-Canet, 2003

R. rouge [je n'ai pas noté la teinte plus précisément ; probablement grenat / rubis]
N. Léger toasté. Poivré. B
B. Attaque fraîche. Léger aromatique fruits. Un petit peu d'amertume. Dense. TTB
F. longue et fraîche. Léger épicé.

[Nez peut-être légèrement en retrait. J'ai beaucoup aimé la densité en bouche avec beaucoup de fraîcheur. J'avais vu des posts sur une période de fermeture à partir de 2006/2007, je ne sais pas s'il est en train d'en sortir : y a-t-il des CR datant de 2008 pour comparer ? (toutes mes excuses si je ne les ai pas vus).]

Château Pontet-Canet, 1994

R. pâlissant légèrement.
N. Très café, bien grillé. Début de notes fumées. TB-TTB
B. Attaque belle, assez dense. Belle fraîcheur. TB-TTB
F. longue, un peu sur le fumé.

[Très bonne expérience, avec beaucoup d'équilibre.]

Château Pontet-Canet, 1990

R. se tuilant légèrement.
N. Un peu réduit. Thé. Puissant. TTB
B. Agé sans être fatigué. Un peu sur des notes de cuir. Belle maturité. Grande fraîcheur. TTB
F. Encore des tanins sensibles (1.5/5), astringents (2/5). Grande structure.

[J'ai l'impression d'être dans le rôle du petit-nouveau-c'est-fou-comme-on-a-la-sensation-de-fraîcheur-pour-un-vin-aussi-vieux
Et puis il a été aussi le vin de la victoire au concours 20 sur Vin en juin 2009, qui nous a permis de l'emporter en dégustation à l'aveugle.]

Merci beaucoup à M. Tesseron de s'être déplacé pour nous présenter ses vins, et à JM Comme dont je lis les posts avec avidité... enfin plutôt gourmandise

Au lieu de faire des "ponts", quel est le problème à augmenter la hauteur de pousse des vignes (faire des ponts verticaux en quelque sorte) hormis évidemment que pour couper les raisins il faut un escabeau. Dans le Jurancon les vignes sont très hautes, cela n'est-il pas possible en Bordelais?

La hauteur du feuillage doit être mise en relation avec la largeur du rang. S'il est trop haut, il risque de faire de l'ombre au rang voisin, ce qui ne serait pas ideal pour une bonne photo-synthèse.

bonjour Jean Michel
je relisai un post sur votre douloureux épisode de 2007 et lis avec grand plaisir que pour 2009 le risque de mildiou est a priori derrière. j'en suis ravi pour vous et toute l'équipe de PC.
bonne dernière ligne droite
cordialement
alexandre

Bonsoir Jean Michel,

Comme je l'évoquais dans la rubrique de Cornélie, j'ai profité d'un réveil anticipé pour cause de biberon, ce dimanche pour venir faire un tour dans vos vignes.

Ce fut.... très instructif.

Pour que cette expériece soit réussie, il faut prendre un bon vieux médocain: ici ce fut mon beau père.

Je profite du fait d'avoir besoin de faire mon plein dans une station 24/24 (chose introuvable sur St Laurent) pour venir rendre une visite au vignoble de PC.

Lors de notre dernière visite avec quelques membres du QSCB, nous avions disposé de toute la générosité et la simplicité de Muriel, Jean Michel et Mr Tesseron, mais il avait manqué quelque chose selon moi: la visite du vignoble.

Ce dimanche matin, j'avais décidé de corriger ce manque. De plus, le vignoble en cette saison est plus causant sur le travail entrepris.

Il est 7h00 en cette matinée dominicale quand nous arrivons sur la propriété. Une rosée copieuse et même une petite ondée nocturne plante le décor d'une petite heure humide qui nous attend. Pour la circonstance et comme un bon touriste de base, j'ai opté pour la tenue vieux short de hand troué et tongs. Bien vu l'aveugle.

Sur les quelques petits 10 km qui séparent la maison familiale de Pauillac, j'explique avec un brin de pédagogie le travail mis en place à PC, les résultats que j'ai pu observé lors de nos dégustations, l'état d'esprit de la biodynamie. Bref je prépare mon sujet.

Nous longeons la propriété et j'apperçois un 4x4 de l'autre coté de la grille. Je pense à haute voie et me souviens que Jean Michel en posséde un, quand j'entends côté passager un marmonement qui dit ceci: "moué ben écolo en 4x4 ppppfffff". Là sans nul doute mon sujet tente de se convaincre que ses à prioris sur les choix pris vont pouvoir se confirmer.

Quelques mètres plus loin nous passons devant les machines adaptées aux chevaux (que j'avais évoqué pendant ma préparation pédagogique pré visite). J'ai droit au traditionnel: "c'est pour les bus de Japonnais et Jean Pierre Pernaud".

Nous arrivons sur une parcelle et mon sujet me lance alors "ben tu vois qu'ils rognent!!! Peut-être une fois sur deux mais ils rognent quand même. Et question traitement regarde les feuilles, si çà c'est pas traité, moi chui curé". Sauf que la parcelle en question appartient à Mouton et je suis persuadé qu'au moment même où je tappe ce texte, des deux personnes présentes dans les vignes ce matin là, je suis le seul à croire (et pour le coup à être sûr) que cette parcelle est à Mouton pour l'avoir déjà vendangée dans ma jeunesse.

Nous poursuivons notre visite quand un magnifique lièvre déboulle devant mes roues. Je sens bien dans la déception de mon passager tant mon léger coup de frein annile ses ambitions de civet fortement perceptibles. Bon pour la petite histoire moi j'ai rien contre le civet non plus.

Nous arrivons sur une parcelle non rognée signée PC. Le profond soupir de mon sujet, les yeux révulsés en dit long sur son état d'esprit. "Ce bordel" lache t-il dans un long soupir. Nous descendons et je fais la démonstration du bien fondé de la pratique mais rien n'y fait çà reste encore un "bordel" qui est "déguelasse". Je suis un peu à court d'argument et pour le coup en plus de la joie de retrouver l'un ou l'autre, j'aurai vraiment voulu voir Mr Tesseron balader ses chiens ou Jean Michel au milieu de ses parcelles pour expliquer à mon boulet médocain ce que je ne pouvais argumenter par des termes exacts, des propos emprunts d'expériences et de sagesse comme ils savent les distiller à ce qui sont prêt à écouter leurs vies, leurs expériences.

Je parlais plus haut d'expérience instructive. Je sais clairement ce qu'ont du subir ces hommes qui tentent de faire différement. Dans les vignes, chez les voisins, à la boulangerie, au PMU, à l'union des grands cru ou en d'autres sphéres et avec d'autres mots, voilà ce qu'on du entendre Mr Tesseron et Jean Michel.

Et le vin dans tout çà. Qui le boit? Pas eux en tout cas. Pour ma part voilà un chateau qui me passionne pour ce qu'il fait, tente et me procure.

Merci messieurs et longue vie à vos sols, vos ceps, vos travaux, vos lièvres aussi (sauf s'il y a un civet à la clef).

Bien à vous.

Syl20.

Bien vu Eric (une fois de plus).
On est ici en vignes à 1 mètre entre les rangs. Si le plan de palissage est trop haut, l'ombre portée du rang d'à côté met les raisins à l'ombre une partie de la journée. Ce n'est que la partie la plus visible des conséquences négatives.

C'est désolant de voir à quel point certains confondent ordre naturel et ordre visuel ; je trouve que le désordre apparent lié au retour de l'ordre de la nature est bien plus beau.

Cela me fait penser au cas de Montreuil, où désormais les espaces verts ne sont plus guidés par les pesticides ; comme des écosystèmes se reconstituent, la diversité, les "mauvaises herbes", font "sale" pour certains, qui n'hésitent pas à envoyer des lettres de protestation en mairie ( "comprenez, il n'y a plus un seul type d'herbe bien tondue, mais la nature reprend ses droits, le désordre visuel est affligeant, c'est inadmissible !" ) .

Concernant les vins, je suis bien plus rassuré de voir des vignes sur un sol qui semble vivre, enherbé, qui retrouve un écosystème naturellement ordonné, avec certainement une faune bactérienne diversifiée, qui participe à l'assimilation de certaines molécules par la vigne (et donc à la future richesse du raisin), que de voir des terres nues, qui visuellement font peut être plus "propre", mais laissent une désagréable impression de stérilité, de pauvreté qualitative, qui se ressentira probablement dans le raisin.

Que se multiplient et perdurent les vignerons qui font retrouver la richesse naturelle de leurs terres (), car je suis persuadé qu'ils accroissent ainsi la richesse finale de leurs vins, pour notre plus grand plaisir.
Merci monsieur Comme de nous faire ce grand plaisir du partage de votre expérience du retour au respect de la terre.

flacon dégusté à l'aveugle...

le vin suivant présente une robe noire, pas du tout évoluée alors que la dernière bue commençait à gentiment s'oranger sur le bord
le nez présente clairement un problème : certes quelques notes de cassis, de tabac et de cèdre typiques de pauillac, mais aussi une note d'éther qui me fait grimacer fortement et même me prendre la tête dans les mains
la bouche serrée, hyper-jeune, très tannique, très très astringente, très acide, la finale est tombante et très sèche (pas du type planche, plutot du genre extraction exagérée, rien du tout avec la merveille que j'ai pu boire très récemment assez bien sans plus et à mon sens très loin de son niveau
chateau pontet-canet 2001 pauillac 5eme cru classé, grooooooosse déception sur ce flacon ! très largement dominé par des flacons plusieurs fois moins chers que lui... dire que je voulais mettre sociando-mallet 2001...

Mauvaise conservation ? pas de chance ?
perso j'ai dégusté cette même bouteille il y a QQ semaines et c'était un vrai régal et pourtant j'avais des raisons de ne pas être tres serrein car bouteille achetée a carrefour il y a 2 ans, hors foire au vin avec un peu de poussière sur la bouteille...
bref, excellente bouteille pour moi qui méritait clairement d'attendre pour la suivante

C'est certainement un problème de bouteille, car je me suis régalé de ce millésime au domaine, lors d'un repas avec Alfred Tesseron.

Petite provocation : ainsi, lorsqu'un vin de 2001 déçoit, c'est un problème de bouteille mais lorsque c'est un 2000, c'est un problème de millésime, c'est bien cela ?
Mais qu'en sera-t-il donc lorsqu'une bouteille de 2000 sera magnifique ?

Didier

la bouche serrée, hyper-jeune, très tannique, très très astringente, très acide, la finale est tombante et très sèche (pas du type planche, plutot du genre extraction exagérée, rien du tout avec la merveille que j'ai pu boire très récemment assez bien sans plus et à mon sens très loin de son niveau

Je suis un peu surpris par ce genre de commentaire. Je ne remets pas du tout en cause l'honnêteté de Frédéric mais j'ai du mal à expliquer de telles différences de qualité sachant que toutes les bouteilles sont issus de lots assemblés de façon très homogène. On peut se demander s'il s'agissait bien d'un bouteille authentique.

Je fais un copié collé de la citations de MR COMME que je n'ai pu m'empêcher de relever:
"On peut se demander s'il s'agissait bien d'un bouteille authentique. "
Je considère au minimum et en toute diplomatie qu'il ne peut y avoir aucun doute sur l'authenticité d'une bouteille de Pontet Canet 2001 qui valait de mémoire 25€ lors des nombreuses foires aux vins ou elle était présente,quel serait l'intérêt de faire de fausses bouteilles de ce 2001?
MR COMME,sans doute comme le sussure Sébastien avez vous souhaité émettre sans doute des doutes sur les conditions de conservation de ce flacon, possiblement défectueuses ?
Très cordialement Denis

j'aurais du être plus précis sur cette bouteille dégustée, mea culpa
ce flacon a été achetée dans le courant du mois de juin aux caves bérigny de fécamp pour 36 euros (y allez pas y'en a plu)
depuis conservée dans ma cave comme les 750 autres flacons qui y dorment en attendant leur heure
le bouchon n'était pas du tout imbibé, strictement aucune note d'évolution au niveau de la robe
ce vin a été le dernier d'une dizaine de rouges et est passé après 3 bouteilles qui se sont super-bien goutées (sénéjac 2001, belle-vue 2001 et cornélie 2005)
cette dégustation s'est faite en mangeant sur un laps de temps d'environ 7 heures, donc on a pris notre temps
aucun doute sur la conservation et la provenance de la bouteille, j'ai encore le bouchon (je les collectionne)
j'ai moi aussi été surpris (en très mal) car j'ai super-bien gouté lors de son achat

copier-coller de mon CR du 6 juin 2009 :

"le premier vin se présente avec un beau rubis assez soutenu avec un léger liseret rosé sur le bord, les larmes grasses et amples coulent lentement le long de la paroi du verre
le nez se présente sur des notes assez légères de tabac, de fumé, de cassis, de mûre, de poivre blanc, et présente une jolie complexité tellement ça se bouscule dans mon petit nez
la bouche... l'attaque est très nette sur le fruit, la trame acide est bien présente et donne au vin relief et peps, belle richesse, le boisé est fin et presque complètement fondu, quelle finesse !
le vin est déja d'une belle profondeur même si les tanins gourmands ont une fâcheuse tendance à resserrer le vin (pas si vieux...), l'équilibre est très joli, avec donc un petit manque d'ampleur mais je ne désespère pas de le voir venir, superbe longueur très juteuse
même si ce vin n'est pas à maturité, j'adooooooore
très bien+/excellent à très gros potentiel encore
c'est un chateau Pontet-Canet 2001 pauillac 5e cru classé !"

je n'explique pas une telle différence sur 2 flacons qui ont été achetés le même jour au même endroit et qui viennent de la même caisse
je précise que le soir de la dégustation, sur 5 dégustateurs (trices) tout le monde était d'accord sur ce constat et nous avons recraché (avant de me faire traiter d'ivrogne:D)
j'en conclue personnellement que c'était très probablement un problème de bouteille, mais n'ayant pas eu l'occasion d'aller chez "mon" caviste pour lui faire gouter, j'ai eu le tort de jeter le contenu
à noter que le flacon a été regouté le lendemain, strictement aucune évolution, que ce soit en bien ou en mal
entre parenthèses, il me parait illusoire de croire que ,quand on produit des centaines de milliers de bouteilles, la qualité soit strictement la même de la première à la dernière...
est-ce si difficile à comprendre ?

il me parait illusoire de croire que ,quand on produit des centaines de milliers de bouteilles, la qualité soit strictement la même de la première à la dernière...
est-ce si difficile à comprendre ?

C'est plus pour moi un problème de bouchon que de vin. Didier Michaud pourrait t'en parler. Il a eu une série de Planquette 2004 durs et asséchants comme ta bouteille. Et ça correspondait pile-poil à un lot de bouchons. Le plus traitre dans l'histoire, c'est que ça ne ressemble pas à un problème de bouchon. Donc on ne le soupçonne pas...

Moment particulier cet après-midi : les salariés partent en congé d’été pour 4 semaines.
Lundi, il ne restera que quelques personnes sur le domaine. L’activité va particulièrement baisser. Puis au retour, après cette parenthèse, on se retrouvera pour ne plus penser qu’aux vendanges.
Pour le moment, on n’y pense pas beaucoup. Les raisins ont commencé à changer de couleur depuis une dizaine de jours mais la mi-véraison n’est pas encore atteinte. Par contre, dans un mois, tous les raisins auront changé de couleur ; et là on sentira vraiment les vendanges.

Ce soir, tout le monde se dit qu’une année s'est déjà écoulée depuis les dernières vacances d’été. On n’a pas vu le temps passer. Il y a deux ans, on se morfondait au milieu des raisins détruits par le mildiou. Aujourd’hui, c’est un sentiment différent, d’espoir et de fierté qui me touche mais que ressentent aussi beaucoup des salariés du domaine. La récolte est belle et pleine de promesse, les stigmates de 2007 dans le vignoble ont disparu (même s’ils restent ancrés pour longtemps dans mon cœur).

Finalement, la biodynamie en Médoc, s’est possible, on l’a montré.

En prenant un peu de recul, on peut se rendre compte que nos résultats en matière d’état sanitaire sont meilleurs que dans de nombreuses autres propriétés locales, pourtant en conventionnel (ou chimique selon la sensibilité de celui qui parle). C’est un bon signe pour le respect de la nature et des gens qui travaillent dans les vignes.

Mais il faut rester humble et concentré car rien n’est encore acquis. L’année est loin d’être terminée et les saisons suivantes sont autant de recommencements. Donc, on ne claironne surtout pas !!!

Aujourd’hui est aussi une journée particulière pour Pontet-Canet. On tourne une page. Certes, ce n’est pas une page du domaine en papier glacé doré à l’or fin mais une page du quotidien. Après plus de 18 ans de présence, Carmen notre responsable du conditionnement part à la retraite.
Pourquoi je vous raconte tout cela ? Parce que les gens qui travaillent sur le domaine font que le vin existe. Je l’avais engagée, elle et son mari comme vignerons. Lui a été un de nos meilleurs vignerons. Il avait une sensibilité viticole peu commune et avait changé de place à 40 ans alors qu’il avait déjà 26 ans d’ancienneté dans le précédent vignoble !

Puis, un jour il est décédé en 97 à 47 ans quelques semaines après ma maman. Quelle année !!!
Je lui ai dédié une parcelle qu’il travaillait et qui depuis porte son nom.

Carmen est restée seule sur le domaine. Comme elle semblait se débrouiller au conditionnement dans le fonctionnement des machines (chariot élévateur, étiqueteuse, …) nous lui avons proposé de prendre en charge un poste que nous avons créé, celui de responsable de conditionnement.
Les choses devenant de plus en plus complexes, nous ne pouvions plus travailler comme avant, « à la bonne franquette ». Elle a pris le poste et n’a jamais démérité malgré un parcours scolaire arrêté très tôt. Elle n’a jamais fait d’erreur dans son travail même si les ordres de mise sont en passe de devenir plus complexes que les schémas électriques de la navette spaciale.

Je suis très fier de lui avoir proposé ce poste. Maintenant, c’est une autre vigneronne du domaine qui va la remplacer ; en espérant qu’elle fera aussi bien.

Les deux cadres qui me secondent au quotidien, à la vigne et au chai, sont eux aussi « issus du rang ». C’est par leur travail sans état d’âme qu’ils ont montré leur grande qualité. Puis, un jour au moment d’une réorganisation de notre fonctionnement, on leur a proposé cette promotion qu’ils n’avaient jamais espérée. Depuis des années, ils font leur travail avec conviction et sincérité. J’apprécie beaucoup leur présence sur le domaine.

Voilà ce que je voulais dire ce soir. Cela n’a rien à voir avec la qualité du vin mais le vin reste toujours aussi un peu le fruit du travail des hommes. Et quand les hommes sont bons, le vin devient très vite meilleur.

Pontet-Canet 2002
Grrrrr ! Une 2002 bouchonnée ce soir!
ce sera pour une autre fois...
A+
JC

Désolé pour toi Jean-Christophe ... d'autant plus que je l'ai déjà goûté, cette belle bouteille de 2002, donc vraiment, je compatis.

Mais je voudrais profiter de cette mésaventure pour poser une question aux LPViens : est-ce que cela arrive souvent de tomber sur une bouteille bouchonnée ?
Car je n'ai jamais ouvert une bouteille bouchonnée, donc est-ce que j'ai de la chance ou est-ce vraiment très rare ?

Et je voulais également savoir s'il y avait des témoignages de personnes ayant ouvert une bouteille bouchonnée, qui ont prévenu la propriété et où celle-ci leur a renvoyé une bouteille identique ?
J'imagine que cela ne se fait pas vraiment.

J'espère que mon message n'est pas trop hors sujet ou tout du moins qu'il n'en n'entrainera pas trop.

Cordialement,

Vincent

Petit retour sur les commentaires du 2001.

Je me souviens qu'en 2005 j'avais bu une de ces bouteilles (achetée chez Coop) en compagnie de trois autres personnes et qu'elle nous avait fortement déçu car elle présentait une très forte acidité et un manque de corps. La deuxième bouteille (également achetée chez Coop) présentait les mêmes caractéristiques. Depuis je n'ai plus réessayé vu la déconvenue.

Serge

Un grand merci à Jean Michel pour son accueil la semaine dernière dans les vignes de Pontet Canet.
Malgré une chaleur accablante qui fit trépigner d’impatience ma filleule, nous avons tout de même pu passer presque deux heures à visiter ce vignoble qui fait tant parler.
Cela m’a permis de comprendre ce qui ne se voit qu’avec les explications du chef d’orchestre.
Il m’eu fallut un peu prendre du recul et bannir mes conceptions de l’état sanitaire d’une vigne. Accepter qu’un pastel traduise plus la sérénité que la carence, qu’une croissance achevée naturellement ne soit un signe de faiblesse et donc que la vigueur ne fasse la santé de la plante. Comprendre également que l’aération visuelle fortement perceptible dans le feuillage et dans les grapes soit un effet recherché. Constaté qu’un petit verdot peut lui aussi se plier à cette conception. Tous ces petits détails que je n’eu pu voir auparavant.
Sans pour autant chercher une formule, une potion, je comprends désormais ce qu’est le travail de cette équipe. On a pour habitude d’opposer la biodynamie dans son ensemble à l’agriculture conventionnelle, à présent je comprends que je ne peux parler de biodynamie dans son ensemble avec mes connaissances. Aussi pluriel qu’est le vin, son mode de culture l’est tout autant.
Pour ma part je suis heureux de pouvoir un peu mieux comprendre les vins de Pontet Canet.
J’ai ressenti entre Jean Michel et sa vigne un sentiment de sérénité et de confiance. C’est curieux de parler ainsi d’un homme et d’une plante mais c’est pourtant ce que j’ai ressenti aussi surprenant que cela puisse paraitre.
Je n’aurai désormais plus le même rapport aux couleurs lorsque je visiterai un vignoble.
Cette couleur rouge que le curieux peut observer en se penchant, est pour moi l’offrande faite par le terroir à l’homme qui le fait vivre. Quand de l’aste la veine se dessine et serpente dans la rafle, le viticulteur peut alors remercier la terre et implorer le ciel.
Ces mots ainsi déposés n’ont peut-être que peu de sens pour celui qui lit, mais si le lecteur a la chance d’une visite en compagnie de Jean Michel, il pourra alors mettre un sens à ceux-ci.
Au-delà des compliments, des notes et des salutations mondaines, j’adresse tous mes remerciements à celui qui fait chanter ma terre médocaine.
Bien à lui et à ce qui de leurs mains, leurs moyens donnent la possibilité à ce vin de me narrer une histoire que l’on croyait légende.

Le magnifique texte de Sylvain me fait rougir...